Chapitre 1 : l'idée

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— Even !

Je souffle en fermant les yeux tout en déposant mon stylo sur le bureau. Je lève le regard vers la porte de mon bureau qui va s'ouvrir d'ici peu. Est-ce qu'on peut travailler cinq minutes dans cette baraque ?! Comme je l'avais prédit, ma porte s'ouvre dans un fracas et le corps svelte d'Hayden apparaît, il s'empresse de se placer derrière mon siège en prenant soin de pousser des cris intempestifs et de gesticuler derrière moi.

— Tu m'expliques à quoi tu joues ?!

Il essaie tant bien que mal de reprendre une respiration régulière et normale tout en me fixant de ses deux grands yeux bruns effrayés.

— J'ai peut-être, je dis bien peut-être réveillé Isaac et... Et il veut me tuer. Il a dit qu'il allait littéralement me briser les os un par un et m'obliger à compter. Tu dois m'aider Even, donne lui ses croquettes ou punis le j'en sais rien moi ! On aurait jamais dû l'accepter dans le gang, c'est un psychopathe !

Je lève la main en l'air pour l'obliger à se taire. Bordel qu'est-ce que j'ai fais pour mériter des hommes aussi immatures qu'eux ? J'vais tous les tuer. La voix d'Isaac résonne dans le couloir, il hurle après Hayden en lui disant de ramener son petit cul. Les yeux de l'homme s'écarquillent et il resserre son emprise sur mon fauteuil en cuir. Je lui lance un regard noir tout en me levant, je me dirige vers le couloir, suivit par le brun. Je croise les bras sur le torse en regardant Isaac apparaître devant moi. Le visage de l'homme est serré par la colère et ses deux yeux noirs pourrait foudroyer Hayden sur place. En parlant de celui-ci, il s'agrippe à mon t-shirt comme un gosse à sa mère.

— Retourne dormir Isaac, ordonné-je d'une voix grave.

Ce n'est en aucun cas une proposition qu'il peut refuser. C'est un ordre et il sait qu'il ne peut discuter mes ordres. Je suis son chef. Son mentor. Je l'ai sauvé et il me doit la vie.

— Laisse moi le tuer Even.

Il serre sa mâchoire plus qu'elle ne l'était déjà et ses poings se serrent davantage. Les muscles de son torse nu se contractent. Tandis qu'il fait un pas en avant. J'avance à mon tour en le fusillant du regard.

— Isaac. Retourne dans ta chambre, je me charge d'Hayden, sifflé-je sans bouger d'un millimètre.
— Quoi ?! Comment ça charger ! Je sais parfaitement m'occuper de m...

Je tourne la tête vers le brun et le foudroie du regard. Il ne termine pas sa phrase tout en reculant d'un pas en mimant qu'il verrouille sa bouche. J'vais le tuer. Il a de la chance d'être caler en informatique et d'être le meilleur pirate de toute la Californie. Je reprends place devant Isaac et lui fait un signe de tête vers la fin du couloir. Il lance un dernier regard vers Hayden puis il capitule en faisant demi tour, je ne le quitte pas du regard tant qu'il est encore dans ce couloir. Au moment où je ne l'ai plus en visuel, je me retourne rapidement et envoie une droite dans le visage fin de l'homme.

— Tu sais bien que j'ai déjà eu du mal à le faire venir ici et toi tu l'emmerdes ! Bordel Hayden si un jour je ne suis pas là, il écrasera ta maudite petite tête contre le sol en marbre du salon !

Sa bouche reste ouverte de longues secondes tandis qu'il encadre sa mâchoire d'une main. Il essuie à de nombreuses reprises le sang qui y coule tout en me lançant un regard choqué.

— Aïe !

Je souffle d'exaspération en levant les yeux au ciel puis je l'attrape par le col et le fout dans le couloir, je claque la porte à la suite de cela et repart m'assoir dans mon siège. Je masse mes tempes à l'aide de ma main droite tout en relisant encore les chiffres de la semaine. On doit faire un coup. Un gros coup afin de faire rentrer une somme importante d'argent. Alors que j'étudie le plan d'une villa, ma porte s'ouvre. Je lève les yeux au ciel en voyant le brun. Je prends le temps d'examiner certains détails, mais ce n'est pas Hayden.

— Tu as eu la visite de mon frère ?

J'hoche de la tête en me reculant dans mon siège. Le jumeau avance et s'installe sur une chaise en face de mon bureau.

— Hayden a emmerdé Isaac, j'ai dû l'empêcher de le tuer.
— Mon frère est un emmerdeur, j'ai toujours été le préféré des parents tfacon, rigole Ace en plaquant ses cheveux bruns en arrière.

Je souris à sa remarque puis pousse le dossier que je regardais précédemment vers Ace. Il l'attrape vivement et commence à feuiller le contenu de celui-ci.

— C'est faisable, mais la villa se trouve sur les terrains des Phœnix Even ? N'as-tu pas peur qu'ils s'en mêlent ?

Ses yeux bruns remontent pour trouver mon regard, j'attrape le percing de ma lèvre inférieur et tire dessus avec mes dents.

— J'en sais rien mais, c'est un bon coup et on a besoin de fric. Si les Phœnix viennent on les tuera.
— Ça rompra l'alliance de paix que ton père avait installé.

Le regard de l'homme se fait insistant et je reste silencieux face à lui. Ace a raison et c'est bien ça qui m'empêche de préparer mes hommes à attaquer la villa mais, on a besoin de fric.

— Tu penses qu'on doit braquer cette villa ? Si oui, je suis avec toi Even. Peut importe ce que tu choisis, déclare t'il en refermant le dossier et en le posant sur mon bureau.

Je regarde de longues secondes la pochette avec les informations sur cette villa et leur propriétaire avant de relever mes deux yeux verts vers Ace.

— Demain, tu prépareras les gars. On braque cette villa à minuit.

Il hoche de la tête en se levant puis avance vers la porte sans un mot. Il me marmonne un bonne nuit puis disparaît dans le couloir. Peut importe si je brise la trêve avec les Phœnix, il ne m'apporte rien de toute façon. J'ai besoin des objets présents dans cette villa et je compte bien les voler. Propriété des Phœnix ou non.

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