Chapitre 2

3 0 0
                                    

L'esprit d'Audrey fut particulièrement préoccupé les jours suivants par le message qu'elle avait reçu ce soir-là. Moins attentive que d'habitude, elle était régulièrement ailleurs, plongée au plus profond de son passé. Elle recensait des souvenirs de l'adolescence, de ces moments qu'elle avait vécu avec ses amis de l'époque, mais aussi avec sa famille. Son frère Lucien, sa mère et son père, tout trois périrent dans un accident de route, à des années différentes. Ce fut ainsi qu'elle et Angela finirent seules, sans parents et sans famille.

« ‒ À quoi pense la jolie demoiselle ici présente ? »

Cette réflexion fit sortir Audrey de ses pensées. Elle s'arrêta d'observer le paysage urbain et détourna son regard de la vitrine. Un jeune homme venait de prendre place auprès d'elle. Un mâle à l'apparence d'un mauvais garçon. Bien que sa carrure fût des plus normales, l'aura qui émanait de lui ne rassurait point les personnes auprès de lui. La jeune femme l'observa avant de détourner à nouveau le regard.

« ‒ Vous avez une jolie chevelure. Elle n'est point commune. Quel est votre nom, jolie demoiselle ?

‒ Monsieur, pour tout le respect que j'ai envers autrui, je vous prie de me laisser tranquille. Je ne sais point vos véritables intentions, et je ne tiens nullement à les savoir. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser. »

Elle se leva subitement tandis que le jeune homme l'observait, toujours avec son sourire dans le coin. Il la fixait telle une proie, le regard intense.

« ‒ Si tu souhaites autant regarder une femme intensément, va regarder donc ta copine à la place, non ? »

Sur ces mots, elle sortit du véhicule dès que celui-ci s'arrêta à une station et soupira. Elle observa autour d'elle afin de se repérer. En effet, celle-ci était descendue bien trop tôt. Aussitôt, elle se mit en marche en direction du bar.

Dans la rue, les rares personnes déjà présentes se retournaient à sa présence. Elle attirait les regards. Sa démarche était confiante. Ses yeux étaient hypnotisant tandis que sa chevelure était captivante.

Audrey était une femme presque comme les autres. Sa seule différence était sa maladie peu commune qui faisait également son charme.

Un peu plus loin, à quelques kilomètres de là, un jeune homme charismatique était assise sur sa chaise habituelle, grattant sa corde et s'échauffant la voix. Tout autour de lui, deux femmes semblaient comme hypnotiser par sa beauté physique tout comme son charme de musicien.

Derrière le comptoir, un homme relativement jeune nettoyait les verres alors que son oncle, un homme d'une cinquantaine d'années faisait les comptes.

J'ai aimé une certaine fille,

Mes pensées étaient envahies par elle,

Aussi brillante qu'une étoile,

Chaque soir, elle scintillait dans le ciel,

Même à travers le sombre temps,

Elle a tenu jusqu'à présent,

Peu importe ce qu'elle a sacrifié,

Elle a tout donné,

Pour le bonheur de sa sœur,

Elle a sacrifié son cœur.


J'ai aimé une certaine fille,

Mes pensées étaient envahies par elle,

Aussi brillante qu'une étoile,

Chaque soir, elle scintillait dans le ciel,

Même à travers la tempête,

Quand les gens la prenaient pour Bête,

Elle n'était que Belle,

Une adorable Belle.

Les jeunes femmes sautillèrent de joie, tapant des mains et des pieds. Surexcitées par cela, elles parlaient de cette chanson avec grand enthousiasme tandis que les deux mâles derrière le comptoir les regardèrent avec un sourire amusé avant de retourner à leur occupation.

« – Mon Dieu ! Cria la première aux cheveux roses, je crois que je vais m'évanouir. C'est trop mignon. J'aimerais tellement que mon copain puisse m'écrire également des chansons comme ça, qu'on parle de moi, dit-elle en joignant ses deux mains, les yeux au ciel.

– Tu as au moins un copain toi, Roxie. Moi, je n'en ai toujours pas, se lamenta son amie.

– Tu as entendu Marcel ? Ta copine veut que tu lui composes une chanson, s'égosilla le jeune homme sur la scène, riant. Et tu n'as pas à te sentir ainsi Jessica, tu es une jolie et jeune femme, tu finiras par trouver ton prince, dit-il avec un clin d'œil, tout joyeux. »

Ces mots firent immédiatement rougir la jeune brune, touchée par cela.

« – Je ne suis pas sûr que cela soit une bonne idée. Je suis peut-être fortuné, mais je ne peux m'acheter une jolie voix comme la tienne, répondit Marcel, le sourire aux lèvres.

– Oh ! Tu sais, commença Victorien, la voix reste la voix. Qu'elle soit aiguë ou grave, l'essentiel est de la travailler. Qu'est-ce que tu crois ? Lorsque j'ai commencé au collège, j'avais une voix absolument pas stable. J'avais pour surnom « la casserole ». J'ai dû prendre des cours de chant avant d'arriver à un tel niveau.

– Si vous le dîtes, monsieur l'artiste. Mais je dois retourner à mon job, les clients vont commencer à arriver.

– Mon neveu a raison. Nous devons ouvrir. Regarde, les clients ont déjà commencé à attendre, il fit une pause avant de reprendre. Ce n'est pas que je ne t'aime pas, mais je pense que tu as autre chose à faire aujourd'hui, non ?

– Effectivement, patron. Du coup, je vous laisse. Je repasse ce soir. »

Avec un large sourire, Victorien salua chaque personnel avant de se sauver. Habillé de façon décontractée, il emporta son sac de guitare avec lui. Il sortit son casque Bluetooth avant de lancer la musique.

Une mélodie, douce, mais entraînante, qu'il avait autrefois composée pour sa douce bien-aimée, afin de l'encourager dans une de ses passes les plus difficiles de sa vie.


_____________________________________

Un petit commentaire, négatif ou positif, mais constructif, fait toujours plaisir ♥

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Aug 09, 2019 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Le Syndrome du ChapelierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant