A fleur de peau

Huveaune*

Quand la nuit fait place au jours, ne laissant comme seul souvenir de sa présence, qu'une douce brise humide, à en faire frémir les arbres jusqu'aux bouts de leurs branches, on peut alors entendre au loin, le bruit sourd et profond, d'un court d'eau qui s'éveille.

À son chevet, je me mets à contempler, ses alentours bordurés de déchets, mais qui pourtant, me font rêver.
La grâce avec laquelle ses courbes engloutissent ces objets, comme pour les protéger de ce monde qui m'effraie, me donne envie, pour toujours, de rester à ses côtés.

Les pieds dans l'eau, j'effleure les quelques poissons qui se risquent à sortir de son sein, pour mieux caresser sa surface.
Comme je les envie, de pouvoir ainsi toucher la difformité de ses traits.

Et tandis que la brise légère, me ramène sur Terre, mon esprit s'évanouit dans le vent, me laissant emporter par le courant, froid, mais pourtant réconfortant.

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* l'Huveaune est un fleuve qui passe dans les Bouches-du-Rhône