6 mois plus tard

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   Je me réveille. Je suis encore seule. Je l'ai toujours été. Les mêmes cauchemars reviennent chaque nuit. Je m'endors à une heure précise et me réveille en sueur et en larmes ; comme si j'étais réglée mais que mon cerveau était inconscient.

   Je ne serai jamais capable d'expliquer à qui que ce soit ce qui m'arrive, puisqu'une fois encore je ne sais pas ce qui se passe. Demain je serai dans un nouveau lycée, début du mois de février. Les personnes qui essaient de m'aider sont loin d'imaginer comment je souffre. Ma tante m'a inscrite dans ce lycée en pensant que ça me ferait du bien de changer un peu mais elle se trompe.

   Je devrais profiter de cette dernière journée de liberté avant de passer à nouveau mes journées enfermée dans une salle remplie d'ados qui transpirent, et d'écouter un vieux prof qui trouve ses cours sur Internet.

   Je troque mon pyjama contre un sweat et leggings noirs. Depuis six mois je souffre. Depuis, je n'ose plus me regarder dans un miroir plus de cinq minutes par jour. Je prends un livre et pars en courant au Starbucks dans la rue d'à côté. Bouquiner avec un chocolat chaud dans les mains est la seule chose qui puisse me remonter le moral. C'est vrai que dit comme ça, j'ai l'impression d'être dépressive et c'est réellement le cas.

   Je ne vois pas le temps s'écouler et lorsque je finis ma dernière page, je remarque qu'il est dix-neuf heures passés. Je rentre chez moi en courant. Mon appartement n'est pas si grand que ça. Mes parents m'ont quitté il y a six mois et depuis, je vis chez ma tante Jessica. Après leur décès, elle a vendu notre ancien appartement et elle a mis l'argent récupéré sur mon compte bancaire. On fait chacune notre tour la vaisselle, préparer à manger, sortir les poubelles etc... malgré le fait que je ne me sente pas bien dans ma tête, elle m'accepte telle que je suis. Elle est la seule personne à qui je me sois vraiment attachée, et ça ne changera pas un jour. Personne d'autre ne peut comprendre ce que je ressens. J'ai déjà assez souffert comme ça, je ne veux pas que ça recommence.

HopeWhere stories live. Discover now