Attrape-moi ! [titre éphémère]

Chapitre I : Lilith

La jeune femme sort de la salle de bain, vêtu d'une simple serviette blanche, servant à couvrir ses formes. Dans l'appartement, il n'y a presque pas de bruit. Seulement des sons, ceux d'une chaine Hifi, diffusant un air de Screaming Jay Hawkins. Les pas de Lilith ne font aucun bruit, comme si l'air glissait sous ses talons, les empêchant de se poser sur le sol. Pourtant ils sont bels et bien sur celui-ci. Pour vous décrire Lilith, il y aurait mille et une façons. La trouver ceci ou bien cela, tout en étant plus ça, jusqu'à la rendre, au final, de moins en moins humaine. Pourtant ce mot est très important. Humaine... Avec ses longs cheveux noirs et raides, on pourrait croire qu'elle est banale. Que né-ni. Elle a un sourire époustouflant. Avec deux fossettes creusées dans ses joues blanches. On remarque peu souvent ses yeux bleu foncé et pourtant ce sont eux qui font le charme discret de notre femme. Son nez en trompette agrémenté d'un anneau sur la narine gauche rend son visage doux. Son corps est svelte et n'importe quel vêtement le met en valeur. Aujourd'hui, Lilith se regarde. S'inspecte sous toutes les coutures. Elle doit trouver LA tenue. Elle sait d'avance qu'elle va mettre une robe. Sa penderie en est pleine a craquer. De toutes les couleurs, de toutes les formes, de toutes les matières, de tout les prix et pour toutes occasions. Elle jette un œil à sa garde-robe et pose sur son lit trois robes différentes. La première est prune, courte, décolletée, épaules nues et bordée de dentelle noire.
La deuxième est bleu électrique, courte, en satin, dos nu et avec un nœud sur le ventre.
La dernière est mi-longue, vert émeraude, manches courtes, dos nu et la partie haute de la robe est en dentelle jusque sur les reins. Lilith pose son doigt sur son menton et réfléchit. Elle farfouille dans ses boites à chaussures et en sort une paire de talons haut en velours vert foncé et choisit la robe verte. Elle l'enfile et fait claquer ses talons dans son appartement.
Devant la porte d'entrée, elle prend sa veste noire en cuir, son sac à main et son casque de moto puis descend dans le parking. Ses talons claquent sur le bitume, laissant tout un écho de claquements dans le lieu. Faisant vrombir le moteur de l'engin, elle s'engage a toute allure dehors. Le vent froid fouette son visage, faisant voler derrière elle, sa crinière soyeuse dans la nuit. Le temps du trajet, elle pense à son enfance. Son père, chef de la criminelle de Seattle, présent pour elle jusqu'à sa promotion. Sa mère, une infirmière douce et aimante, presque toujours absente. Lilith ne lui en a jamais voulu, la vie des hôpitaux est bien trop compliquée et imprévisible. Tout en prenant le chemin de Queen Anne, elle se souvient d'un jour particulièrement heureux avec sa mère.

Il faisait chaud a West Seattle, dans les résidences blanches typiquement Américaines. Dans le jardin, le pommier était en fleur et une odeur d'herbe fraîchement coupée flottait dans l'air.
Lilith avait six ans, ça sentait bon dans la maison car Adèle, sa mère, avait cuisiné une tarte à l'abricot. De sa voix de mère, elle appelait son enfant qui jouait dans le jardin. Lilith, appelée par sa mère, courrait dans la maison et venait se réfugier dans ses jambes. La main de sa mère, caressait tendrement les cheveux doux de sa fille.

-Tu veux un jus de pomme, Petite Feuille ? ,Lilith acquiesçait et Adèle lui servait un verre que la petite buvait avec joie.