Les fêtes de Pandore

Chapitre 1

Cela faisait à peine une heure que le train était parti, mais Eve Anson somnolait déjà. Elle n'arrivait jamais à tenir éveillée longtemps dans un appareil en marche.

Efin, pourquoi se priver, maintenant ? La guerre était finie. Finie.

Voilà une chose qu'elle pourrait raconter à ses petits enfants : elle avait vécue la guerre contre le mal.

La dernière année avait été mouvementée, les derniers mois affolants. Quand les mangemorts avaient envahis Poudlard, elle était là. Une élève parmi tant d'autre, certes, mais elle était là. 

Les quelques jours avant la bataille finale, elle et les autres de Poufsoufle s'étaient enfermés dans leur salle commune, résistants seuls, avec pour seule aide le peu de sort qui leur avaient été inculqués. Les vrais sorts s'apprennent en septième année, et ce n'est pas avec un 'stupéfix' qu'on arrête un mangemort, les Poufsoufles le savait. Malheureusement, les septième années, de moins en moins nombreux n'avait ni le temps, ni les méthodes pour transmettre ce savoir.

La minorité d'élève qui s'étaient réfugiés dans la salle sur demande étaient considéré comme lâches, traitres abandonnant leurs camarades. Leurs noms avaient été écrits sur les murs de la salle, comme des avis de recherche.

Ils avaient fait front deux jours. Deux jours ! Élèves inexpérimentés contre mangemorts, ils avaient tenu deux jours.

C'était une petite victoire.

Une gloire dont aucune autre maison ne s'était souciée et ne se soucierai jamais.

Les deux jours les plus horribles de sa vie. Les deux tiers des Poufsoufles tous entassés dans le salon commun, aucun n'osant s'aventurer ne serait-ce que dans les dortoirs. Les plus sensibles (ou les plus réalistes) pleuraient. Deux jours à endurer le mal des autres en plus de son propre mal. Sans provision, rien que l'eau des salles de bain pour noyer la peur qui leur retournait l'estomac à chaque craquement.

La peur. Pire encore qu'avant leur petite rébellion. Si intense, si présente. Elle régnait au dessus d'eux comme un nuage d'orage prêt à éclater.

La peur du futur. Car si ils savaient qu'ils ne tiendraient pas éternellement, ils ignoraient quelles seraient les conséquences de cet acte.

Coupés de tout pendant vingt-quatre heures. La moindre nouvelle de l'extérieur viendrait rompre les puissants sorts qui englobaient l'endroit.

Ces sorts, du domaine de la magie noire, avaient étés répertoriés dans des livres de la réserve, par un groupe de septième et sixième année.

L'idée, c'est ce petit groupe qui l'avait eu. Discrètement, jamais une réunion, jamais le moindre rassemblement, il leurs fait parvenir des lettres contenant des indication sur le 'plan'. Pour ne pas que ça paraisse suspect, un poufsoufle de confiance recevait les informations, et était chargé de les transmettre à cinq personnes dont les noms figuraient dans les messages. Les élèves susceptibles de laisser filtrer du contenu, étaient exclus de l'action.

Eve avait fait parti de ces élèves 'de confiance'.

C'était un véritable acte de résistance qui s'était mit en place.

Un seul défaut dans le plan : le groupe, pour ne pas alerter, n'empruntait jamais les livres de magie noire (mis à disposition pour attirer de potentiels futurs mangemorts). Il se contentait donc de les lires, de prendre quelques notes importantes, et de les ranger. Or, leurs seules connaissances ne suffisaient pas, il aurait fallut que même les plus jeunes (qui n'avaient pas l'accès aux livres) aient de quoi défendre la salle commune.

C'est ce qui avait provoqué leur défaite au bout de deux jours.

Cet acte de rébellion n'avait pour aucun but de les sauver, et encore moins de les sortir de ce merdier. Le groupe meneur avait prévu quatre jours grand maximum, au pire, moins d'une heure. Il devait seulement montrer aux mangemorts que les élèves ne s'étaient pas soumis, loin de là. Il devait prouver aux poufsoufles qu'ils pouvaient résister, se lever, et résister. Résister.

Le mangemort qui avait finalement réussit à forcer la barrière magique s'appelait McRoyd.

Et la fine étincelle d'espoir que leur avait procurer la gloire des deux jours s'était évaporée.