chapitre IV - Le revoir.

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Le weekend passa. Je n'avais pas revu Michael depuis samedi soir. Quand j'étais rentrée, je m'étais mordue les doigts de n'être pas restée avec lui. J'avais été trop timide, comme d'habitude. Je ne maitrisai pas trop ces sentiments bizarres. Enfin, ce truc magnétique entre nous. Je n'avais jamais eu cette attirance pour quelqu'un. Je ne savais pas comment m'y prendre. Devais-je lui envoyer un message ? « Bien-sûr. Pour lui dire quoi ? Hello Michael, je crois que je n'ai jamais été aussi accro à quelqu'un. Ciao. » J'attendais, malgré moi, que quelque chose se passe. Ce moment qu'on avait passé sous la pluie. Cette tendresse qui émanait de lui et ces mots qu'il avait prononcé.

« Tu n'as pas idée de ce que tu me fais, Anastasia. »

Je me la répétai en boucle. Personne ne m'avait jamais dis chose pareil. Cela me troublait. Qu'est-ce que je lui faisais ?

Je me mis à écouter le clair de lune, de Debussy. La pièce préférée de ma mère.

Je me mis à penser à elle. J'eus soudain envie de l'appeler. Avec le décalage horaire, il devait être tôt chez elle. Mais je devais avoir des réponses à mes questions.

-Allô ?

La voix de ma mère empli mon esprit.

-Euh... Salut maman.

-Chérie ! Tu vas bien ? Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

J'explosai soudain en sanglot.

-Maman je... Je crois que j'aime bien quelqu'un.

-Ma chérie, mais c'est super ! Et pourquoi tu pleures ?

Je sanglotai mais je réussis à répondre:

-J'ai peur de... qu'il...qu'on... qu'on finisse comme toi et papa. Je veux pas aimer quelqu'un pour ensuite le regretter.

Elle marqua un temps. Le sujet « papa » était délicat pour elle. J'allai retirer mes paroles mais elle me coupa :

-Anastasia, je ne connais pas ce garçon. Je ne peux pas t'affirmer qu'il ne te fera pas souffrir un jour. Est-ce que tu es heureuse avec lui ?

J'essuyai mes larmes.

-Oui, mais...

-Alors c'est tout ce qui compte pour l'instant. Et pour ce qui est de ton père... Il m'a donné la plus merveilleuse des filles. Il y a du bon partout, même dans la souffrance.

-Je vais dormir maman... Merci pour... Bonne nuit.

Je me sentais soudain gênée. Moi qui avait toujours été dans la retenue...

-Bonne nuit chérie. Je t'aime.

-Moi aussi.

Je raccrochai. J'avais dis à voix haute ce que j'avais été incapable de m'avouer auparavant. Je suis heureuse quand il est là.

Sarah entra sans frapper dans la maison. J'étais sur le canapé, avec mes fringues trempés.

-T'as vraiment une sale gueule petite garce ! Répliqua-Sarah.

-Et toi on t'a jamais appris à frapper ?

Je cachai mon visage sous le coussin, mais ma voix me trahissait.

-Ouh la, ça va pas fort toi. Dis-moi tout. Ou non, attends, vas te mettre en pyjama parce que là t'es en train de dégueulasser le cuir, moi je vais préparer... Enfin, je vais trouver quelque chose à bouffer pour nous. Ensuite tu m'expliqueras.

Je me levai avec peine, elle rigola en voyant ma tête. Je ne pouvais pas lui en vouloir, j'aurai fait pareil. Je me changeai, mais depuis ma chambre, j'entendais mon amie sortir des bols ou assiettes, ouvrir le frigo, lâcher un juron quand quelque chose tomba. Je revins et la vit mettre sur la table du salon deux pots de glace. Je souris.

Michael Clifford - Auprès de toiWhere stories live. Discover now