Il me dépose en bas de chez moi. Je rentre dans mon appartement et il me suit à l'intérieur.
- Qu'est-ce que tu fais là ? Ce n'est pas un hôtel, ici.
- Je... je peux aller aux toilettes ?
- Porte au fond à droite.
Je me serre un verre d'eau et rigole de la situation. Je... rigole ? C'est la première fois depuis des mois ! Il va falloir sérieusement que je garde mes distances avec lui, ça ne va pas du tout. Il ne manquerait plus que je commence à le supporter. A peine est-il sorti de mon appartement que je lui claque la porte au nez. Là je me sens très mal.
Je fais mes devoirs pour me concentrer sur autre chose. Je ne dois pas faillir, je ne peux pas baisser ma garde surtout pour lui. Je fais rapidement mes exercices de sciences et m'effondre sur mon lit, morte de fatigue. Je ne savais pas que reprendre les cours et ma routine quotidienne m'exaspérer et me fatiguer autant.
Soudain une image de ma mère en train de me prendre dans ses bras après être tombée de mon vélo quand j'étais gamine refait surface. Les larmes me montent aux yeux et je pleure sur mon oreiller. Je n'en peux plus. Je n'en peux plus de vivre comme ça, ça me fait trop souffrir. Rien que repenser à tout ça me donne envie de sauter par la fenêtre du haut de ce cinquième étage et d'en finir une bonne fois pour toute.
Je me lève et vais dans la salle de bain. J'évite de me regarder dans le miroir et m'entaille la peau au poignet avec une paire de ciseaux. Ça fait mal mais je n'en ai rien à faire, puisque c'est ce que je cherche : à me faire mal, me torturer. Je ne mérite que ça, je suis née pour souffrir tout le temps et à chaque moment de ma vie. Mon sang se répand le long de ma main, de mes doigts et bientôt forme une petite flaque écarlate sur le marbre froid de la pièce. Je ne suis satisfaite que quand j'entends ma conscience qui me supplie d'arrêter mais je m'arrête dix minutes plus tard.
Une grande plaie est à bien présente sur ma peau et je suis fière de ce que j'ai fait. Je veux mourir. Depuis la mort de mes parents, plus rien n'a d'importance à mes yeux. Ils me manquent terriblement. Je balance la paire de ciseaux de ma main ensanglantée contre le petit miroir et il se brise un peu. Je cours dans le salon et m'écroule contre le canapé. Personne ne doit savoir ce que je fais depuis six mois et que je continue de faire. Encore moins ma tante. Cacher aux autres est devenu une des choses que je sais le mieux faire. Je n'aime pas la pitié et encore moins quand on a de la peine pour moi. Je trouve que c'est un sentiment de faiblesse, d'une personne qui ne sait pas rester forte. Du moment que personne ne découvre ça, tout ira bien. Je continue toujours de pleurer et ma vue se trouble. Je lutte pour garder les yeux ouverts mais je n'y arrive pas.
Je suis petite, toujours habillée avec des couleurs sombres, principalement du noir. Je suis devenue comme ça car je veux tirer un trait sur la gentille fifille que tout le monde connait. Je préfère rester seule qu'être avec des personnes qui ne font que parler et me donner la migraine à force de parler. J'ai tellement changé depuis que mes parents ne sont plus de ce monde. Et j'espère que d'où ils sont, ils ne voient pas ce que je suis à présent.
***
Je suis à la bourre. Je ramasse rapidement mes cahiers pour la journée et arrive en courant pour attraper le bus du lycée. Je commence par sport et je ne sais pas où aller. Il me reste donc moins de dix minutes pour trouver le gymnase. Je sens une présence derrière moi et me retourne, encore essoufflée. C'est la même fille à qui j'ai demandé un crayon à papier hier.
Tu es pathétique ! C'est comme ça que tu retiens son visage ? Tu fais de la peine, ma petite.
Heureusement pour ma conscience, elle n'existe pas vraiment car ça m'étonnerait qu'elle soit encore en vie à l'heure actuelle.
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Hope
General FictionHope a du mal à se remettre de l'accident qui a emporté ses parents il y a six mois. Désormais élève dans un nouveau lycée près de chez sa tante où elle réside à présent, son chemin croise celui d'un camarade au caractère explosif. Les deux fortes t...