Chapitre 9

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/point de vue de Maëlle/

Je me sens bien mieux que tout à l'heure, je n'ai plus l'impression d'étouffer. Je suis assise sur le rebord de la fenêtre de ma chambre, perdue dans mes pensées. Je suis là depuis au moins 1heure, je ne fais rien mise appart réfléchir à je ne sais pas quoi. Je suis enlevée de mes tourments par des cris qui viennent de dehors.
Ivan essaye de rentrer chez lui mais un homme bloque le passage. Il a des cheveux blonds plus foncé que les siens, sa silhouette est plus petite et moins imposante que la sienne mais je ne vois pas grand chose, il fait nuit et je suis bien trop loin. Non Maëlle n'ouvre pas cette fenêtre, ce ne sont pas tes affaires. Ma curiosité l'emporte sur la raison et je me retrouve, aussi ridicule que possible, à ouvrir la fenêtre discrètement pour ne pas faire de bruit.
« Laisse moi rentrer putain!
- Écoute moi alors, je suis pas aussi horrible que tu le crois.
L'homme a le même accent que mon voisin mal poli mais sa voix est moins grave, moins dur.
-Mais casse toi de là, je vais finir par te tuer.
-Je veux juste t'expliquer.
-Mais j'en ai rien à foutre, t'es un putain de connard qui se sent obliger de me prendre tout ce que j'ai de bien dans ma vie merdique.
-Je suis tombé amoureux d'elle.
-Ferme ta gueule et laisse moi passer.
La façon dont parle Ivan est si désagréable à entendre. Sa voix est si dur, il est si dur.
Dans un elan de rage, Ivan saute sur l'homme et le frappe violemment sur le visage. Il enchaîne les coups et je ne sais pas quoi faire. Ce n'est pas mes histoires, mais cet homme me fait penser à moi. J'aurai aimé que quelqu'un m'aide lorsque j'étais allongé à sa place souffrant le martyr. Personne n'est là, je suis la seule à voir se spectacle. En tournant la tête, j'aperçoit un verre sur mon bureau. Sans réfléchir je l'attrape et le jette de toutes mes forces par la fenêtre. J'ai peut être perdu la force de mes jambes  mais mes lancés sont encore précis, moins qu'auparavant à cause du manque d'entrainement.
Le verre explose juste à côté des deux corps. Ivan fait un bond en arrière et sort de sa colère. Il regarde le sol et voit l'inconnu, les traces de sang sur ses mains le fait comprendre que c'est lui qui a fait ça. On aurait dit qu'il ne savait pas ce qu'il venait de faire. Il se lève difficilement, comme tétanisé par ce qui vient de se produire et retourne chez lui. En voyant l'homme se relever, ma peur s'efface de mes pensés et laisse place à du soulagement, je suis fière de moi, pour la première fois depuis très longtemps. En relevant ma tête, je fais un bond en arrière. Ma chambre  est exactement en face de celle d'Ivan. Les volets de la fenêtre sont ouvert pour la première fois et je l'aperçoit. L'expression de son visage laisse place à la colère lorsqu'il me voit. Je crois qu'il comprend d'où venait le verre.
« Mêle toi de tes affaire Maëlle. »
Je ne réponds rien et ne fait que le regarder en silence, les yeux grands ouverts. Il ferme ses volets tout en fronçant les sourcils.
Je ne comprends pas pourquoi Ivan était autant en colère contre l'homme, qui fait certainement partit de sa famille.
J'attrape mon téléphone et vais sur Instagram. Comment s'appelle-t-il déjà? Ivan comment ? Il doit sûrement être dans les abonnements de Léo.
Effectivement, lorsque je tape Ivan je tombe tout de suite sur son profil: Ivan Kondratiuk.
18 000 abonnés pour 200 abonnements! Comment se fait t-il qu'il en ait autant? Je savais très bien que je traînais avec des populaires mais à ce point, et puis lui il est de loin le plus insupportable! Il a quelques photos. Une photo de son groupe d'ami en soirée et une de son équipe de basket. C'est le seul à ne pas sourire sur les photos, ce qui ne m'étonne pas. Non mais à quoi tu joues Maëlle sort de ce compte!
Quand je suis sur le point d'éteindre mon téléphone, je remarque un message que je n'avais pas vu venant de Léo.

« Léo: Est-ce que tout va bien? Pierre nous a dit que tu étais partie et que tu avais l'air mal.
Maëlle: Salut, oui ne t'inquiète pas j'avais mal à la tête j'ai préféré rentrer mais maintenant ça va mieux. »

Dès que j'envoie la réponse, mon téléphone se met à vibrer, Léo m'appelle. En étant un peu paniqué, je décroche maladroitement, je n'ai pas l'habitude d'appeler un ami, surtout un ami aussi beau.
« Allô?
-Salut, je ne te dérange pas?
-Non du tout.
Il ne répond rien, qu'est-ce que je suis sensé dire maintenant?
-Que me vaut ton appelle, je ne suis pas sûr que je devais dire ça, mais ce vide me mettait mal à l'aise.
-J'ai comme l'impression que tu me mens, tu as vraiment juste eu un mal de tête ?
-Pas juste! Un mal de tête très violent.
-Si tu le dis... Bref c'est pas pour ça que je t'appelle.
-Tu avais très envie d'entendre ma voix je le sais Léo.
Mais à quoi je joue? Je ne crois pas un mot de ce que je dis.
-Ahah tu as tout compris, mince.
-Trop intelligente.
-Pour être sérieux, le lycée organise comme tous les ans un bal de début d'année.
-Un bal?
-C'est pas vraiment un bal, c'est juste une soirée dans une salle du lycée.
-Le lycée organise ça? C'est super!
-Oui il y en a plusieurs. Celui de début et de fin d'année sont là tous les ans. Et parfois, si les élèves devant les organisés sont motivés, on en fait un en hiver ou autre.
-Ce lycée est vraiment plus impressionnant que mon ancien!
-Et je me disais qu'on pourrait y aller ensemble.
-Tous les deux ?
-Oui, enfin il y aurait tous les autres aussi mais histoire de dire que... J'aimerai que tu sois ma cavalière.
Je suis étonnée de sa question, et en même temps très contente.
- Oui, ça serait super. J'aime bien la présence de Léo. C'est quelqu'un de vraiment gentil.
-Vraiment, super alors. »
J'entends à sa voix qu'il est heureux et ça me met dans le même état que lui.
Nous restons aux téléphones durant 1heure, ou peut être plus. Nous parlons de différentes choses, de sa vie et de la mienne. Je n'ai pas parlé de ma maladie et de mon harcèlement, je pense que cela ne regarde que moi et ma famille. Chacun a le droit à son jardin.
J'ai appris différentes choses sur lui comme le fait qu'il soit enfant unique, sa passion c'est la guitare ou encore qu'il n'aime pas le sport mise appart la musculation.
Il est très tard quand je m'endors.

Léa continue à me trancher le ventre à l'aise du compas et je suis sur le point de perdre connaissance. Si je n'avais pas autant d'adrénaline je mourrais de douleur. Ils me tiennent de plus en plus fort, je sens leurs ongles s'enfoncer dans ma peau petit à petit.
J'ai arrêté de me débattre. Je n'ai plus d'espoir et suis allongée comme inconsciente sauf que je ressens tout. J'ai peur, tellement peur que je ne peux pas bouger, je n'ai plus la force de crier. J'ai l'impression que mon âme est partit de mon corps.
« C'est bon on peut y aller.
-Rappelle toi toujours de ça, maintenant tu n'es plus rien. »
Je ne pourrai pas dire combien de temps je suis restée là, allongée sans bouger. 1heure, 30 minutes ou 3heures, je n'avais plus aucune idée du temps qui passait.
La porte finit pas enfin s'ouvrir, mais je n'ai toujours pas la force de regarder qui est là.
« Maëlle!
Je reconnais la voix, c'est ma coach... Enfin la coach de basket.
Elle voit le sang, mon corps dénudée et rempli de traces rouges alors court vers moi.
-Tout va bien je suis là. Ça va aller »
C'est à cet instant, et seulement à celui là que je me mets à pleurer de toutes les larmes de mon pauvre corps.

Descente aux enfersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant