9. Gênance*

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*Non les enfants, ce mot n'existe pas, mais il faudra penser à le mettre dans mon dictionnaire. Je pense l'intituler
"Le dico de Rose". Inclinez vous devant moi, future impératrice du Larousse !


 Avoir un sourire pareil, ça doit être illégal quelque part dans le monde. Obligé.

Ce sourire est trop licencieux pour être honnête. C'est un sourire qui dit trop de choses. Des trucs à embraser les culottes, les faire virevolter à travers la pièce et provoquer des inondations.

  - Tu bafouille pas aujourd'hui ? C'est trop craquant pourtant.

Ouais bah, excuse moi monsieur le playboy, mais j'ai autre chose à faire que d'être intimidée. Mon cerveau est pas multifonctions, c'est pas un couteau suisse, c'est clair.

  - Toi !

J'ai crié un peu fort, mais qui s'en fout ?
Je me dépêche de fourrer le reste de mes affaires dans mon sac tellement précipitamment, qu'un tampon m'échappe et va rouler à ses pieds.
On pourrait croire que ce genre de trucs arrive que dans les pubs tampax™ mais non. La preuve. Toujours pas le temps d'être gênée, je marche à quatre pattes pour le récupérer, mais une main géante s'en empare avant.

  - Intéressant...

On se demande en quoi. A moins que ce mec soit un expert du flux menstruel, c'est juste un tampon avec applicateur tous ce qu'il y a de plus normal.

  - Tu t'intéresse aux menstruation ? Ou c'est juste que tu te fourre un tampon dans le pif quand tu saigné du nez ?

Ouais je sais. Dégueu.

Il s'apprête à répondre, mais je le coupe.

  - En fait, je m'en fous. J'ai rendez-vous avec l'équipe encadrante. Enfin, coach et les autres.

Il hausse un de ses sourcils l'air de me demander ce que je fais affalée par terre (comment il fait ? Mystère et boule de gomme, j'ai déjà essayé, je me suis entraînée, mais pas moyen. Mes deux sourcils refuse d'obéir. C'est une mutinerie !).

  - Je ne voudrais pas avoir l'air de m'occuper de ce qui ne me regarde pas, mais pourquoi ?
  - Du travail. Tu sais où je peux les trouver ?

Il hoche la tête. Comme les chiens sur la plage arrière de la voiture.

  - Alors ? Où ?
 
Il me refais le sourire. Un peu de pitié pour ma culotte ! En plus je l'aime bien elle. Avec ses licornes et ses arcs-en-ciel.

  - Je vais te le dire. A une condition.
  - Quoi ? Tu te fous de moi ?
  - Dîne avec moi ce soir.

Je réfléchis deux secondes, le temps de jeter un œil sur ma montre et de m'apercevoir que je suis presque en retard.

  - Okay. Un dîner. Mais pas dans un truc de bourges.

Son sourire s'agrandit encore, en conséquence, mes joues chauffent. C'est pas possible ça ! Mes joues pourrait faire cuire un œuf, et on pourrait faire cuire des pâtes dans ma culotte !

  - C'est juste là.

Il pointe du doigt un truc derrière mon dos. Je me retourne, et je vois une jolie porte vitrée derrière laquelle se trouve une grande table avec des chaises sur lesquels sont assis plusieurs personnes. Comment j'ai fait pour ne rien voir ? Pourtant, j'ai mes lunettes, promis juré !

Finalement, je ne suis pas si nulle en orientation ! Je me fais un check à moi même (dans ma tête, évidemment, pas devant des témoins).

  - Je devrait annuler ce dîner ! C'était déloyale.
  - Même pas en rêve. Je passe te chercher vers dix-huit heures trente. A plus beauté.

Il me fait un clin d'œil et se barre. Comme ça.

Quand à moi... J'essaie de reprendre contenance. Parce que évidemment, me traîner par terre devant mes probables futurs employeurs n'est pas franchement la meilleure première impression que je pouvais faire.

Je respire un grand coup avant de plaquer un grand sourire sur mon visage, et de toquer à la porte. Un grand homme chauve, dont le crâne lui a la lumière des néons, me fait signe d'entrer.
Je relâche mon souffle et appuie sur la poignée.

C'est partie pour le show.

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Ils m'ont épuisé ! Sans blague, j'aurais été prise dans une avalanche au sky que je m'en serais mieux tiré.

Nan mais sérieusement ! Qu'est-ce que j'en sais moi quand un panier vaut trois points ! Ou le nom des lignes par terre ? Qui sais ça mis a part les joueurs et les gens qui pratique de près ou de loin le sport ? Et surtout, pourquoi j'aurais besoin de savoir ce genre de truc pour mettre en avant l'équipe sur les réseaux sociaux ? Aujourd'hui les gens veulent de belles images, pas un long blabla. Il faut aller à l'essentiel, montrer une image percutante avec une info claire et concise. A votre avis, pourquoi twitter limite le nombre de caractères ? Pour faire joli ? Non ! Pour aller à l'essentiel.
Instagram ? Des belles images, qui lis les textes dessous ? Alors certaines personnes le font, mais là plupart, surtout si c'est long le lisent en diagonale.
Snapchat ? Là encore des photos, très peu de texte.
Facebook ? À côté des autres c'est un dinosaure.
Passons Pinterest et les autres.

L'air de l'image a dépassé l'air des bouquins. Même les livres deviennent interactifs. Ebook, livre audible... Les gens sont fainéant. Ils veulent voir les choses de leurs yeux, pas les lires puis les imaginer.

Moi, mon job consiste à mettre en avant l'image. De montrer ce que les personnes veulent que l'ont voient d'eux. Montrer le beau et cacher la misère. Attention misère n'étant ici pas la pauvreté, plutôt les tracasseries du quotidien. Personne ne veut savoir la marque de papier toilette de Lady gaga. Personne ne veut même savoir qu'elle vas au toilette. Vous voyez l'idée ? Montrer le glam et les paillettes, cacher le reste.

Alors, les personnes qui vont aller sur les réseaux de l'équipe se fichent de savoir de quelle ligne a été marqué un panier, l'information essentielle étant qu'un panier a été marqué par tel ou tel joueur. Et voilà.

Mettre en avant le côté sexy du sport. Attirer des supporters. Mettre en avant les actions caritatives, qu'elles soit individuelles ou collectives.

Vendre du rêve.

C'est exactement ce que je leur ai dit. Au début, ils m'ont regardé avec des yeux exorbités comme si je racontais un tas d'aneries. Mais j'avais préparé mon coup. Je leur ai fait voir les réseaux sociaux d'autres équipes, de personnalitées publique, même celui de Mitchell. Bon pour lui c'est un peu normal, c'est moi qui gère tous ses comptes.

Du lourd c'est moi qui vous le dit. Et surtout un nombre incroyable de followers.

Enfin, tout ce blabla pour dire qu'ils me donnent le job.

Je fais officiellement partie de l'équipe ! Yeah.

Enfin. Voilà, moi je joue pas ni rien, je vais juste me rincer l'oeil derrière mon objectif. Mon boulot est vraiment chiant.
Tellement ennuyeux...

Rooooo bande de râleuse ! C'est bon je gère ! Vous aurez droit aux plus belles descriptions des plus beaux spécimens que j'aurai sous les yeux. Deal ? Deal !

En attendant, c'est pas que je m'ennuie avec vous, mais il paraît que j'ai une sorte de rencard pas vraiment consentis, mais je ne vais pas me plaindre non plus...

Moi, Lui, nousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant