Une rencontre : un jeu !

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Comment ai-je pu atterrir devant ce mec? Comment ai-je accepter ce jeu? Surtout de la part de quelqu'un que je connais depuis quelques jours. Qui plus est le meilleur ami de l'homme qui se tient assis en face de moi. Cet homme au style particulier et ténébreux m'a intrigué dès le début. Bien avant que je le rencontre. Non, c'est bien plus que ça ! Je suis tombée amoureuse de ses chansons et de son univers. Un homme dont les paroles ont du sens. Des paroles dans lesquelles je m'identifie, je me reconnais. Ses paroles de chansons représentent en partie ma vie. On n'est par si différents l'un de l'autre. Si ! J'oubliais... Nous avons un style de vie et un style vestimentaire opposés. Et peut-être aussi nos caractères !



- Bon ! La règle du jeu est la suivante : vous devez raconter à tour de rôle vos pires bêtises. Si votre adversaire rigole ou ne parvient pas à rester sérieux, il ou elle reçoit une assiette de crème chantilly en plein visage ! Les règles sont claires ? , nous explique son meilleur ami.
- Oui ! Très claires ! , répond le chanteur blond.
- Oui ! répondis-je sur la défensive, les bras croisés.

Les assiettes en carton et la crème chantilly sont posées sur cette table, devant nous.

- Une manière originale pour apprendre à se connaître.
- J'avoue.
- Une grande première pour moi. Je sens qu'on va bien rigoler !

Nos amis respectifs sont installés autour de nous. Clarie, ma meilleure amie, grande, un corps de rêve, des cheveux bruns magnifiquement bouclés, des yeux marrons, me regarde d'un air amusé. C'est elle qui a eu l'idée de venir dans ce camps de vacance en Allemagne, près de Hambourg. Un lieu magnifique !

- C'est parti ! Qui commence? , lance son meilleur ami.

Nous nous regardons tous les deux. Ça y est, le défi est lancé. Qui commence? Lui? Moi? Telle est la question?

- Bon assez attendu ! William, tu commences !

Il regarde son meilleur ami avec un regard massacrant. Si ses yeux étaient des révolvers, il l'aurait tué depuis un moment. Alia, la grande blonde aux yeux bleus, assise à côté de Clarie, me fait un clin d'œil.

- Soyons fous ! C'était avec ma première ex. Pour des raisons de conservation de vie privée, je ne dirais pas son prénom. On en avait tellement envie qu'on ne pouvait plus attendre. On est allé derrière le gros buisson dans le parc de notre enfance. On commençait à la faire ! Bref, je vous passe les détails ! Le truc dont je n'ai pas fait gaffe... Bah c'est qu'il y avait des insectes qui étaient présents... Non, c'est pire !

Ses amis commencent à rigoler. Son frère jumeaux, Thomas, est déjà mort de rire. Physiquement, avec leurs styles vestimentaires opposés, ils ne se ressemblent pas.

- C'était un serpent à sonnette ! Je me suis fait mordre le cul par ce fichu serpent. J'ai fini à l'hôpital juste après. Va expliquer au médecin ce qui t'es arrivé à cet endroit-là !

Sous l'effet de la surprise, je n'ai pas pu me retenir de rire. D'ailleurs personne n'a pu se retenir de rire.

- Une assiette ! Une assiette ! , crie l'assemblée hilarante.

William, habillé de son jean noir troué et de son tee-shirt blanc avec ses chaînes autour du cou, enlève ses bagues présentes sur ses doigts. Il prend l'assiette, se lève, et vient poser l'assiette de chantilly sur mon visage. Il étale la chantilly sur tout mon visage et s'essuie les mains sur mes cheveux mi-long roux.

- Oh non ! Pas mes cheveux ! , couinais-je.

Les autres sont morts de rire. Il retourne s'asseoir avec un sourire fier. Surtout sa tête de vainqueur !

- A ton tour Isallys ! , cria Max, l'ami assis à côté de Thomas. Un beau blond aux yeux bleus qui fait des ravages sur son passage. Plus d'une fille a dû se faire avoir.

- C'est parti ! , dis-je.

William me regarde d'un air perçant. Un regard qui me déstabilise et qui ne me laisse pas indifférente.

- C'était avec un de mes exs. On était parti en week-end en Normandie, en France, sur la côte. On se promenait sur une plage de galets main dans la main. Le truc qu'on ne savait pas...C'est qu'on était sur une plage nudiste. Donc on voit un mec d'une quarantaine d'années en train de bronzer nu. Mon ex commençait à rigoler. Histoire de pimenter notre vie sexuelle, on a décidé de faire l'amour, ou plutôt je dirais baiser, derrière le gros blockhaus qui n'était pas très loin. Vous imaginez le cadre : entre les falaises de plus de 70 mètres de hauteur et derrière un blockhaus de la Seconde Guerre Mondiale. En plein acte, on a un homme d'une cinquantaine d'année qui se promenait sur la plage et qui nous a surprit en pleins ébats. Le gars était tout gêné. Mais nous, on était morts de rire. Cela ne nous a pas empêché de finir ce qu'on avait commencé. Je n'imagine pas la tête de ses convives, à table, le soir chez lui, quand il va leur dire : "Vous savez ce que j'ai vue en me promenant cet après-midi sur la plage? Un mec nu en train de bronzer et un couple en train de baiser derrière un blockhaus ".

Jusque là, William, qui se retenait, éclata de rire.

- 1-1 , criais-je.
- Tu ne nous l'avais pas raconter ça, dit Clarie.
- Tout le monde a son petit jardin secret, clamais-je.

J'ouvre le bouchon du flacon de chantilly et en verse une bonne dose dans une assiette. Je me lève et part mettre l'assiette en plein visage de ce bel homme. Il s'essuya les yeux avec les mains. Puis, se lécha le contour de ses lèvres, laissant entrevoir son piercing sur la langue.
Ses amis éclatent de rire. Son frère, Thomas, prend une photo sur son portable.

- Cette photo, je la garde en souvenir ! cria-t-il dans une joie.

Toute l'assemblé continua de rire. Il fallu dix bonnes minutes avant qu'on ne puisse se clamer.

- A mon tout ! , dit-il en rigolant.

Il reprend une respiration et se lance.

- C'était en vacances dans la Schwarzwald.

Son frère commença à faire un petit sourire.

- C'était en pleine nuit. Il était genre 2-3 heures du matin. On rentrait d'une petite soirée entre amis. Avec des conditions météorologiques estivales. On était, tous les trois, mon frère, mon meilleur ami Andreas et moi, en train de marcher tranquillement sur le parking.

Andreas raconte la suite.

- On avait vu la planche entre les deux arbres. Thomas et moi, nous nous sommes décalés. Mais William ne l'avait pas vu. Donc monsieur s'est pris cette planche en pleine face. Thomas et moi étions tellement morts de rire que nous étions incapables de parler.

Je suis trop faible. En plus, c'est tellement bête que je ne put me retenir de rire. Thomas reprit la parole :

- Et ce n'est pas tout. Peu de temps avant, Andreas a failli finir dans le lac. Monsieur ne regardait pas où il marchait tellement il était subjugué par son portable. Si je n'étais pas là pour le retenir et lui dire que le chemin était dans l'autre sens, il aurait fait "plouf" dans ce lac.

Tout le monde éclata de rire. William remplit une assiette de chantilly, se pencha et me la mit en pleine face. Tout en faisant en sorte que mon visage en soit recouvert. Je prend un mouchoir et m'essuie le visage.

Andreas dit :

- Je crois que certaines personnes n'ont pas compris les règles du jeu.

Tout le monde éclata de rire.

- Comment voulez-vous qu'on reste sérieux avec vos bêtises? , dis-je sur le ton de la rigolade.

Je regarde William. Il a ce je ne sais pas quoi qui m'intrigue. Je me lance :

- C'était pendant les vacances l'année dernière en Italie. C'était des vacances en famille dans un camping près d'une rivière. Le soir, un de mes amis décide de me faire une blague. Il me tend un bout de sopalin enveloppé, en me disant que c'est un gâteau. Je le prend. Il y a un truc bizarre. Il commence à rire avec mon frère. Le soi-disant "gâteau" bouge dans le sopalin. En paniquant, j'ai balancé le truc. Comme il faisait nuit et qu'on ne voyait pas grand choses. Bah comment te dire ! C'est mon ami qui l'a pris en plein visage. Et le pire ! Tu sais ce qu'il avait mis dedans ?

- Non.

- Un crapaud !

William se retient de rire. Je commence à me lever pour lui mettre l'assiette de chantilly en plein visage. On l'entend avaler sa salive fortement. Glou ! Et il respire fortement et tranquillement. Inspiration. Expiration. Il souffle. Il parvient à garder son sérieux. Cet homme n'est même pas drôle. Il me dit sérieusement :

- Tu aurais pu l'embrasser ! Ça se trouve, c'était ton prince charmant !

Les autres se mirent à rire et à applaudir. Puis, il reprend :

- Non mais sérieusement. Pauvre crapaud !



Ce jeu dura plus de deux heures. Les autres nous avaient rejoint pour jouer. Tout le monde rigolait. Tout le monde avait de la crème chantilly plein la tronche. Chacun balançait des dossiers sur les uns et les autres. C'était surtout un bel après-midi estival. De belles rencontres qui se sont finies en histoires d'amour de vancances.
Une belle histoire d'amour avec William qui a duré tout l'été et qui a été une de mes plus belles histoires.
On a rompu quand il est parti en tournée. Notre couple n'allait pas résister à la distance. Pourtant, cet homme continue à m'intriguer autant !

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⏰ Last updated: Mar 30, 2019 ⏰

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