Nous y voilà, encore... Pourquoi je suis ici ? Pourquoi je le laisse me torturer ainsi ? Je sais bien que j'ai accepté ce deal, mais avais-je vraiment le choix ? Après tout il a été clair, la seule façon de le garder es d'accepter de le partager. Et pour ça je suis prête à tout, même à endurer les affres de la jalousie.
Assise dans l'un des fauteuils de son salon, je la regarde rire et lui faire les yeux doux, et je contemple l'homme que j'aime commencer à lui caresser l'intérieur du poignet. Mon cœur se serre quand il approche ses lèvres des siennes, il les frôle, sans jamais les capturer, puis il glisse vers son cou et dans un soupir elle bascule sa tête en arrière. Le regard qu'elle m'adresse juste après m'hérisse le poil, je resserre les poings sur les accoudoirs, au point d'en marquer le cuir de mes ongles. Cette garce s'apprête à coucher avec mon mec et elle me nargue de surcroît. Je pourrais l'écorchée vive, et lui aussi ! Mais en réalité je n'ai le droit d'en vouloir qu'à moi-même. Alors je prends sur moi, respire un grand coup et me concentre sur lui, ses mains qui caressent sa peau, sa mâchoire qui se crispe à chaque fois qu'elle effleure son sexe à travers son jeans. Puis les choses s'accélèrent, il se lève, déboutonne son jeans et sors sa queue dressée pour la lui présenter. Sans se faire prier elle commence à le sucer, faisant descendre ses lèvres trop rouges dans des mouvements brusques, trop brusques pour lui, je le sais bien. Il me regarde, et je vois l'envie danser dans ses yeux. Il la redresse en la prenant par les cheveux, elle proteste, jouant la princesse vexée de se faire ainsi mener. Mais il ne lui laisse pas le temps de dire quoi que ce soit, il la retourne, la fait basculer vers l'avant, elle tente de se redresser mais il la maintient avec fermeté avant de lui offrir des gestes tendres pour la tranquilliser. Puis il s'agenouille derrière elle et du bout de la langue vient flatter ses lèvres puis son clitoris. Spectatrice de son plaisir, je ne peux empêcher mon corps de réagir, et je sens le feu naître au fond de moi. Avant qu'elle ne jouisse, il se relève et lui demande de ne pas bouger, elle lui répond un « tout ce que tu voudras » qui me révulse l'estomac. Il finit d'ôter son pantalon et vient en ma direction, je sais ce qu'il attend de moi, mes mains tremblent quand j'ouvre l'emballage du préservatif. Il me caresse la joue et me relève le menton.
- S'il te plait Bébé...
Alors je prends son sexe entre mes mains et déroule le préservatif, ne pouvant retenir un gémissement quand sous mes doigts je le sens frémir. J'ai envie de lui dire de rester là, de ne pas la prendre, de lui hurler que je suis là, moi ! Mais ce serait prendre le risque de le perdre, alors je serre les dents et le regarde s'éloigner de moi pour la rejoindre, Elle.
Il crache dans sa main avant de s'enduire sa magnifique queue avec sa propre salive. Pas plus de préliminaires, pas de mots, pas de tendresse, il la prend d'une seule poussée, forte, brutale. Il n'est pas là pour son plaisir à elle, mais pour le sien en premier. Bien sur il la fera jouir, mais par pure « courtoisie ». Elle pousse des cris, en rajoutant, usant de miaulements ridicules et inutiles, se concentrant sur ses attitudes dignes d'une actrice porno, oubliant de profiter pleinement du plaisir qu'il lui donne. Il passe une main devant ses hanches et vient stimuler son clitoris, même moi je ressens son plaisir monter, encore et encore. Il tourne le tête vers moi, un sourire carnassier aux lèvres quand elle jouit, alors sans cesser de me regarder il lui attrape ses longs cheveux, tirant sa tête en arrière et lui assène encore quelques rudes coups de queue lui arrachant au passage un second orgasme avant de lui-même jouir. Sans plus de cérémonie il se retire d'elle, la laissant pantelante. Il lui caresse la tête comme pour lui signifier son contentement puis il sort de la pièce, direction sa salle de bain. Quelques minutes plus tard le bruit de l'eau de la douche tire la poupée de son état second. Elle me regarde l'air perdu mais aussi outrée je pense.
A mon tour de lui offrir un regard plein de dédain ! Je me lève, ramasse son string sur le sol, lui tend et dans un sourire on ne peut plus faux, lui dis mielleusement qu'elle peut partir. Furieuse elle s'en va sans prendre la peine de se rhabiller correctement. Je ne peux m'empêcher de sourire bêtement en repensant à sa tête, c'est puéril, mais ça m'amuse.
A mon tour je me dirige vers la salle de bain et j'y découvre un nuage de vapeur. J'ôte à la hâte mes vêtements et le rejoins sous la douche. Je me colle à son dos et m'agrippe à lui comme si ma vie en dépendait, mais après tout, ne serait ce pas vraiment le cas ? Toujours dos à moi, il prend mes mains dans une des siennes, l'autre posée contre la carrelage de la douche sa tête baissée en avant, le corps vouté.
- Bébé...
Tant de sentiments, de non-dit, de désespoir dans un si petit mot... Il se retourne vers moi, les yeux plein de larmes, m'offrant sa fragilité. Je tressaille quand ses mains viennent encadrées mon visage et qu'il m'embrasse avec passion, me voilà piégée entre son corps bouillant et la froideur du carrelage.
- Je suis tout à toi, je t'appartiens... bébé... je t'aime tellement.
La voilà ma récompense, ce pour quoi j'accepte de souffrir, la seule chose qui m'importe, son amour, sa dévotion et sa confiance en moi, en nous, quand il se livre à moi sans aucunes barrières, m'offrant ses doutes, ses failles, sa vérité.
Mon homme me soulève et je noue mes cuisses autour de sa taille, il nous emmène dans sa chambre, me jetant, trempée, sur le lit. Je ris, heureuse. Moi seule ait le droit à son lit, les autres ne dépassent jamais le salon. Il m'observe un instant et je me tortille sous son regard qui me brûle la peau. Puis il m'écarte les cuisses et plonge vers mon sexe trempé par l'envie de lui. Il me lèche, m'aspire, me dévore, m'emmenant aux frontières de l'extase. Un dernier coup de langue et je m'envole. Mais je n'ai pas le temps de redescendre sur terre que déjà il est sur moi, prêt à me pénétrer, mais il attend que mon regard croise le sien. Une fois que c'est le cas, il me pénètre avec une extrême douceur, me laissant profiter de chaque centimètres. Je pourrais déjà jouir à nouveau, mais je me retiens, je veux profiter de lui, de chacun de ses coups de reins, dses milliers de baisers qu'il dépose sur mon visage, mon cou, de ses mains qui me frôlent avec une douceur infinie. Avec une lenteur calculée, il continue ses va et viens, toujours un peu plus profondément, son regard soudé au mien. Son rythme s'accélère, je pose mes mains sur ses fesses, les serrans, comme pour l'encourager à me prendre plus fort encore. Alors il laisse libre court à ses envies, se redressant, tirant mon basin sur ses cuisses, ses mains enserrant ma taille, il s'enfonce en moi toujours plus vite, toujours plus fort. Son regard s'assombrit, sa mâchoire se serre, et je le vois basculer dans la jouissance. Le voir perdre pied m'emporte à mon tour, mon corps explose, comme une vague sur un rocher, le temps s'arrête un instant, comme si mon âme était retenue quelque part, flottant entre deux mondes. Mon homme se blottis contre moi, m'écrasant presque sous son poids, mais ça m'est égale. Je le prends dans mes bras, effleurant son dos et sa tête.
- Merci...
Puis il sombre après ce dernier mots.
Que ne ferais-je pas pour revivre encore de tels moments ? Pour mériter son amour... Peu m'importe la souffrance, cette plaie qui ne se referme pas et qui même semble se creuser à chaque fois qu'il est avec une autre. Mais je l'aime, plus que ma vie elle-même, mon homme, mon amour, mon doux enfer.
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LA SIXIEME DIVAGATION DE DATURANOIRE
Short StoryJusqu'où l'amour peut il nous amener? Seriez vous prêt(e)s à totalement vous oublier au profit de l'autre?