Rien au monde ne pouvait exprimer à quel point il m'avait manqué. Mes jambes étaient molles, tremblotaient, je frémissais et tressaillais à chaque contact. Je le serrais fort contre moi comme si j'avais peur de le perdre à nouveau, comme s'il allait se dérober d'entre mes bras et s'en aller encore une fois. Je le serrais fort de sorte à sentir tout son corps contre le mien, chacun même de ses os. Je le serrais si fort que rien n'avait un pouvoir qui égalait le mien, parce que c'était mon monde entier que je tenais dans mes bras. Rien ni personne ne pourra me l'arracher cette fois-ci. Il était hors de question que je permette son éloignement. Il y avait si longtemps que je n'avais plus été réchauffée par ses étreintes, et la force avec laquelle je le retenais contre moi exprimait la dureté de l'attente, de la distance, du manque et de la rude solitude. Mes doigts se perdaient dans ses cheveux blonds en bataille. Je pouvais sentir son cœur battre la chamade et s'affoler, tout comme le mien. Je ressentais sa respiration saccadée dans sa poitrine et dans mes cheveux. Je le respirais, je sentais son parfum sans jamais en avoir assez. Il sentait cette même odeur de Cologne qu'il a toujours portée. Dieu seul sait combien elle m'a manqué, cette odeur si familière qui m'a fait enfin sentir en sécurité, blottie dans des bras qui sont devenus ma maison. Une foule de sentiments et d'émotions indescriptibles ont traversé mon esprit pendant que j'étais enveloppée dans ses bras chauds, son pull polaire noir bloquant le contact de tout air froid avec ma peau nue. Une seule idée m'obstinait : ne plus jamais le laisser partir. Je pris quelques centimètres de distance et me mis à le regarder. Je pris son visage entre mes mains et caressais ses joues barbues tout doucement, du bout de mes pouces. Ma vision était brouillée par les larmes qui perlaient dans mes yeux, mais je trouvai quand-même un moyen de l'admirer. Il n'avait pas changé. Ses iris portaient toujours cette merveilleuse couleur bleue, et même que ses yeux sont devenus encore plus bleus que dans mon souvenir. Ils n'avaient certes pas perdu leur lueur de tendresse et d'attention. Son regard était chargé d'amour, m'envoyant toujours cette même décharge électrique capable de traverser l'intégralité de mon corps en une fraction de seconde. Il ne fallut pas longtemps pour que mon anatomie totale, entière, réagisse à la sensation de ses doigts sur ma peau. Je pouvais le regarder durant des heures sans jamais m'en lasser, profitant de chaque instant auprès de lui. La beauté de cet homme ne faisait que croître. Il devait faire partie de l'au-delà et siéger près des anges tant sa pureté et sa divinité dépassaient largement l'humanité. Le sourire que ses lèvres fendues par le froid formaient et les fossettes qui creusaient ses joues le rendaient irrésistible. Il laissa échapper un petit rire bref et tremblant, surchargé d'émotions, qui me fit fondre. Son haleine mentholée était restée la même, et dégageait la fraîcheur. Mes yeux plongés dans l'océan des siens, je vis son visage s'approcher du mien, je sentis son souffle se mêler au mien. Il ferma délicatement ses paupières et colla ses lèvres aux miennes. C'était un baiser lent, doux, mais à la fois plein de fougue et de violence du manque. J'étais tout ce temps assoiffée, et il était ma source. Comme lorsque l'on boit enfin de l'eau fraîche d'un mirage qui s'avère réel au beau milieu d'un désert chaud. Le goût de ses lèvres tendres malgré toutes les gerçures et les coupures était sucré. Elles avaient conservé toute leur passion et leur roseur. C'était ce contact intime et atemporel qui faisait de cette rencontre une magie authentique et unique. C'était ce lien si fort qui nous unissait qui ne s'est jamais brisé, malgré toutes les distances et les kilomètres qui étaient entre nous. Nous n'avions rien perdu, finalement.
« Tu ne me quitteras plus jamais, dorénavant, promets-moi cela, je t'en supplie. » pleurai-je, la voix faible brisée. « Je ne pourrai supporter m'éloigner de toi. Tu m'as tellement manqué. Chaque jour passé était comme une éternité aux Enfers. Je te promets que je serai toujours là. S'il te plait, ne pleure plus. » Et il essuya mes larmes de mes joues d'un geste lent et confortant de son pouce.Rien au monde.
- M.B. 31.03.19
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Love Letters
Poetry"It was only when I wrote the first poem that I found out my true passion for poetry and writing." This is a book of poems and texts, some of them are in English, while some others are in French. For love. *Important note* : please, when you read th...