Nour : Le poids de mes erreurs

Titre de la partie

Ce matin je me suis réveillée plus tôt que d'habitude car je devais aller au centre-ville avec maman pour faire des courses. Je me suis réveillée et j'ai fait mes ablutions ensuite je suis allée me doucher, j'ai mis un djellaba noir et je suis sortie faire le petit-déjeuner. Je vais faire des omelettes pour maman et juste du thé pour Papa parce que ce sont mes belles soeurs qui s'occupent de leurs maris.

Nous habitons à Ségou, une petite ville du Mali, je suis la benjamine d'une famille de huit enfants dont six garçons et deux filles. Les six garçons sont tous mes frères et la première fille est la fille de papa mais c'est maman qui l'a élevé. Elle est mariée et a deux enfants aujourd'hui... je suis donc la seule fille de ma mère c'est pourquoi elle m'a appelé Nour qui signifie Lumière.

Papa est un grand commerçant de la ville et il a le respect de tous les habitants car c'est lui l'imam.  Nous ne sommes pas très riches mais nous ne manquons de rien.
A cause de son rôle dans la ville, il a toujours insisté sur notre éducation et même si j'étais choyée, ils m'ont élevé avec rigueur et je savais faire toutes les tâches ménagères.
Mes Frères ne vivent pas tous à Segou, seulement deux d'entre eux vivent avec nous avec leurs épouses. Je venais d'avoir 20 ans et j'étais toujours à la maison de mes parents ce qui était mal vu par les gens de la ville. J'étais très respectueuse et je ne sortais pas beaucoup de la concession, j'étais toujours avec ma mère et je n'avais pas beaucoup d'amies, la seule que j'avais c'était Amina ma cousine qui n'habitait pas très loin de chez nous. Elle vient de se marier et habite désormais avec son mari.

Papa ne parle pas mais je sais qu'il est inquiet pour moi surtout avec tout ce qui se dit dans la ville, je n'avais pas encore de maris et ceux qui venaient demander ma main étaient pour la plupart très âgés. Mes parents m'aiment beaucoup alors je suppliais maman pour ne pas qu'ils m'envoient en mariage chez des hommes qui ont déjà plusieurs femmes et allahmdoulilah ils ont accepté.
Cependant je savais que c'était à eux de m'envoyer en mariage, mon consentement ne compte pas beaucoup, c'est comme ça dans notre société et malgré les petits problèmes on finissait par être heureux et à s'aimer vraiment.
Je le voyais quand je voyais mes parents et ça me rassurait.
J'avais fini de faire le Petit-déjeuner et j'étais allée puiser de l'eau pour les travaux de la maison.
En rentrant j'ai trouvé maman assise dehors.

Moi: salamaleykoum Mama

Mama : Aleykoum salam, ma fille tu as bien dormi ?

Moi: oui mama allahmdoulilah

Mama : je t'avais demandé de m'accompagner en ville ce matin pour faire le marché

Moi: oui mama, je me suis déjà apprêtée je vais servir Baba comme ça à son retour de la mosquée il va manger

Mama: d'accord je vais chercher mon sac

Je suis allée dans la chambre porter mes tapettes et je suis sortie attendre mama dehors devant la porte. Sally l'une mes belles soeurs étaient en train de balayer la cour.
Elle et moi on ne s'entendait pas beaucoup, je dois dire que je la trouve un peu trop autoritaire et sournoise. Elle n'aime pas travailler et aime donner des ordres à Fatma mon autre belle soeur qui, par contre est très gentille et a bon coeur.

Je déteste ça et je ne la laisse pas faire tant que je peux, pour ma part elle sait à quoi s'en tenir mais bon je la respecte car c'est la femme d'Icham mon grand frère, c'est le troisième garçon de la famille. Fatma est la femme de Habib qui est le cinquième de la famille.
Icham et Sally ont trois enfants Kadji, Sama et Ismael quant à Fatma et Habib, ils ont deux enfants samira et Saida.
J'ai salué Sally et je suis passée, j'attendais toujours mama devant la porte lorsque mon bébé est sorti.