- Londres, Chemin de Traverse, 9h13 -
Aujourd'hui était une sorte de grand jour. Il était grand temps de se rendre au Chemin de Traverse et de récupérer les fameuses fournitures que l'on était sensés apporter à Poudlard mon frère et moi. Il faisait beau ce jour-là, et étonnement, j'étais plutôt impatiente de quitter le nid familial pour rejoindre notre future école de magie. D'une parce que c'était sans doute le seul moyen de rester loin de Nevaeh et éviter les disputes du matin au soir, et deuxièmement parce que depuis la découverte de l'existence d'Astrid, j'étais persuadée qu'en me rendant là-bas, j'aurais enfin les réponses à toutes mes questions. Tandis que nous marchions dans les petites rues pavées de Londres, je ne pensais qu'à une seule chose : Par où allais-je commencer dans mes recherches ? Alors que Zaffiro, lui, fonçait droit dans chaque boutique tout en entraînant notre mère avec lui. Au bout du quatrième magasin, je commençais sérieusement à m'impatienter. Il faisait une chaleur à crever et bien que je n'étais pas contre l'idée de passer la majeure partie de ma journée ici, les bousculades par une bonne dizaine de jeunes sorciers n'étaient pas pour me ravir.
Tandis que je fixais le sol, une énième bousculade vint me sortir une nouvelle fois de mes pensées. Cette fois s'en était trop. Peu importe la personne, j'étais bien décidée à cracher mon venin sur elle. Après tout, les gens n'avaient qu'à s'acheter des lunettes à défaut d'une baguette, non ? Une fois la tête relevée, je fixai sévèrement la jeune fille face à qui je venais de me retrouver. Elle était guère plus grande que moi, blonde et plutôt jolie. Sauf que malheureusement pour elle, sa beauté n'allait pas excuser son manque d'attention. Plusieurs longues secondes s'écoulèrent tandis que nous continuâmes à nous fixer telles deux imbéciles, à se demander qui allait bien finir par parler la première. Personnellement, j'optais pour une option qui me semblait totalement logique : qu'elle s'excuse. Cependant, elle ne semblait pas décidée. Et ce que je redoutais légèrement arriva.
- C'est bon, j'ai rien. Tu es excusée, fis-je tout en roulant des yeux, prête à les tourner dans tous les sens pour qu'elle comprenne à quel point je n'allais pas être clémente avec elle sur ce coup-là.
Mais à peine eut-elle le temps de répondre quoi que ce soit qu'une voix au loin vint l'interpeller. Miraphora ? Miraphora ? s'exclamait une femme tout en agitant sa main d'une façon qui était loin d'être ridicule. C'était presque gracieux, oui, gracieux. La jeune blonde tourna sa tête dans tous les sens, totalement perdue. Elle n'avait absolument pas envie de se confronter à moi, cela se voyait. Et une autre personne ne semblait pas particulièrement fan à l'idée que j'affronte verbalement cette demoiselle en pleine rue : ma mère. Celle-ci secoua sa main, d'une façon qui voulait tout dire. Attire l'attention et je t'en flanque une bonne. Alors je me résignai à rebrousser chemin pour rejoindre les membres de la famille Snape, n'accordant pas un seul regard à cette chère Miraphora.
- J'espère que tu seras cool la semaine prochaine, me chuchotai mon frère l'air inquiet. Il n'aimait pas se faire remarquer et encore moins rentrer en conflit avec les autres. Alors dans un signe de tête je lui indiquai silencieusement que j'allais me tenir à carreaux.
Je n'étais pas de nature méchante, non, j'étais seulement très impulsive. Était-ce dû à la mort brutale de Severus alors que nous n'avions que deux ans ? Était-ce dû au comportement inadmissible de ma mère à mon égard depuis mon plus jeune âge ? Ou était-ce seulement parce que je n'avais pas ma place auprès de tous ces sorciers ? En effet, la magie en elle-même ne m'intéressais pas plus que cela. Cependant, c'était ce que je pouvais en faire qui me travaillait l'esprit. J'attendais la rentrée à Poudlard avec impatience pour deux choses, et seulement deux. Les cours d'astronomie et cette quête que j'avais décidé de mener pour retrouver Astrid. J'avais totalement conscience que cette drôle de petite aventure allait sûrement me mener nulle part. Mais qui ne tente rien n'a rien, pas vrai ? J'ignorais aussi si Astrid se trouvait là-bas, ou si simplement elle n'était plus de ce monde. Parce que à en croire les rumeurs à son sujet à travers les écrits de mon père, elle n'était pas destinée à vivre une vie rose et parfaite. D'ailleurs, personne n'est destiné à cela non ?
Après avoir récupéré l'ensemble de nos fournitures, nous reprîmes le chemin menant jusqu'à la maison. Zaffiro s'extasiait sur sa baguette, des étoiles plein les yeux. Il est vrai qu'elle était plutôt tape à l'œil, alors que la mienne elle, était plus basique. Je n'en demandais pas plus. Du moment que celle-ci fonctionnait, je n'en avais rien à cirer du reste. Et ça, ma mère l'avait bien remarqué.
- Serait-ce trop te demander de... je ne sais pas moi, montrer un peu plus de joie ? me balança t'elle en pleine face avant d'hausser un sourcil interrogateur en ma direction.
- Et serait-ce trop te demander de...
C'est à ce moment que je me tus. J'avais prévu de lui répondre « Serait-ce trop te demander de me lâcher la grappe ? ». Mais cette remarque m'aurait sûrement valu un aller simple pour le Manoir. Alors je me contentai de reprendre en ajoutant :
- De me laisser apprécier tout ça à la maison ?
Dans un grognement presque bestial, ma mère fit mine de m'ignorer. Je savais qu'elle rêvait de rétorquer, mais qu'après cela, nous allions finir par nous détruire verbalement. Alors c'est les mains dans les poches et en retrait que je suivis Nevaeh et Zaffiro jusqu'à la maison. Il était grand temps de prendre ce fichu train, vraiment.
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I am made of stars.
ÜbernatürlichesDepuis mon plus jeune âge, je tiens un journal dont moi seul en connaît l'existence. Mais aujourd'hui, je suis prête à vous dévoiler certaines parties de ma vie. Non pas pour exposer ma vie privée ainsi que mes nombreux souvenirs, mais pour retirer...