Sick Phone (2jae)

T w e n t y - S e v e n

La sonnerie retentit dans toute la maison. Un chien aboya derrière la porte et des pas à peine audible descendaient les escaliers. Jaebum entendait tous ces bruits, chacun le rendait un peu plus nerveux. Son regard se posa sur la poignée qui venait de recevoir une légère pression et il s'immobilisa, le cœur battant et la salive acide. Il avait la nausée tellement il était stressé et impatient. L'attente le rendait malade. Le temps s'écoulait lentement alors qu'il avait l'impression d'en manquer.

La porte s'ouvrit lentement et laissa apparaître un jeune homme petit et aussi mince qu'une brindille. Ses cheveux étaient blonds, mais Jaebum comprit rapidement qu'il s'agissait d'une perruque. Il essayait de ne pas voir la maladie pour voir uniquement Youngjae. Ses yeux rencontrèrent ceux du plus jeune et il oublia tout. Il était amoureux de ce garçon, il l'aimait depuis leurs premiers messages, depuis la première photo... La première fois qu'il avait entendu sa voix... Tout l'avait fait tomber amoureux. Et maintenant qu'il le voyait enfin, que ses yeux croisaient les siens, il savait que c'était lui et pas un autre.

- J-Jaebum... ?

Sa voix... Elle était encore plus belle en vrai. Jaebum le fixait dans les yeux sans réussir à répondre. Il le voyait enfin. Youngjae était magnifique. 

- Qu'est-ce que tu fais ici... Je... Comment tu as eu mon adresse ?

Youngjae avait une soudaine douleur au cœur, ses jambes tremblaient presque autant que sa bouche. Il n'avait jamais imaginé voir Jaebum en vrai, le voir juste devant lui sans écran pour les séparer. Cela paraissait irréel, impossible, improbable... Et pourtant, il se tenait bel et bien devant lui.

- Jaebum ? Répéta Youngjae.

- Je t'aime, Youngjae.

Ces quatre mots venaient de transpercer le cœur du plus jeune. Trois mots qu'il avait toujours espéré entendre. Dans ses rêves, c'était un moment parfait et romantique avec un joli couché de soleil et un baiser passionné. Dans la réalité, c'était un cauchemar. Son cœur tambourinait douloureusement dans sa poitrine, il sentait le sang battre dans ses tempes et le rouge brûlait ses joues. Était-ce la colère ou l'amour qui le faisait rougir ? Sûrement les deux. Jaebum ne bougeait plus après avoir avoué ses sentiments, le changement d'expression de Youngjae le faisait paniquer intérieurement. Il aurait dû se taire. Un vrai idiot.

- Tu ne m'aimes pas Jaebum... Je te l'ai interdit. Je t'avais même interdit de m'adresser la parole ! Retourne chez toi, ordonna-t-il avec autorité.

- Non... Je suis au courant et je ne partirai pas.
- Au courant de quoi ?

Youngjae avait peur de sa réponse, il ne voulait pas parler de sa maladie avec Jaebum. Mais il comprit qu'il était trop tard, quelqu'un lui en avait parlé et ça ne pouvait être que Mark. Jaebum fit un pas vers lui, se retrouvant à quelques centimètres du plus jeune, le surplombant de ses un mètre quatre-vingt.

- Et je t'aime toujours autant.

Les larmes coulèrent d'abord lentement, puis à flot comme un torrent de douleur qui venait d'enfin s'échapper. Youngjae renifla, il ne pleurait pas de tristesse, c'était autre chose, une chose qui le rongeait de l'intérieur bien plus férocement que la maladie. Une chose qui lui comprimait le coeur, mais qui le faisait aussi battre.

- Je t'aime aussi, Jaebum... Marmonna-t-il prit de spams dus à ses sanglots.

Jaebum l'attrapa tendrement dans ses bras, posa une main sur sa joue et se pencha lentement vers le doux visage de son amant.

- Je peux ?

- Ne demande pas... Fais-le.

Un sourire s'esquissa sur ses lèvres et il l'embrassa avec douceur. Sa bouche découvrait celle maladroite de Youngjae, leurs yeux se fermèrent pour profiter de ce moment. Cet intense moment qui leur procurait des frissons et un sentiment de bien-être. Youngjae avait toujours rêvé d'être embrassé avec amour et tendresse, Jaebum venait de réaliser un de ses rêves sans le savoir. Un rêve qu'ils avaient en commun depuis qu'ils avaient commencé à se parler. Ils rompirent lentement le baiser à contre-cœur pour coller leur front l'un à l'autre. Juste sentir la peau de l'autre contre la leur faisait battre leur cœur à l'unisson.