CHAPITRE UN

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Chapitre un : "Un bibliothécaire trop sexy."

PDV NESSA

Avoir un diplôme universitaire était le pied pour un étudiant fraichement sorti du bahut. Cependant, la suite est moins plaisante. En effet, avoir fait une licence économique pour ne pas être prise à cause de l'apparence physique, je trouve cela grotesque.

Postulant dans des entreprises des plus anciennes au plus recentes, je n'ai jamais été prise. Parce que...

"Votre dossier stipule que vous aviez eu deux expulsions en un an ?" Exactement...

"Votre couleur de cheveux est...remarquable !" Bien sûr vu le nombre de gens du métro qui me regarde...

"C'est une teinture ?" Nooon je suis née avec.

"Bon dossier scolaire sans compter vos...rapports." Je vais tout vous expliquer ! Ce n'est pas ce que vous croyez !

"On vous rappellera !" Jamais eu de réponses...

Face à ces insupportables moments que sont les entretiens, j'ai décidé d'abandonner mes talons et mes jupes noirs pour me marier avec des baskets et des pantalons.

C'est pour cela que j'ai décidé de changer. Non pas d'aspects physiques, mais d'endroit. D'endroit et de professions. Tenir un café n'est pas si mal cependant...

- Tu es sûre...que ça va aller ?

Je regardais ma seule amie avec un regard rassurant alors que le sien semblait être méfiant de cet endroit.

- Bien sûr ! Regarde cet endroit. C'est calme non ? Lui dis-je en tendant mon bras en arrière pour lui présenter mon royaume.

L'ancienne propriétaire nous avait fait faire un tour rapide avant qu'elle ne parte à Washington, me faisant signer des papiers à la va vite...mais j'ai eu mon domaine c'est déjà ça !

- Effectivement...c'est très calme même.

- Et tu sais pourquoi ?

- Parce que tu as choisi l'endroit le plus pourri du coin ! Non mais c'est du grand n'importes quoi ! C'est quoi cet endroit ! S'emporta-t-elle les joues rouges.

Recevant une trainée de poussières sur le visage, je pénétrais dans mon futur magasin et roulais des yeux, sentant l'odeur du renfermé.

- C'est juste parce qu'il n'est que dix heures du matin et que personnes n'est réveillé, lui dis-je en toussant.

Je passais mon doigt sur la vitrine la plus proche pour y découvrir un voile de poussières.

- Merci poulette mais ça c'est le cadet de mes soucis, rajouta-t-elle.

Tandis qu'elle ralait encore et encore, j'inspectais les lieux avec émerveillement.

- Je te signale que la stratégie numéro une pour un commerçant...

- Gérant.

- "Gérant", reprit-elle, c'est avoir un max de clients. T'es sûre que t'as eu ton diplôme ?

- Maggie.

Je me retournais vers elle en lui tenant les épaules, lui faisant comprendre que je controlais.

- Tout ce que je veux c'est le calme et mener une vie tranquille c'est tout.

Je la lâchais alors qu'elle reprenait son calme.

- Je veux juste que tu saches ce que tu fais...tu changes de chemins d'un coup de têtes en t'installant...dans un trou pommé.

Ne repondant pas à ces répliques qui attendaient une réponse, je me faufilais dans la cuisine où mes cartons de cuisines etaient déjà posés sur la longue table en acier. Mains sur les hanches, je m'imaginais ici plusieurs années plus tard, en souriant. Je reviens vers Maggie avec une spatule en bois, alors qu'elle évaluait les tables en bois en tapotant dessus.

POWLEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant