𝐔n air glacial vint se déposer sur ma peau limpide, m'arrachant un frisson. La gifle est énorme, glacée, mouillée, pleine d'une force qui m'est jusqu'alors inconnue tant elle était puissante. J'étais rendue totalement prisonnière de mon esprit qui se congelait peu à peu au rythme du vent sur mon corps. Un frisson glacé se rependit dans mes membres, mes cordes vocales ne répondaient plus. Le froid anesthésiait mes joues gelées et mes muscles mortifiés. Je me sentais sombrer, l'élément liquide, enfiévré par la houle m'engloutissait. Je sentais la pression monter dans mes veines, mon palpitant cognait violemment ma cage thoracique. Mes cheveux formaient des stalactites. Mon enveloppe corporelle, engloutit par la masse d'eau, sombre dans les profondeurs de l'océan.Je me risquai à ouvrir la bouche et alors que j'étais sur que mes poumons seraient astreints à se remplir d'eau, c'est un grand bol d'air qui s'immisça en moi. Je haletais promptement. J'avais été visitée par un rêve des plus étrange. Je m'extirpai de mon lit, avec toujours l'impression que les différentes parties de mon être s'égaillaient. Le drap blanc qui s'était enrubanné autour de la taille, glissa délicatement sur le sol.
Je m'empressa de stabiliser mon bonnet gris de laine sur le sommet de mon crâne et de prendre mon sac à dos. J'avançais silencieusement dans les rues, me faufilait quelques fois entre deux passants. J'étais invisible, impassible, les traits de mon visage semblaient être sculptés dans le marbre. Les écouteurs enfoncés dans le creux de mes oreilles, la mélodie Aphrodisiaque du conte de Baudelaire submergea mon être, je la sentais parcourir mes veines et passer par chaque coin de mon corps. Ces sentiments et cette adrénaline qui se déplaçaient promptement en moi s'arrêta finalement près de mon âme pour l'entraîner dans une danse mortelle. J'extirpais mon carnet en cuir, les coins en étaient presque abîmés. Je pris délicatement mon fusain et sur les lignes de la vie je redécouvrais la Voie lactée à travers chaque ligne qui contorsionnait, qui caressait les pages livides de mes pensées, emprisonnant entre les lignes noircies, mes gouttelettes d'imagination. Un sourire fière se dessina sur mes lèvres gercées, il m'a suffit de quelques coups de crayon pour te dessiner son existence.
« Il me restes alors à survivre dans ce monde désenchanté qui confère étrangement de l'éclat à tout ce qui me fait souffrir. Ce qui me vole au passage, un plaisir clandestin. Dans la ménagerie infâme de mes vices, maudites soit la nuit aux plaisirs éphémères. Je ravale l'écume de ma haine et vais m'enivrer au Soleil. Je sais que la douleur est là noblesse unique. Mais, est il juste de souffrir de la sorte ? Saintes voluptés dont descends ma force, transformer la laideur du monde en merveille poétique. Le spleen irriguent trône au sein des rayons primitifs. Vérité fatidique d'une puissance évocatrice par delà des confins des sphères étoilées. »
Baudelaire était mon inspiration. Écouter ses recueils de poésies tout en traçant l'univers sur du papier. Pour certains, le paradis est un lieu, pour moi, c'est un sentiment.
Mon regard se déposa sur son frêle corps. Il avait des yeux comme un fleuve, tumultueux, indompté. Telles deux planètes d'un bleu aussi foncé que l'océan, parsemés d'étoiles argentées. Comme deux miroirs obscurcis et plaintifs. Quand il me regardait avec ses prunelles bleutées de la même teinte que l'atmosphère, chaque atome qui constituait l'air autour de moi était inexistant. Il avait cette air si ingénu, il était si peu expansif. Tout ce qui l'entourait était nébuleux. Au travers de son enveloppe corporel , je pouvait distinguer les vastes éclairs de son esprit lucide. Avant que quelqu'un me remarque, je replongea les yeux dans mon roman. Les mots se mélangeaient, je relu infiniment la même phrase, sans en comprendre le sens. Je referme violemment mon livre. Une nouvelle journée avait débutés sous les confortables bras protecteurs D'Hélios ce qui était des plus étonnants étant donnée la saison.
Délaissant ma muse des yeux, je me précipita vers l'établissement où mon cours se déroulait. Avec un peu de retard je parvint à rentrer dans la salle de classe et je pris siège aux côtés d'une élève qui m'était jusqu'alors inconnu mais cela ne m'étonne pas, je ne connais personne et personne ne me connais.
« Excuse moi. Me souffle discrètement la jeune femme à mes côtés. Je ne connais personne ici... Je.. je m'appelle Eloane. »
Je la regarda. Son air ingénu et son visage enfantin. Elle avait des cheveux bleu nuit noués en couettes à l'arrière de sa tête, des grands yeux bleus ciels, le confins des sphères étoilées naissent dans le sein de ses tumultueux yeux. Un liquide rosé recouvre ses lèvres et sa bouche se dessines en un petit sourire matois. Face à mon manque de réponse, ses joues se parent d'un léger voile rosâtre.
« Pourrait tu juste me passer tes notes s'il te plaît ? Je n'étais pas présente les cours précédents et je.. »
Avant qu'elle ne puisse terminer sa phrase, je lui poussa mes notes pour qu'elle les consulte et elle ne m'adresse plus la parole jusqu'à la fin du cours.
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𝐀𝐑𝐈𝐒𝐓𝐈𝐃𝐄
Romance𝙴𝚗 𝚌𝚘𝚞𝚛𝚜 𝚍𝚎 𝚛𝚎𝚎𝚌𝚛𝚒𝚝𝚞𝚛𝚎 Aristide avait des iris verts, aussi doux et tumultueux que les jours de printemps. Ses yeux rieurs pouvait paralyser le temps rien que par leur éclats. Elle était intrigante, grisante et à la fois si douce...