Reflection

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-Dit moi Hyung, es-tu heureux ? 

Sa question m'a surpris au plus au point. J'étais dans le sofa, en train de le regarder, quand tout à coup, il me posa cette question. Je n'ai pas su quoi répondre, alors j'ai simplement hoché la tête pour dire oui alors que je n'en savais rien. 

Suis-je heureux ? 

Je ne sais pas. 

Je me laisse vivre. Par exemple, j'en ai rien à faire de savoir si je vais crever demain ou dans une heure. Si jamais la Mort vient frapper à ma porte, je l'accueillerais avec un air blasé. 

Mon professeur de philosophie au lycée nous parlais souvent de cette question. "Les humains sont-ils heureux, et si oui pourquoi ? et si non, pourquoi ?".

J'ai toujours eu des notes nulles dans cette matières de toute façon. 

-Et toi, Jungkookie ? -avais-je répondu.

-Je ne sais pas. -son nez se retroussa- Je ne pense pas l'être.

-Mais si l'on est pas heureux, à quoi est-ce que cela sert de vivre ? 

Ca faisait maintenant un mois que je connaissait Jungkook. Je laissais la télé allumée jour et nuit parce qu'il m'avait dit se sentir horriblement seul dans le noir de la télévision lorsque celle-ci se trouvait éteinte.

Parfois, comme aujourd'hui, nous discutons de choses et d'autres. J'aime entendre son avis, même si nous somme rarement d'accord, j'apprend à le connaître, et ce n'est pas pour me déplaire.

-J'ai dit que je n'était pas heureux, pas que je voulais mourir. 

-Quelle est la différence ?

Il me regarda et sourit doucement, comme si c'était évident.

-Lorsque que l'on ne veut pas mourir, c'est que l'on à quelque chose à perdre, dans le cas contraire, tu pourrais apprendre que tu as une maladie mortelle, ça ne te ferais ni chaud ni froid.

-Je vois... Mais toi, tu as quelque chose à perdre ? C'est quoi ?

-Toi.

Sa phrase me fit rougir comme je n'ai jamais rougit de toute ma vie. Dans ce cas, j'ai moi aussi quelque chose à perdre.

-Je pense que tu ne devrais pas placer autant d'espoirs en moi. -dis-je en écrasant mon bras sur mon front, toujours couché dans le canapé.

-Je pense que j'ai raison de le faire, mon instinct me dit que ce n'est que je début, et puis, c'est toi qui me fait espérer. Tu m'a dit que tu me ferais un câlin, j'ai toute l'éternité pour attendre tu sais...

Mais pas moi. Il a traversé les siècles à travers des écrans et des cassettes, mais moi, je suis fait de chair et de sang, je n'aurais jamais sa longévité.

-Tu as raison. Je n'aurais pas dû te dire ça.

Je risquais un regard en sa direction. Il n'a pas l'air triste, c'est bien pire. Il a l'air tellement désemparé.

-Tu veux bien éteindre la télévision quelques heures s'il-te-plaît ?

-Mais tu m'a dit que tu détestais ça. -dis-je en me redressant d'un coup.

-Je sais, mais... Ne pose pas de question, fait le je t'en prie.

Il ne me regarde plus dans les yeux. Je n'aurais jamais dû le faire espérer, c'était tout simplement cruel de ma part. Je ne sais pas quoi faire pour le sortir de là, je me suis laissé emporter ce jour là. 

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