José n'osa qu'à peine respirer, et encore moins de bouger, la fureur que dégageait son assaillant le pétrifiait, du moins ça mélangée avec son propre instinct qui lui hurlait de rester immobile. Il ne parvenait cependant pas à comprendre comment la même probabilité qui lui avait permis de retrouver son planeur venait de se retourner contre lui.
Il vit le jeune-homme en face de lui s'approcher, avec une certaine réjouissance dans ses yeux bleu océan. Un coup de vent souleva à peine le tissu bleu de son uniforme au même rythme que ses mèches blanches camouflées par sa capuche plus foncée. Il prit finalement la parole dans un ton sombre.
-Toi, menaça-t-il. Tu vas me suivre sans faire plus d'histoire.
Il tenta un mouvement en avant, mais se figea à son tour en entendant un pistolet court être chargé dans sa direction.
-Je ne crois pas, baisse ton arme, marin, déclara une voix teintée d'un accent.
Le marin jeta un regard au cavalier habillé de rouge qui le visait du haut de son cheval à la robe brune. Son regard écarlate était empreint à une aura sombre qui le défiait de faire le moindre mouvement. Un éclair de peur passa dans ses prunelles bleues, mais il enterra ce sentiment en reconcentrant son attention sur l'aviateur.
-Panchito, ne tire pas, dit José.
-Tu te moques de moi ?
-Il ne tirera pas.
Le marin eut un rire sec. Il posa sa deuxième main sur la crosse dans un tremblement à peine visible. De colère ou de peur, c'était difficile à dire.
-Comment peux-tu en être aussi sûr ?
-Tu as besoin de moi en vie, répondit l'éclaireur.
-Te ramener blesser sera amplement suffisant.
-Tu n'oseras pas.
-Et si je te prouvais le contraire, maintenant ?
-Est-ce que tu penses avoir les épaules assez solides pour endosser le traumatisme que peut avoir un seul coup de feu ? Je suis habitué à avoir du sang sur les mains, je sais que ma réputation me précède, Panchito est aussi un habitué. Mais toi, Donald, il marqua une pause suite à la prononciation de son nom, es-tu prêt à avoir mon sang sur tes mains ?
Donald fronça les sourcils, José lui parlait de façon si calme, ça instaurait en lui un sentiment de malaise assez étrange.
-Penses-tu que ça te ramènera la renommée que te promet ton oncle ? Es-tu certain que par ce geste tu auras enfin de la valeur à ses yeux ?
Le marin eut un mouvement de recul, perturbé. Il avait l'impression que José venait de faire surgir une pensée mauvaise enfouit au plus profond de lui, une pensée de crainte, comme si son cœur n'était qu'un livre et qu'il en récitait un vers.
VOUS LISEZ
Les Trois Flambeaux de l'Espoir
FanfictionAprès que le Malin ait perverti le monde, trois vaillants héros se sont dressés contre lui et l'ont fait disparaître avec eux dans les méandres de l'oubli. Du moins, jusqu'à ce que la jalousie et la haine s'installent dans le cœur des Hommes assoifé...