Le lendemain matin, Alice sortit dans le jardin après s'être douchée, les vampires de la famille étaient aux obsèques de Louis de Timore. Les jumeaux y étaient également. La jeune femme fut surprise de trouver Sébastian, le calice de Caïus assis sur le banc du jardin. Elle s'approcha
- Sébastian ? Tu n'es pas avec Caïus ?
- Non, j'ai préféré rester ici, tu sais même si je l'ai bien connu, ce sont des histoires de vampires, je n'ai pas trop envie de m'en mêler... Mais j'imagine que si tu es en train de me parler c'est que tu n'as pas voulu t'en mêler non plus ?
- C'est ça... Je savais que j'allais me sentir... De trop
- Je comprends. Tu sais, Louis était quelqu'un de bien, un vampire qui culpabilisait à chaque fois qu'il se nourrissait, regarde, sa culpabilité l'a fait adopter deux enfants humains. Il ne méritait pas de mourir
- Il a été tué ?
- Par des sorciers, la Cour Vampirique est à leur recherche... Mais ça risque de ne pas aboutir
- Je n'ai pas l'impression qu'Edward laissera le meurtre de son frère impuni...
- En effet, sauf qu'il risque de punir des innocents. Parlons de quelque chose de plus joyeux ! Tu veux me demander quelque chose ?
Alice s'assoit à côté de Sébastian et tourna la tête vers lui avec un petit sourire
- Je me demande comment tu as rencontré Caïus... Et surtout, comment tu as réussi à le séduire... Parce qu'il est si froid et presque flippant quand il remet son masque
Sébastian éclate de rire, Alice le regarda surprise
- Quoi ?
Le calice se calma et lui sourit
- Ce n'est pas moi qui ai réussi à le séduire... C'est le contraire... C'est lui qui a eu du mal à me séduire. Nous étions en 1969 lorsqu'on s'est rencontrés, l'homosexualité était très tabou, même cachée. La société préférait se dire que ça n'existait pas.
- Tu savais que tu étais attiré par les hommes ?
- L'année où je l'ai rencontré, je le savais mais que depuis peu de temps... Puis je ne pouvais pas sortir du placard, c'était mal vu, je travaillais dans les affaires, ça pouvait tuer ma carrière, détruire ma vie tout simplement. Je ne me suis jamais autorisé à aimer un homme, je me forçais à aimer des femmes parce que c'était comme ça que ça devait être. Dans ma tête, j'étais contre-nature, sale, malade. Cette attirance n'était pas normale. Donc un soir après avoir déprimé chez moi durant la journée, j'ai décidé de sortir boire un verre dans un bar en ville où j'avais l'habitude d'aller afin de me changer les idées, d'aborder des femmes, j'avais 22 ans, j'avais la vie devant moi donc une relation sérieuse n'était pas du tout dans mes plans, tout ce que je voulais c'était m'amuser. Alors que j'en étais à mon troisième ou quatrième verre, il est venu vers moi, je le trouvais magnifique mais je luttais contre moi-même en me disant que si je devais me rapprocher de cet homme, ce ne serait qu'en amitié, rien de plus. Il s'est présenté, j'ai compris à son langage et à son comportement que c'était un noble, je me sentais si petit et nul avec mon jean troué et mon blouson en cuir qui était assez abîmé. J'étais mal coiffé, mal rasé bref pas du tout sur mon 31 pourtant lui, il me regardait comme si je portais un costume 3 pièces et que j'étais James Bond.
Sébastian eut un petit rire en se remémorant ce moment. Il continua tandis qu'Alice écoutait attentivement.
- On a discuté et bu toute la soirée, puis il m'a invité à boire un dernier verre. Je savais ce que voulait dire cette invitation, si tu savais le nombre de fois où je l'ai utilisée avec des femmes... Mais je l'ai suivi, ma raison me disait que j'étais déjà allé trop loin en m'ouvrant à lui alors que je ne le connaissais pas, à le laisser me frôler la main alors que nous étions en public... Mais mon cœur lui, me hurlait de le suivre alors pour la première fois de ma vie, je n'ai pas écouté ma raison mais mon cœur, j'admets que l'alcool a dû m'aider à choisir entre les deux mais bon.. Passons... Il m'a ramené chez lui et on a encore discuté, avant que je rentre chez moi, avec quelques grammes dans le sang, j'ai déposé un baiser sur ses lèvres sans approfondir rien. Un simple baiser. Ce n'est que le lendemain que je me suis rendu compte de ce que j'avais fait, je me trouvais con mais je suis passé outre pour aller travailler, ce n'était pas le moment de ruminer. Au travail, mon supérieur me présente notre nouveau directeur. Crois le ou non, mais c'était lui. Je ne savais pas comment il avait fait mais c'était bien lui, en plus de ça, j'avais une promotion, en gros, je ne travaillais plus que pour Caïus, je devenais le supérieur de mon ancien supérieur. Je passais donc le plus clair de mon temps avec lui mais il semblait avoir oublié notre baiser, ça m'arrangeait, à mes yeux, j'avais fait une énorme connerie alors autant l'enterrer avec mon homosexualité. Quelques semaines plus tard, nous avons fait un gala avec le bureau, j'avais trouvé une petite amie alors elle m'a accompagné, j'ai croisé Caïus qui lui était venu seul, toute la soirée, il m'a fixé embrasser, câliner et murmurer à l'oreille de la fille qui m'accompagnait. Je sentais son regard sur moi et ça me mettait mal à l'aise. Lorsque j'ai croisé son regard, ce n'est pas l'homme avec qui j'avais sympathisé au bar, souriant et charmant mais un homme de glace, avec un regard froid, limite rempli de colère... Il m'a fait peur, vraiment peur. La soirée s'est passée et quand je suis retourné travailler le lendemain, il me traitait comme un moins que rien, il ne m'avait jamais parlé comme il le faisait, ni regardé comme il le faisait, il était différent et en réalité, alors que je me répétais que je n'en avais rien à faire, ça me faisais mal. Très mal de me dire qu'il me détestait. J'avais mal et je ne savais pas pourquoi mais je me sentais en colère et triste. Maintenant je sais qu'avec le simple bisou que je lui avais donné, j'avais créé un début de lien, donc ce que je ressentais c'était ce que Caïus ressentait. Mais comme je ne le savais pas à l'époque, je mettais ça sur le dos d'un potentiel burn out. Je me tuais au travail, me nourrissait et dormait peu, bref. Quelques jours plus tard, nous avons été invités à un autre gala, l'entreprise étant en plein essor, nous étions pas mal invités à ce genre d'évènements, j'y suis donc allé avec ma copine du moment, j'étais avec elle mais sans l'être, Caïus me regardait fixement et j'avais décidé d'affronter son regard, d'affronter sa colère. Or dès que j'avais décidé de riposter, son regard s'est adoucit et toute la soirée, nous nous sommes fait des petits jeux de regards. Je suis reparti avec ma copine et le lendemain au travail, Caïus m'a attrapé le bras et m'a enfermé dans son bureau avec lui. Je n'ai pas eu le temps de réagir que j'étais plaqué contre le mur et qu'il m'empêchait de m'enfuir, ne lui dis jamais car il culpabiliserait mais il me faisait vraiment peur, j'avais l'impression qu'il lisait dans mon âme, qu'il pouvait tout voir, mes pensées, mes envies, mes souvenirs, mes rêves... Sans me quitter du regard il m'a dit :
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Alice au Pays des Vampires [ PAUSE ]
VampirosAlice, jeune étudiante en art vit en colocation avec Léa sa meilleure amie sorcière. Les filles vivent de belles aventures ensemble dans leur cocon. Tout est linéaire et calme jusqu'au jour où tard dans la nuit, Alice fait la rencontre d'Alec, un je...