MASKED - Les ombres funèbres

Apparences trompeuses (4)

Il devait être minuit. Les branchages claquaient entre eux et les feuillages n'arrêtaient pas de se secouer. Soudain, quelque chose s'était ajouté avec eux à la toile. Personne ne pouvait voir quoi que ce soit appart les étoiles dans le ciel. Ça se déplaçait. Ça faisait le tour de l'assiette soyeuse. Tout à coup, un prisonnier encore intact se fit tirer dans la pénombre criant à l'aide. Nako put décoller la moitié de sa tête pour voir ce qu'il lui arrivait. Une créature sombrant à moitié dans l'ombre était comme à plat ventre munie de six aiguillons longs et larges sortant de sous son accoutrement. La véritable araignée tissait son repas jusqu'au cou. Nako laissa son souffle le trahir.

- Heu...

Sous ce mot, la créature leva rapidement la tête en direction du chat. Le prisonnier commençait à la dévisager, jusqu'à la voir se jeter sur lui. Le chat ne respirant plus, écoutait attentivement la respiration de ce qui ce trouvait au dessus de lui. Il avait le visage retourné de peur et ne pouvait donc voir la face entière de la bête. Le souffle de la créature était profond, et commençait à chauffer ses moustaches. La respiration se déplaça par ci, par là... puis se broncha jusqu'à son nez. Toujours dans la faible lumière, Nako aperçut une mâchoire se détracter avec faim. Il fut commencé à son tour à être enroulé dans la ficelle.

- Ah ! Bas les pattes !

Nako retourna brusquement sa tête pour faire face au claque-faim. L'individu lui bloquant tous ses membres, était en faite une personne, chassant elle aussi dans les bois. Elle avait une tête complètement blanche, une fente au milieu et deux cornes curieuses. Celle de droite était bien dressée vers le haut, et bien pointue. L'autre semblait pliée ou même cassée vers le bas. Cette citoyenne portait de jolies petites bottes, une robe grise et un col étonnant en forme de deux cœurs symétriques d'une couleur rouge sang. Les huit aiguillettes qui sortaient par dessous son haillon lui permettait de ce déplacer sans peine sur son amorce. Noyée dans ses pensées et prise par la faim, la bestiole continua son emballage.

- Non mais je suis pas à manger! LACHE MOI !

Ayant sursauté sous son cris, elle le dévisagea pendant plusieurs longues secondes.

- Qui es-tu, jeune imposteur.

- Toi qui es-tu !?

- Moi ce n'est pas important. Qu'est-ce que tu viens farfouiller dans ces bois à cette heure ci ?

- Ça ne te regarde pas !

- Qu'est-ce que tu as à cacher de si important ?

- Rien ! Relâche moi et tire toi !

- Dis la vérité.

- Non !

La furtive curieuse le saisit violemment par le cou, le décolla puis le souleva pour le plaquer sur un tronc.

- Dis-moi la vérité.

- Jamais.

- Dis moi.

- Non.

- Dis la moi !

- Mais la vérité de quoi !

- De ce que tu caches, sombre taupe!

- Une taupe est de toutes façons noire...

La créature lui serra de plus en plus le cou.

- Ok ! Ok ! Tout ce que j'ai à cacher, c'est... c'est des fleurs !

Le chat se dépêcha de sortir la seule chose qui restait dans sa sacoche. Elle lui relâcha le cou, et le regardait. Les deux ne se lâchaient pas du regard pendant les deux secondes qui suivaient.