POWLER

CHAPITRE CINQ

Chapitre cinq : "Nous sommes désormais colocataires."

PDV NESSA

Deux semaines passèrent et il y avait de nombreux clients. Je pouvais entendre crier, parler, et rigoler. Les deux jeunes recrus que j'avais désormais avec moi semblaient s'être calmés. Voilà plus de deux heures que j'essayais de les séparer avant qu'il n'y ait de nombreux verres cassées. Ils se disputaient pour un rien, comme un chien et un chat. 

Je souriais à cette pensée. Clay semblait être un gentil bonhomme, calme et ne voulant chercher aucuns problèmes qui pourrait lui faire du mal. Tandis que l'autre, Yvanoé, cherchait des poussières où il y en avait pas. Le moindre petit truc pourrait le mettre en colère. Et ça, ça se voyait. Le nombre de fois où j'ai dû leur faire comprendre que les bagarres étaient interdits au sein de ce café... Maintenant, les voici calmés, l'un devant la caisse, et l'autre aux fourneaux. Il est vrai que mettre Yvanoé devant la caisse n'était pas vraiment une bonne idée... 

Servant le dernier client en vue, je posais le plateau sur le comptoir et regardais Clay qui s'occupait d'une cliente. 

C'est pas si mal de s'occuper d'un café... 

La porte s'ouvrit sur mon acolyte du quartier. 

- Alors ? T'as survécu ? dit-il en ricanant. 

- Bien ! J'ai deux personnes sur qui m'épauler. J'adore ! Il y a tellement de monde alors que je pensais qu'il n'y aurait personne ici, dans cette ville...

Il me suivit et s'assied sur les sièges montants. 

- C'est cool. Moi j'ai personne et c'est trop silencieux. 

- Qu'est-ce qui est plus silencieux qu'une bibliothèque ? ricanais-je. 

Je le laissais s'installer et le servais comme d'habitude. Je jettais ensuite un coups d'oeil dans la cuisine et vis avec soulagement Yvanoé concentré par ses tâches. Cheveux en bataille, le front plissé, les lèvres pincées, il était concentré au dressage d'un gateau que je lui avais montrer quelques heures plus tôt.

Je suis tombée sur des gars tellement bons sur ce qu'ils font... 

J'entendis encore une fois la clochette sonner lorsque j'aperçus un groupe de jeunes entrer. 

Ca me rappelait la belle époque. Quand j'étais jeune... 

Il y avait deux jeunes étudiantes et trois jeunes hommes. Je nettoyais un peu en laissant Clay s'occuper des nouveaux clients.

- Alors ça ressemble à ça un café ? pouffa une des deux filles.

- Apparemment, c'est vieillot... ricana l'autre. 

... Quoi ? 

Mes nerfs commençaient à monter.
Il n'y avait rien de vieillot. Ils ne connaissaient sûrement pas la définition de "décoration".

- Tiens tiens qui voilà... Le petit connard du lycée. T'as enfin trouvé un boulot ? 

- Allez passes nous un truc et t'auras pas de problèmes le SDF. 

Hein ? 

- Le SDF ? T'as bien trouvé Paul ! lui dit la fille numéro un. 

- Je comprends pourquoi il n'est pas à l'université... dit l'autre. 

- Allez passes nous des truc à bouffer gratuits. On est tes potes, non ?

- Et puis, l'autre vieille cruche avec les cheveux roses derrière toi elle en saura rien.