3 - Quand la vérité éclate

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23h

- Kae, il faut que je te demande un truc.

La jeune femme s'était couper net dans son élan pour ouvrir la porte de son immeuble, sa respiration était nerveuse. Elle avait peur de ce qu'il allait lui demander.

- Bon pas grave si tu veux pas me faire face...mais je voulais savoir, pourquoi tu as dit que tu n'avais jamais eu de copain ?

- Je n'avais pas envie qu'elles me posent trop de question...

- Pourquoi ? C'est gênant que tu sois sorti avec moi ? Tu regrettes c'est ça ?

- Ça n'a rien à voir ! Tout ne tourne pas autour de ta petite personne Oikawa !

Aïe. Elle l'avait appelé par son nom de famille. Elle était en colère c'est sur, se disait le jeune homme, mais lui aussi était en colère.

- Et bien la ça me concerne ! Tu n'imagines pas ce que ça fait d'entendre de la bouche de celle dont on était amoureux qu'elle ne t'a jamais considéré comme son copain !

- Mais puisque je te dis que ça n'a rien à voir ! Tu es ridicule !

- Ah oui ? Ça concerne peut être la raison de ton soudain départ alors ?

- Mes parents souhaitaient juste déménager.

- Oh ne me prends pas pour un idiot ! J'ai bien vu que tu avais changer bien avant que ton déménagement soit organisé ! Qu'est ce que tu me caches bon sang !

La jeune femme habituellement assez timide laissait sa colère éclater.

- Et bien peut être que sortir avec le grand Oikawa n'est pas de tout repos ?! Alors non, je ne suis absolument pas gênée d'être sorti avec toi parce que moi aussi je t'aimais ! Je ne voulais juste pas que tout ça recommence, pas encore ! Hurlait-elle.

- Tout ça ?

Les souvenirs douloureux de Kaede remontèrent à la surface et lui firent l'effet d'une bombe. La colère laissa place à un torrent de larme et la blonde se laissa tomber au sol pour cacher sa tête entre ses genoux. Le cœur d'Oikawa était fendu devant le chagrin de son première amour, il ne supportait pas la voir comme ça.

- Viens chez moi.

Kaede n'eut pas la force de répondre et le brun l'aida à se relever pour la ramener chez lui.

23h45

Oikawa ouvrait la porte de sa maison, tandis que la petite tête blonde attendait toute penaude que celui-ci l'invite à entrer. Hajime avait abandonné sa séance d'espionnage pour rentrer chez lui, après tout il se faisait tard. Par chance, les parents du brun était parti en week-end et Tooru emmena Kaede jusqu'à sa chambre et lui rapporta un verre d'eau. Les yeux de Kaede était tout gonfler elle ne cessait de renifler. Malgré ça, Oikawa la trouvait toujours aussi mignonne et se faisait violence pour ne pas lui sauter dessus, de un parce que ce n'ai pas très poli - enfin ça ne se fait juste pas- et de deux il avait une copine.

- Si tu n'en a pas la force...tu n'es pas obligé de tout me raconter...

Seul la lumière de chevet illuminait faiblement la pièce et dans le silence, la blonde bu une grande gorgé d'eau.

- Merci...mais tu as le droit de savoir...

- Vas-y mon petit alien, raconte moi tout...dit-il en lui ébouriffant les cheveux, ce qui arracha un rire à la jeune fille.

- Tu sais, tu as beaucoup de succès. Les filles te considère comme le beau sportif craquant qu'elle rêverait d'avoir comme petit copain...alors quand tu as demandé à moi, la fille timide et un peu plus en chair déjà pour une collégienne...elles ont déversé leur frustration et leur jalousie sur moi...

La voix de Kaede se brisait.

- Elles me disaient que j'étais grosse, que je ne te méritais pas. Elles n'ont pas arrêter de me harceler, de m'envoyer des insultes sur tout les supports. Hajime étais au courant, mais j'ai refusé qu'il intervienne et je ne voulais pas t'inquiéter non plus. J'avais peur que si vous leur disiez d'arrêter, ça empirerait...et puis j'ai commencer à me trouver laide et énorme...je refusais de manger et on ne peut pas dire que ces filles sur les réseaux sociaux m'ait aidé à me sentir mieux...quand je me regardais dans le miroir je me trouvais si grosse alors que pourtant j'avais un poids tout à fait bon pour ma taille....

Elle prit une grande inspiration comme pour se donner le courage de continuer son récit.

- Mais elles ont continuer de me harceler et j'ai continuer d'arrêter de manger, je suis tomber dans un cercle vicieux...ce n'était jamais assez...mes parents me voyaient dépérir et ne savais pas quoi faire et auprès de toi je gardait mon sourire même quand ça n'allait pas...j'aimais être avec toi...le soir je chantais pour me réconforter et à chaque fois que ça n'allait pas, je chantais. Ça me permettait de m'évader, de ne plus entendre toutes ces critiques....

Oikawa serrait les poings, silencieux, il s'en voulait de n'avoir rien fait, de s'être dit que tout allait bien.

- Pendant des vacances...j'ai fais un malaise et fini à l'hôpital. Ma mère était inconsolable et c'est à se moment que mon père à décider de déménager. En fait, il avait reçu un poste au États-Unis, à l'endroit ou il travaillait quand j'étais petite. Au début il hésitait à le prendre parce qu'il ne voulait pas me forcer à quitter mes amis...mais au vue de mon état, il a accepté. On est donc reparti en Amérique, là bas j'ai suivi un traitement pour faire face à mon anorexie mental. Quand mon frère m'a annoncé qu'il retournait vivre au Japon, j'ai supplié mes parents de partir avec lui. Ils ont dit oui, après tout j'allais beaucoup mieux, j'avais retrouver l'appétit et ma joie d'antan. Et me revoilà, j'ai choisi le même lycée que Hajime avec qui j'étais resté en contact et quand je t'ai revue, j'ai eu l'impression d'être redevenu la collégienne amoureuse de l'époque...mais je ne pouvais accepter que ma situation se reproduise, alors j'ai gardé mes distances.

Elle ria nerveusement avant d'ajouter :

- Je suis désolée de ne t'avoir rien dit...mais je sais à quel point le volley est important pour toi et je ne voulais pas te déranger...

Un silence s'installa pendant lequel Kaede triturait nerveusement ses manches. Elle n'osait pas regarder Oikawa, honteuse. Celui-ci avait la tête baissé et ses cheveux ne permettait pas de voir ses yeux, mais un bruit émana de lui : un reniflement. La passeur du lycée Aoba jôsai pleurait à chaude larmes et reniflait tel un enfant. La blonde n'eut le temps de rien faire qu'il se rua sur elle pour la prendre dans ses bras.

- Dé...décholé Kae-chan !

Oikawa avait toujours fait du volley sa priorité et seul les personnes vraiment proche de lui comme son capitaine ou ses coéquipier étais capable de comprendre son éternelle passion pour se sport. Tout autre personne avait du mal à supporter qu'il n'ait d'yeux que pour ça et lui reprochait souvent, d'ailleurs, une de ses ex l'avait quitté pour cette raison. Mais il savait déjà à l'époque qu'avec Kaede cela était différent, mine de rien ce n'était pas le genre de fille qui avait besoin de la constante attention de son copain, les moments qu'ils passaient ensemble lui suffisait et elle était toujours présente pour lui. Mais lui, il s'en voulait de n'avoir rien remarquer, ou plutôt d'avoir ignorer le problème, car oui, il avait remarqué que la jeune fille maigrissait, mais il ne s'était pas plus posé de question.

- Ce n'est rien Totoru, lui dit-elle en lui caressant doucement les cheveux, ce n'est rien...



FINI | Histoire courte d'un volleyeur AmoureuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant