Don't Live, Survive

Chapitre 4 -

-----------------------------

-Juin 2027. 17h47. Préfecture de Keyton.

-------------

Cela devait faire 15 minutes que les cinq adolescentes étaient là, enfermées dans cette salle. Les morts tambourinaient contre la porte, pressés de déguster leur futur repas. Car, oui, la porte n'allait plus tenir très longtemps. Mais que faire ? Il n'y avait aucune autre sortie. Chacune des filles était perdue dans ses pensées.

Abygaël se demandait si l'apocalypse allait arriver comme tant de films l'avaient inconsciemment prédit. Si elles allaient bien devoir tuer pour survivre. Elle ne cessait de se poser cette question mais au fond d'elle, elle savait qu'elle allait, un jour ou un autre, devoir commettre l'irréparable.
Abby se demandait aussi comment elles allaient faire pour se nourrir, se laver... Après tout, la ville était plongée dans le chaos. La brune imaginait déjà les restaurants où elle avait tant mangé avec sa meilleure amie, détruits par le feu.
La jeune fille ne comptais pas rester sans rien faire.

Elle secoua l'épaule de Beverly -qui se servait des genoux d'Abby comme d'un oreiller- pour la sortir de ses pensées.

Beverly: Qu'est ce qu'il y a ? dit elle d'une voix faible.

Abby se releva et regarda tout le monde d'un air sérieux. Rose était assise sur une table et regardais par la fenêtre, Charles fouillait les bureaux pour essayer de trouver quelque chose d'utile, tandis que Linda était appuyée contre un mur et rongeait l'ongle de son pouce nerveusement, l'air agacée.
Beverly regardait attentivement son amie en restant assise par terre sur son manteau.

Abby: 'Faut qu'on bouge. On peut pas rester là éternellement, on a rien à manger, rien à boire sans compter le fait que les morts vont pas tarder à faire céder la porte.

Linda: Et comment comptes-tu faire ? demanda Linda d'un ton on-ne-peut-plus arrogant. Je te rappelle qu'on est bloqués dans cette fichue salle de classe sans aucune échappatoire !

Il y eut un bref silence. Elle avait raison, il n'y avait pas de sorties. Rose pris soudainement la parole.

Rose: Détrompe toi Linda, il y en a une.

La fille à la queue de cheval pointait du doigt la fenêtre de verre qui donnait sur la ville (ou sur ce qui en restait).
Rose avait toujours été très logique en tout ce qui concernait les énigmes et équations. Depuis son plus jeune âge, elle a toujours été qualifiée comme une enfant surdouée. Ce qui expliquait pourquoi elle avait l'air si jeune pour une première année. Elle ne s'était jamais fait d'amis à cause de sa fâcheuse habitude à se foutre de tout ce qui l'entourait.
En vérité, ce n'était pas qu'elle se fichait de ce qui avait autour d'elle, c'était qu'elle faisait partie de ces personnes qui cachent leurs émotions.

Linda: Mais bien sûr, petite maligne ! Sautons du deuxième étage ! Quelle bonne idée!

Ce ton ironique que prenait l'adolescente aux cheveux gris exaspérait Abby. Elle sentais que ce n'était pas une fille à qui l'on pouvait accorder sa confiance.
Beverly sentait cela agaçait Abygaël, elle essaya donc d'apaiser les tensions.

Beverly: Eh ! On essaye de trouver des solutions là ! Franchement on est dans une situation trop délicate pour commencer à s'engueuler !

Charles: Elle a raison. En plus, en arrachant les rideaux, on pourrait essayer de faire une corde pour descendre par la fenêtre, non ?

Linda: Oh pitié! On est pas dans un film ! Ça marchera jam...

La myope n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'un lourd bruit venant de la porte se fit entendre. C'était un craquement, un signe que la frontière qui séparait les filles de la mort était en train de céder.
Toutes se retournèrent. Il y eu un long silence, puis les morts se remirent à frapper contre la porte qui allait se briser.

Pas un mot ne fut prononcé. Toutes savaient qu'il fallait partir au plus vite.
Abby se leva puis tira de toute ses forces sur les rideaux. Charles accourut l'aider tandis que Beverly et Linda déchirèrent les autres rideaux verts. Rose, elle, ouvrait la fenêtre et tentait de calculer approximativement la hauteur du deuxième étage pour voir si la longueur des deux rideaux allait suffir pour atteindre le sol.
Un nouveau craquement retentit.

L'action prend une toute autre allure. Les adolescentes accélèrent la cadence et s'empressent déjà de nouer les deux rideaux.
La porte tremble, le verrou se tord. Les filles prennent rapidement la décision que Charles descendra la première car elle est plus grande et plus sportive. Mais en vérité, c'était surtout parce que c'était la plus courageuse.

La brune populaire au physique avantageux s'empressa de descendre la corde faite de tissu. Elle s'arrêta lorsqu'elle fut arrivée au bout du rideau et s'aperçut qu'un mètre la séparait du sol. Charles vérifia qu'il n'y ait pas de morts aux alentours et sauta. Elle se réceptionna magnifiquement bien et fut suivie par Rose et Beverly.
Abby passa ensuite tandis que les cadavres pénètrèrent dans la salle de classe.

Linda: Grouille toi!! hurla la jeune fille en sautillant sur place, les larmes aux yeux.

Abby se dépêcha comme elle le put et Linda s'empressa de la suivre. Dans la précipitation, Linda lâcha la corde un peu trop top et vint s'échouer sur la pelouse douloureusement. Charles accourut à son secours.

Charles: Linda ! Ça va ?

Linda: J... J'ai l'air d'aller bien ?! cria-t-elle en pleurant. Je ne peux pas me lever !

"C'est pas vrai, quel boulet !" pensa Abby.
Des morts commençaient à arriver de part et d'autres du bâtiment. Charles, n'ayant jamais envisagé d'abandonner une amie, pris Linda sur son dos.
Toute la bande se mit à sprinter.

Elles firent le tour du bâtiment jusqu'à arriver à la sortie, en prenant soin d'éviter tous les cadavres qui se trouvaient dans leurs pattes.
Tandis qu'elles arrivèrent sur le parking du lycée, Abygaël ne put s'empêcher de penser qu'elles ne tiendront pas longtemps. Elles avaient une blessée et elles ne pouvaient pas courir indéfiniment. C'est alors qu'Abby aperçut un car en plein milieu du parking. C'était un véhicule jaune contenant un chauffeur décédé à l'intérieur, il avait encore la main sur le volant.

Le pare brise était fissuré mais pas assez pour brouiller la vue du conducteur.

Abby: Quelqu'un sait conduire ici ? demanda-t-elle, essoufflée.

Rose: Si tu penses au véhicule jaune, je pense pouvoir le faire.

Beverly: Vous avez entendu ? cria Beverly à Charles et Linda. Au véhicule jaune !

La troupe mit ses derniers efforts pour sprinter jusqu'au car. Beverly aida Rose à pousser le chauffeur hors du véhicule.
Les morts étaient proches, prêts à déguster les lycéennes.
Charles était au bout de ses forces. Elle descendit Linda de son dos pour la confier à Abby. La brune aux cheveux longs installa Linda sur un siège avant de se rediriger vers la porte automatique pour chercher Charles qui était essoufflée aux portes du car.

À cet instant, Abby eut affaire à l'image la plus atroce qu'elle n'ait jamais vue.

------------------------------------

(c'est Linda sur le média)