Chapitre 3

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Le soleil régnait dans le ciel depuis plusieurs heures déjà. Le ciel était dégagé, aucun nuage à l’horizon et le vent était chaud. Mais c’était bien le cadet des soucis de CeuxDeLaTerre. Pour eux, que le vent souffle ou non, ça ne changeait rien à leur vie. Peu importe le temps, qu’il neige ou qu’il pleuve, ils continuaient de vivre. C’était l’une des choses qui les différenciaient des autres peuples qui dépendaient énormément de la météo. Mais ils étaient les plus touchés par l’avancée de la Todwald qui grignotait de plus en plus leur territoire chaque jour, sans qu’ils puissent faire quoi que se soit.

-Aelis, ne t’éloigne pas s’il te plaît, dit un jeune-homme en se tournant vers une petite fille qui le suivait,
-D’accord !

Le jeune-homme avançait lentement en observant les alentours minutieusement. Il était habillé d’un pantalon et d’une veste, gardée ouverte, rouge, il portait des bottes cousus dans un cuir jaune or. Autours de sa taille se trouvait un pan de tissu blanc maintenu à l’aide d’une ceinture de tissu rouge, des gants habillaient ses mains et un chapeau coiffait ses cheveux roux. Sur son nez et celui de sa sœur se trouvait un masque qui filtrait l’air toxique de la Todwald. Ils n’étaient pas à l’intérieur même de la forêt, ils remontaient la frontière, mais l’air restait dangereux.

-Panchito, rappelle-moi ce qu’on fait ici ? Demanda l’enfant,
-On cherche à voir ce qui a contaminé la rivière

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-Panchito, rappelle-moi ce qu’on fait ici ? Demanda l’enfant,
-On cherche à voir ce qui a contaminé la rivière. Un arbre pourri a dû tomber dedans ou quelque chose comme ça.
-Et c’est encore loin ?
-Je ne t’ai pas forcé à m’accompagner.
-Je ne pensais pas que ça allait prendre aussi longtemps…
-Monte sur le dos de Señor Martinez si tu es fatiguée.

Aelis s’approcha du cheval, dont la bride se trouvait dans la main de Panchito, et essaya de monter sur la selle, en vain. Le jeune-homme s’arrêta et aida sa sœur à monter sur le dos de son cheval en la portant.

-Mademoiselle est bien installée ?
-Ça peut aller.
-Bien, maintenant reste sage, tu veux bien ?
-Oui, Panchito.
-Ne t’en fais pas, on ne devrait plus être loin. La source est un peu plus haute.

Ils reprirent leur marche le long de la rivière. Le jeune-homme n’aimait pas la Todwald, le danger pouvait venir de partout. Si il était connu pour n’avoir pas peur de grand-chose, là c’était différent vu qu’il était avec sa sœur et son cheval. Seul, il n’avait aucun problème avec ça, car il n’avait que lui-même à surveiller. Mais il s'inquiétait bien plus pour sa sœur qui n’avait pas encore pleinement conscience des dangers qui l’entouraient.

-Panchito, regarde !
-Quoi ?

Aelis lui montrait un point invisible dans la forêt. Le jeune-homme se concentra sur ce point. Finalement il aperçut un reflet cristal au travers des feuillages.

-Ce serait pas une carapace de Bocciu ?
-Ça en a tout l’air.
-Allons voir !

Panchito n’aima pas trop l’idée de rentrer dans la forêt, mais trouver une carapace d’insecte encore intacte était très rare, et son village avait cruellement besoin de quoi construire de nouveaux outils et armes. Il céda et prit la direction de leur possible trouvaille. Le jeune-homme sauta par-dessus le ruisseau, imité par Señor Martinez, puis ils s’engouffrèrent au travers des arbres. Ils marchèrent un peu avant de tomber sur l’immense mue d’insecte.

-C’est grand ! S'étonna l'enfant,
-Elle est en parfait état. Personne ne l’a encore trouvé.
-Papa sera content.
-Je te le fais pas dire.

Le jeune-homme sortit une dague du fourreau attaché à sa ceinture. Il donna un très léger coup sur la carapace, faisant vibrer un son en écho à l’intérieur.

-Quel joli son, souffla-t-il à lui-même, aucune impureté, parfaite.

Il donna un puissant coup de dague droit dedans, mais la mue était bien plus solide qu’il ne l’avait pensé. Bien évidemment qu’un simple couteau en céramique ne la cassera pas.

-Mes oreilles ! Râla Aelis en plaquant ses mains de chaque côté de sa tête.

Panchito rit en entendant ça.

-Arrête de te moquer de moi !
-Je voulais essayer d’en prendre un morceau. Mais, il toqua son poing contre la carapace, c’est du solide.
-Et les yeux ? Ils ont l’air plus fragiles.
-C’est pas bête, admit le jeune-homme.

Il prit un peu d’élan avant de grimper sur l’une des pattes de la carapace, il enchaîna avec une partie un peu plus haute et continua jusqu’à arriver au sommet.

-On a une superbe vue, ici !
-Sois prudent, Panchi’ !
-Je le suis parfaitement !
-Ça, ça reste à vérifier…

Panchito sourit en entendant ça, puis il se concentra sur un des immenses dômes transparents. Il sortit un de ses pistolets et en sortit quelques cartouches avant de le replacer dans sa ceinture. Il tourna la partit supérieur d’une d’entre elle, jusqu’à ce qu’un "clic" lui indique que la cartouche s’était ouverte. Il déversa la poudre à canon tout autours de l’œil. Une fois que le tour complet fut fait, il ressortit son arme et fit ressortir le mécanisme qui allumait la poudre à canon à l'intérieur de la balle. Il appuya sur la gâchette, ce qui alluma une petite étincelle qui enflamma la poussière noire. Il rangea son arme à feu pour prendre son arme blanche. Il frappa tout le long du tracé carbonisé, tranchant la carapace avec puissance.

-Je ne pensais pas que c’était aussi léger ! S’émerveilla Panchito en soulevant la demi sphère après avoir rangé sa dague.

Il arrêta sa contemplation en entendant des mouvements de branches et de feuillages pas très loin d’eux. Ce n’était pas un mouvement banal. Panchito posa sa main sur son cœur quand il se rendit compte que celui-ci battait anormalement rapidement. Quelque chose ne tourne pas normalement.

-Panchito ? Qu’est-ce qu’il y a ? S’inquiéta la jeune enfant,
-Il y a quelqu’un, répondit le jeune-homme en prenant sa seconde arme à feu.

Les bruits qui s’étaient arrêtés pendant un moment reprirent de plus belle de manière bien plus menaçante. CeluiDeLaTerre essayait de trouver de quoi il s’agissait, mais les hypothèses qu’il avait n’étaient pas envisageable. C’était bien trop gros pour être de simples personnes à pieds, aucun appareils ne pouvaient entrer dans cette forêt dense et lui et sa sœur n’étaient pas assez avancés dans la Todwald pour craindre une attaque d’insectes, de plus ils n’avaient rien fait pour attiser leur colère.

-Panchi’...? suffoqua Aelis.

Le jeune-homme eut un mouvement de recul en voyant un immense Bocciu s’approcher. Le bruit que Panchito avait produit quand il avait récupérer l’œil de la mue, qui devait être la sienne, avait dû l’attirer. Il semblait calme, pourtant on aurait dit qu’il se rendait bien plus menaçant qu’il ne l’était déjà.
Ils restèrent quelques secondes avant que l’insecte décide de bouger. Sauf qu’il prit dangereusement la direction de là où se trouvait sa sœur. C’est à ce moment là que le doigt de Panchito appuya sur la gâchette.

Les Trois Flambeaux de l'EspoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant