Chapitre 2-

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-Juin 2027. 16h45. Préfecture de Keyton.

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Beverly regarda son amie. Elles avaient toutes deux vu la même chose. Abby commençait à stresser, la peur des autres l'effrayait et là, il avait l'air de se passer quelque chose de grave. La ville entière était dans la panique. La sirène assourdissante des ambulances retentissait, plus forte que jamais.
La vue d'en haut du lycée était tout bonnement effroyable. La ville dans laquelle les adolescentes avaient grandis était en train de s'écrouler sous leurs yeux.

Il y a à peine quelques minutes, la ville était somptueuse comme elle l'avait toujours été. Le ciel était devenu gris à cause de la fumée et le vent était encore plus fort que tout à l'heure.

Abygaël était là, face à la ville incendiée, ses cheveux et sa jupe volant sous le vent puissant. Elle n'osait pas bouger.
Les deux amies n'étaient pas préparées à ce genre de situation d'urgence. Pendant que les cris et alertes continuaient de retentir, Beverly attrapa son téléphone dans la poche de son manteau qui manquait de s'envoler avec la tempête.

Elle s'empressa de l'allumer et essaya de taper son code en vain. Ses doigts tremblaient et elle avait du mal à composer ne serait-ce qu'un chiffre. Une fois son portable déverrouillé, Beverly s'empressa de taper le numéro de sa mère pour lui demander des informations. Que devait-elle faire ? Elle n'allait quand même pas prendre une décision toute seule. Elle avait trop peur de commettre une erreur.

L'adolescente s'attendait à devoir attendre quelques sonneries avant d'entendre la voix de sa mère, mais elle n'eut même pas à attendre puisque...

<Le numéro que vous avez composé n'est pas attribué. >

En lettres capitales, voilà le message qu'affichait l'appareil électronique. Beverly ré-essaya, encore et encore de taper nerveusement plusieurs numéros sur son clavier sans prêter attention aux cheveux qui virvoltaient devant son visage.
Bien sur, rien ne fonctionna.
Beverly était sur le point de jeter son téléphone par terre.

Beverly: Merde !

Elle baissa les yeux, énervée. Abygaël se décida enfin à bouger et vint rassurer son amie.

Abby: Écoute, c'est pas grave. Ça ne vas pas durer trop longtemps, quelqu'un vas forcément venir nous chercher. Vient on vas demander aux autres ce qu'il se passe.

Abby attrapa sa sacoche, rangea son briquet et ajusta ses chaussures pendant que son amie enfilait son long manteau en essayant de rester calme.
Les deux filles poussèrent la porte du toit et descendirent les marches de pierre du bâtiment le plus rapidement possible. Elles arrivaient au 1er étage quand elles entendirent des coups de feu. Elles s'arrêtèrent net.

Puis le silence. Un long et pénible silence qui durait beaucoup trop longtemps.
Les deux amies se regardèrent avec effrois, puis se donnèrent la main instinctivement avant de se remettre à courir dans les escaliers.
Auparavant, elles couraient dans les escaliers pour s'amuser, sachant que c'était formellement interdit. Cette fois ci, elles couraient pour leur survie. C'est pourquoi leurs pas étaient bien plus rapides.

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Abby poussa précipitamment la grande porte principale. Devant elle trônait un spectacle des plus macabre : des morts. Partout, ils traînaient ça et là au milieu de la cour dans une marre de sang. Des cadavres qui avaient autrefois un nom. Celui sur lequel Beverly avait failli marcher était celui de Thomas Rick, un gringalet dont les lunettes étaient brisées par la balle logée dans son crâne.

En voyant cela, Abby se disait qu'il devait s'agir d'une attaque terroriste. Beverly se retenait de vomir, mais remarqua qu'il manquait une grosse partie du lycée. Il y avait au plus une trentaine de morts dispersés à terre, mais la foule terrorisée qui était la il y a quelques minutes avait disparue.

Le duo se mit donc à enjamber les maccabées afin d'atteindre le portail. Abby se fichait de son orphelina, elle n'avait nul part où aller et seule Beverly était chère à ses yeux. Cette dernière, elle, était morte d'inquiétude pour son petit frère de six ans qui devait être encore à l'école, seul au milieu des flammes et des coups de feux. Elle n'osait même pas imaginer cela.

Abygaël marchait derrière la jeune fille aux cheveux roses quand soudain, elle la vis s'arrêter. Beverly était pétrifiée, incapable de bouger. Abby s'approcha pour voir ce qui retenait son attention quand elle réalisa que ce qui se trouvait devant elle était digne d'un film d'horreur.

Un homme debout, légèrement penché, il semblait avoir du mal à tenir sur ses jambes ensanglantées et ses bras ballants étaient inanimés. Ses vêtements étaient crasseux, déchirés. Il bavait, sa bouche grande ouverte comme si les muscles de sa mâchoire avaient cessé de fonctionner. Ses yeux étaient blancs, entièrement blancs et c'était à cela qu'on savait qu'il n'avait rien d'humain. Mais surtout, son crâne était fendu. Il y avait tellement de sang qu'on painait à croire qu'il soit encore debout. Un morceau de son cerveau logé dans son crâne ressortait par l'énorme blessure frontale de cette chose.

Abby et Beverly ne savaient comment réagir. Elles ne réalisaient pas ce qui était en train de se produire. Après tout, ce genre de monstre n'existe que dans les films d'horreur, non ? Elles n'arrivaient tout simplement pas à y croire, elles n'arrivaient pas à se rendre à l'évidence que ce qui était en train d'arriver était réel.

Pour elles, ce n'était qu'un cauchemar, le pire de tout les cauchemars.

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(c'est Beverly sur le média)

Don't Live, SurviveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant