Partie 3:Mon calvaire

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Dourfaye avait payé mes études et c'est tout ce que Hafsat avait permis qu'il fasse, disant que je devais me débrouiller avec mes parents.

La prise en charge totale concernant mon logement et le reste ne les regardaient pas. Ainsi c'était ma mère qui appela sa cousine afin qu'elle puisse m'aider à m'installer, sans plus.

Il était 6 h du matin quand on arrivait à Cotonou. On avait roulé toute la nuit. Vers 9 h , on était à la frontière de Hilacondji , à l'entrée de Lomé . Le véhicule me déposa devant l'ambassade , c'était le point de RDV, là où ma tante devait venir me chercher .

Je déposais mes bagages devant la porte de l'ambassade et demandais au vigile de m'indiquer là où je pourrai trouver une cabine téléphonique. Il m'indiqua juste à côté de lui, un télé -centre. J'entrais et initiais un appel qui ne me coûta pas plus de 150 f.

Une dame répondit au bout du fil, c'était visiblement la tante qui m'invita à l'attendre. Je restais plus de 2 heures de temps commençant déjà à désespérer, je ne connaissais personne dans cette ville, c'était la première fois que je venais.

J'appelais ma mère pour lui dire que j'étais enfin arrivée saine et sauve. Elle loua le ciel pour cela. Elle avait une petite voix, la mort de mon père l'avait affectée tellement. J'avais le coeur en miettes, elle était tout pour moi.

Ma tante vint avec son chauffeur me récupérer. C'était une dame de la haute société, raffinée, une métisse, tantie Rachelle, elle n'était pas très proche de ma mère. Elles s'étaient éloignées chacune ayant fait sa vie à l'autre bout du pays . C'était la première fois que je la voyais. Tout au long du parcours, elle essayait de faire connaissance, j'étais timide .

On arrivait devant une somptueuse maison à étages sur un grand boulevard. Elle m'indiqua ma chambre. La maison était scindée en plusieurs blocs et j'étais logée dans un compartiment équipée de deux chambres salons.

Une fois seule dans cette chambre, je craquais et tombais à genoux, demandant à Dieu de m'aider à supporter tout ça, des inconnus, dans une ville inconnue, j'avais si peur. Je pris une douche et la rejoignis à l'étage où elle se trouvait avec ses enfants. Ils étaient nombreux , ma tante avait presque 70 ans et avait 6 enfants tous adultes . Ils m'accueillirent en me présentant les condoléances.

Elle devait me garder jusqu'à ce que je trouve un logement , elle avait assez d'espace et de chambres mais ne voulait pas être responsable de moi. Ses deux grands garçons vivaient avec elle et elle ne voulait pas qu'il y'ait des problèmes avec moi.

Je passais un mois avec elle, j'allais à l'école et cherchais désespérément une maison à louer. Celle que je pouvais me permettre était très loin de mon école et celui qui m'aidait à la recherche me demanda de ne pas stresser et de prendre mon temps .

Mais ma tante s'impatientait. Un jour elle m'appela et me donna un ultimatum pour quitter sa maison. Elle avait fait un paquet pour moi contenant des couverts, des draps , etc pour m'aider à m'installer. Ce jour-là, je décidais d'accepter tout ce que je trouverai comme logement.

J'étais sur le terrain avec un démarcheur à chercher une maisonnette en location qui était dans mes cordes, mais je ne trouvais rien de bon ; soit la maison était trop chère soit très éloignée de l'école ; L'idée de vivre seule me faisait terriblement peur.

Il était déjà 13h, j'étais fatiguée, prête à prendre la dernière maison, qui se trouvait non loin du marché Assigamey quand je rencontrais un ami d'enfance BEN, dans le tournant menant au goudron.

On s'était perdu de vue et on était si content de se retrouver après plus de 5 ans de séparation. Je lui expliquais mes déboires autour d'un verre et c'est là qu'il m'offrit de venir vivre chez sa sœur qui habitait justement dans la ville. Il vivait au campus et n'allait chez sa sœur qu'un week end par mois.

MON CALVAIREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant