CHAPITRE 1 - Sacha

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Je cours. Plus vite et plus loin que je ne l'ai jamais fait. Tout autour de moi, des hurlements de douleur, de peur et de colère transperce la forêt. Les flamme rugissent et monte jusqu'au ciel, dévorant hommes, bêtes et arbres. Juste devant moi, le sentier disparaît sous la fumée, m'empêchant de distinguer ou je pose mes pieds nu. Le tissus brûlant de mon pyjama calciné me colle à la peau, et la certitude que je dois continuer à avancer pulse à mes tempes au rythme des battements effréné de mon coeur qui menace se jaillir de ma poitrine. Soudain, une masse noir apparaît au dessu de moi. Je hurle à m'en briser la voix, et me redresse en sueur, dans mon lit.

Autour de moi, plus de forêt dévorée par le flamme, mais ma chambres au murs blanc. Un coup d'oeil à mon réveil m'apprend qu'il est presque sept heures. Déjà, les bruits de vie me parvienne du salon. Je me lève lentement, les jambes toujours flageolante après mon cauchemar, et sors de la pièce. Le regard toujours ensomeillé, je titube maladroitement jusqu'en haut de l'escalier quand une violente bourrade m'envoie m'ecraser contre le mur en crépis. Je lève timidement les yeux, et me retrouve face au regard froid de Ruby ma soeur aînée. Remplis de haine, il aurait était capable de m'incendier sur place. Ma gorgé se noue, et je sens le désespoir poindre dans mon coeur. Elle me déteste, et ce depuis toujours. Peut être par ce que nous ne somme pas reliées par le sang, et que si nous avions était de vrai soeur les choses aurait étaient différentes. Mais voilà, moi je ne connais pas mes vrais parents. Ceux de Ruby -Éric et Roxane vandero- mon adoptée quand je n'étais qu'un bébé, et je ne garde aucun souvenir de ma vrais famille. Ils avaient déjà une fille de quatre ans plus âgée, Ruby, et se sont occupés de moi comme si j'étais leur fille. Mais ma soeur n'a jamais accepté que quelqu'un d'autre accapare l'attention de ses parents. Et aujourd'hui encore, alors que nous sommes toute les deux adolescentes -j'ai 15 ans et Ruby 17- elle ne peut toujours pas m'encadrer.
Malgré tout, je descends les escaliers et rejoint ma famille dans la cuisine. Ma mère se tiens debout près de la table, ses long cheveux blonds légèrement ondulé atteignant ses omoplates et ses jolie yeux bleu pétillants me saluant silencieusement à mon arrivée. Sans me jeter un regard, ma soeur s'installe à sa place et commence à manger. Je l'imite en silence, le regard baissé sur mon assiette. Le voix de mon père me parvint depuis le salon.

-Ruby, Sacha, dépêcher vous de manger, nous allons bientôt partir.

Aucune note de pression dans sa voix. C'est ce que j'aime chez lui, la fin du monde pourrais être proche, il ne paniquerait même pas. Lentement, les yeux toujours rivé sur la table, je me prépare mentalement à affronter une énième journée de merde.

Juste avant de partir, mon regard s'attarde un instant sur le tableau que forme ma soeur et ses parents. Elle possède les cheveux châtain clair de son père, et le beau regard saphir de sa mère, détail près que le sien est glacé des qu'il se pose sur moi. Je ne peux m'empêcher de tourner mon visage vers le petit miroir ovale situé à l'entrée de la cuisine, et de détailler mon reflet. Je ne suis pas spécialement laide. J'ai les traits assé fin, les joues creuse et légèrement rosi. Mais je n'est aucune ressemblances avec ma famille d'adoption. Mes cheveux roux et épais déscendent jusqu'au bas de ma nuque en une folle cascade, et mes yeux sont vers kaki tirant légèrement sur le doré par moment. En bref, dans la rue, presque tous le monde me prend pour "l'amie" de Ruby. Comme quoi, le sentiment de ne pas avoir ma place dans cette famille n'est pas qu'une impression.

***

Des cris, des piaillements et plein d'autres son insolite forment la cacophonie de la cour à l'heure de la récréation. Près de leur bâtiment, les lycéens -au comportement plus mesuré- se contentent de discuter ou bien de se plonger dans leur penser, leur écouteurs vissés dans les oreilles.
Comme à son habitude, ma soeur ne m'adresse pas un regard. Je peu mourir frappée par la foudre, la maintenant que cela ne lui ferai rien du tout. A cette pensée, et bien malgré moi, un immense sentiment de tristesse et de vide me serre le coeur. Bien sûr, mes parent sont très gentils, mais s'est dur de se dire que personne partageant le même sang que moi ne se rappelle de mon existence. Inconsciemment, je repense au rève qui hante mes nuits depuis ma petite enfance, tel un souvenir enfoui dans ma mémoire. Mais impossible de me rappeler oú et quand cela c'est passait. Une légère pression dans mes omoplates me ramène à la réalité. Je tourne la tête, orientant mon regard vers la frèle silhouette qui me surplombe. Sans m'adresser un mot, la fille aux cheveux brun ondulé, à la peau mâte et aux yeux marron s'assoit à côté de moi et sors un livre. Haussant les épaules, je lui tend une poignée de bonbons colorés. Elle les prend, me remercie et se replonge dans sa lecture. Liz et moi ne somme pas vraiment se que l'on pourrait appeler des amies. Elle aime lire, mais les gens viennent l'embêter quand elle est toute seule. J'aime le silence, mais il faut toujours que quelqu'un vienne me poser une question. Alors nous avons convenue d'une entente. On s'assoit à côté, et les autres nous fiches la paix.

***

Lorsque je passe enfin le portail, mes parents sont la à nous attendre. Ruby me bouscule violemment et va les saluer. Je baisse la tête, et les rejoins. Ma mère, toujours souriante, m'embrasse la joue.

-Alors ma puce, tu as passer une bonne journée ? Demande-t-elle, ses yeux saphir me dévisageant avec insistance. Je hoche simplement la tête, et grimpe dans la voiture. Ma soeur s'installe à côté de moi, et sans un mots se met à jouer sur son téléphone.

***

Un hurlement à glacé le sang se fait entendre, et je me réveille en sursaut. Encore ce fichu rève. Je tourne la tête de droite à gauche, tentant de comprendre se que je fous par terre. Pile à se moment, deux petits coups sont toquer à la porte.

-Sacha, tu vien manger ? Demande la voix de ma mère depuis le couloir.

En gromelant, je me relève en répondant un bref "j'arrive". Je l'entend qui s'éloigne et descends l'escalier. Je me dépèche de la rejoindre. Après un repas rapide, je quitte la pièce et remonte dans ma chambre. Des pas dans l'escalier me font tourner la tête. Ma soeur monte à ma suite, m'atrape par mon pyjama et me traîne jusqu'à sa chambre. Elle me lâche ensuite avec violence sur le sol.

-Faut qu'on parle ! Après demain c'est mon anniv', et il est hors de question que tu accapare toute l'attention des parents. Alors tu te démerde, mais t'es pas dans mes pattes, vu !?
J'acquiesce en tremblant. Elle s'écarte de la porte, et je fonce dans la mienne. Je ferme la porte et éclate en senglots silencieux.

***

Tard dans la nuit, alors que mon souffle est le seul bruit encore perceptible dans la maison, je sens le froid mordant du carrelage contre ma cuisse. Je n'ai pas trouvé le courage de me lever. Soudain, un rayon écarlate s'étale sur le parquet. Je lève les yeux, retenant ma respiration. Dans le ciel nocturne, une immense lune de sang éclair les toits. Elle me pique les yeux, mais je ne peut en détourner le regard. Ma décision est prise. Je me lève et me dirige à grand pas vers mon placard. Je tire mon sac à dos et y fourre quelques vêtements, mon argent de poches et plusieurs babioles. En silence, je descends les marches et enfile mes Nike blanche. Emmitouflé dans ma grosse doudoune, je passe la porte et sort. Je jète un dernier regard à ma maison, et m'enfonce dans la nuit.

L'héritière de la pleine lune Où les histoires vivent. Découvrez maintenant