Je me réveille dans une chambre d'hôpital spacieuse. Tout ce qui s'est passé hier me revient en mémoire en une fraction de seconde, Noah, les coups, le couteau... Le fait que je puisse respirer me choque, j'aurais dû être morte. Sans m'en rendre compte, je suis en train de pleurer, je lève les mains pour essuyer mes yeux humides. Il n'a pas réussi, seigneur ! Noah a essayé de me tuer, mais j'ai survécu, tout mon corps tremble à cette simple conclusion. Je me suis mise avec cet homme, il y a un an. Au début, tout était parfait, je l'aimais et je croyais qu'il m'aimait aussi. Les six premiers mois étaient magiques, j'avais l'impression d'avoir rencontré l'homme parfait, zéro défaut, propre sur lui, aimant, passionner, compréhensible, doux. Je me suis complètement trompée sur son compte. Après, les six mois de purs bonheurs, il m'avait proposé de m'installer chez lui. Mon appartement étant trop petit pour deux personnes alors j'ai accepté, un choix que j'ai amèrement regretté plus tard. Un mois après mon installation chez lui, Noah avait changé de comportement. L'homme que je croyais connaître avait disparu pour laisser place à un monstre qui me battait tous les soirs sans aucune raison. Je suis loin d'être une fille fragile, je suis le genre, grande gueule, mais cet homme avait une emprise sur moi, petit à petit, il m'a isolé de tout le monde, m'obligeant à rester à la maison. Il avait tellement joué sur mon mental que je pensais que c'était ma faute, je me disais que s'il me frappait, c'était forcément parce que j'étais en tort.
J'y ai cru jusqu'à hier, Noah avait encore levé la main sur moi, cette fois beaucoup plus brutalement que les précédentes, il m'avait frappée violemment le côté de la figure avec sa bouteille de bière. La bouteille, c'était fracassée à mon contact en m'ouvrant l'arcade sourcilière au passage. En même pas une minute la moitié de mon visage était ensanglantée. Au lieu de s'excuser, Noah avait rigolé avant de me donner un coup de poing dans le ventre et d'autres coups un peu partout sur le corps. Il m'avait battu à mort sans aucune pitié, dans ses yeux, j'y lisais que du plaisir, il aimait me tabasser. Après s'être défoulé sur moi il m'avait laissé toute seule dans le salon durant une fraction de seconde avant de revenir avec un couteau dans la main, c'est à ce moment précis que j'ai compris que ce n'était qu'un malade... Un putain de malade mental. Il voulait me tuer... J'ai essayé de m'enfuir en vain, il était bien plus fort que moi. Il m'avait alors donné un violent coup à la tête qui m'avait mis KO. Quand plus tard, j'ai ré ouvert les yeux, je n'étais plus chez « nous » mais dans une chambre de motel, je pense. Avant même que je ne dise quoi que ce soit, Noah m'avait déjà sauté dessus avec le couteau pour me poignarder.
— Bonjour, bienvenue parmi les vivants me dit une femme en blouse blanche tout en entrant dans ma chambre, d'hôpital.
— Je suis ici depuis longtemps demandais-je, déconcerter par sa phrase. Se pourrait-il que ce ne fût pas vraiment hier que Noah ait tenté de me tuer ?
— Cela fait deux semaines que vous êtes dans le coma déclara-t-elle avant de s'avancer vers moi, elle sort une petite lampe torche de sa blouse et m'aveugle avec elle. Vous réagissez bien à la lumière, maintenant suivez mon doigt.
Je fais ce qu'elle me demande.
— C'est bien. Vous avez mal à la tête ?
— Un tout petit peu.
— Parfait, vous avez vraiment beaucoup de chance madame Wood, les docteurs d'Ohio ont fait de l'excellent travail.
Madame Wood ? Les docteurs d'Ohio ?
— Je ne suis... « Wow doucement, qu'est-ce que tu t'apprêtes à dire là ? que tu n'es pas cette madame Wood ? réfléchie une seconde Inaya, tu crois vraiment que si Noah apprend que tu n'es pas morte, il ne va pas tout faire pour te retrouver et finir ce qu'il a commencé ? il faut que tu te caches. Et rien de mieux que de prendre l'identité de cette madame Wood. » Me secoue ma conscience. C'est vrai, Inaya doit disparaître pour quelque temps, car il ne faut pas que Noah apprenne que je suis toujours vivante, ce malade est capable de tout, plus loin je suis, mieux c'est !
— On n'est plus en Ohio ?
— Non madame, on est à l'hôpital de New York, me répond-elle avec un sourire rassurant.
— Qu'est-ce que je fais à New York ?
New York, vraiment ? Point positif, c'est que Noah ne me retrouvera jamais ici. Point négatif, je ne connais personne à New York.
— Alec nous a demandé de vous rapatrier ici.
— Alec ?
— Oui Alec, votre mari, vous allez bien madame Wood ?
Mon mari ? Madame Wood est mariée alors. Plus important comment se faut-il que ce docteur connaisse le prénom de mon soi-disant mari ?
Ne répondant pas tout de suite elle me regarde méduser. Merde, si je ne réagis pas tout de immédiatement elle va savoir que je ne suis pas vraiment qui je prétends être.
— Oui tout va bien et je sais très bien qui est Alec, c'est juste que je ne comprends pas pourquoi il m'a ramené ici.
— Il vous cherche, depuis deux mois.
— Il me cherche ?
— Oui, vous aviez disparu depuis deux mois, vous êtes certaine que tout va bien ? je crois que l'on devrait vous faire faire un scanner.
Zut, qu'est-ce que je dois dire maintenant ? La vraie madame Wood a disparu, je ne peux pas prendre sa place, peut-être qu'elle est en danger ? De plus quand son mari me verra, il saura que je ne suis pas elle. Il faut que je me barre avant qu'il vienne chercher sa femme.
— Non tout va bien, vraiment. Alec va venir me voir ?
— Je viens de le biper, il ne devra pas tarder me répondit-elle en me montrant un bipeur.
Attends, si elle l'a bipé ça veut dire que mon soi-disant mari à un bipeur ce qui signifie qu'il est médecin et qu'il connaît cette femme, c'est surement une de ses collègues. Est-ce que moi aussi je suis censée la connaitre ? Non elle ne m'aurait pas appelé, madame, si on était un tant soit peu proche. Il faut absolument que je me casse d'ici avant que « Alec » ne débarque, sinon je vais avoir des problèmes, de gros problèmes !
— D'accord, merci docteur je vous appelle si j'ai le moindre soucis.
— Très bien conclut-elle avant de sortir de ma chambre.
Putain, il faut que je me casse et vite. J'arrache les tuyaux qui me percent la peau avant de retirer la couverture qui me couvre le corps. Je bouge doucement, mes pieds qui sont un peu douloureux et endoloris vers le côté pour pouvoir me lever. Une fois, mes pieds au contact du sol, je me redresse mais malheureusement pour moi je ne reste pas debout longtemps avant de m'étaler par terre de tout mon long. Fait chier, j'aurais dû y penser, cela fait deux semaines que je suis clouée dans mon lit d'hôpital rien d'étonnant que je ne sache pas tenir debout. J'aurais dû y aller plus doucement. Une douleur intense me survient au niveau du thorax au moment où j'essaye de me relever. Je mets ma main sur ma poitrine pour soulager tant bien que mal cette douleur. C'est à cet endroit que Noah m'a planté son couteau. Le fait de sentir cette douleur aussi désagréable soit-elle, me réconforte sur le fait que je suis encore en vie.
— Tu comptes encore t'enfuir, me surprend une voix grave et sexy à la fois.
Je lève directement les yeux vers l'intrus. « Salut, beau gosse. » Je ne peux qu'être d'accord avec mon moi intérieur. Cet homme est beau, non, rectification cet homme est magnifique, je suis certaine que je n'ai jamais vue d'homme aussi beau que lui. Debout devant l'entrée, il dégage un charme fou tout en élégance. Il a beau avoir les cheveux légèrement en désordre et une barbe de trois jours, il reste quand même diablement séduisant. Je ne peux m'empêcher de le décortiquer du regard. Grand, muscler, cheveux cendrés et des yeux... Je ne vois pas très bien de là où je suis, mais je dirais vert.
— Tu as perdu ta langue, Avy ?
Il se rapproche doucement de moi avant de se pencher pour me soulever du sol. Me retrouver contre lui me perturbe, quand il me réinstalle sur le lit et s'éloigne, son contact me manque instantanément. Je ne sais pas ce qu'ils m'ont donné mais c'est puissant pour que je sois aussi perturbée par cet inconnu.
— Alors ?
Il m'avait appelé Avy, donc c'est comme ça qu'elle s'appelle et lui c'est Alec, du coup.
— Alec...
— Je me réjouis de connaître ton excuse.
C'est bien-lui ! Mais c'est insensé, comment peut-il me prendre pour cette Avy ? Me ressemble-t-elle à ce point pour que même son propre mari n'y voit que du feu ? J'aurais une sœur jumelle sans que je ne le sache. Non, impossible, je suis fille unique et je n'ai jamais été adopté donc la piste sœur jumelle, il faut l'écarter. « C'est la chance de ta vie, deviens cette fille, Inaya ! En plus de ça son mari n'est vraiment pas mal... pas mal du tout, si tu veux mon avis. » Non, je ne peux pas, aussi tentante que soit l'idée. Si cette fille est en danger, on doit pouvoir continuer à la chercher. En prenant sa place tout s'arrêterait, je ne peux pas, il faut que je dise la vérité.
— Je ne suis pas...
— Tu sais quoi, tais-toi. Je ne veux pas entendre ce que tu as à me dire en fait, me coupe-t-il énerver. Je méritais seulement un mot, vraiment ? c'est comme ça que tu me quittes avec un putain de mot sur un post-it.
Waouh, en fait elle l'a quitté, elle n'a pas vraiment disparu, elle s'est simplement enfui. « C'est le destin, tu peux prendre sa place sans te tracasser pour la vraie Avy. » le destin... c'est peut-être vraiment ça, je vais jouer le jeu et on verra ou cette histoire nous mènera. Je décide de ne rien dire pour qu'il continue.
— Tu savais à quoi t'attendre quand tu m'as dit oui, on s'était mis d'accord. Je ne t'ai pas obligé, si tu ne voulais pas m'épouser, tu aurais dû me dire non, au lieu de me faire passer pour un con devant tout le monde !
Cet homme n'a pas vraiment l'air amoureux. On dirait que le mariage c'était juste un arrangement. J'ai envie d'en savoir plus alors je tente un truc.
— L'arrangement ne me convenait plus.
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Who is she ?
Romance-Tu comptes encore t'enfuir, me surprend une voix grave et sexy à la fois. Je lève directement les yeux vers l'intrus. « Salut, beau gosse. » Je ne peux qu'être d'accord avec mon moi intérieur. Cet homme est beau, non, rectification cet homme est m...