Friends

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« Nous n'étions, nous ne sommes, et ne serons jamais amis. »

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Dès l'instant où je t'ai vu, j'ai su que ça ne marcherait jamais entre nous. J'ai posé les yeux sur toi, et je savais déjà que nous ne pourrions jamais être amis.

Était-ce cette étincelle dans ton regard ? Était-ce ton petit sourire en coin ?

Était-ce tes grandes oreilles décollées qui me plaisait tant ? Était-ce ta voix grave et suave qui me faisait frissonner ?

Était-ce cette impression étrange que j'avais de te connaître depuis toujours ? Était-ce cette conviction que j'avais, et qui me disait que pour toi c'était pareil ?

Ou était-ce l'ensemble de toutes ces petites choses qui te constituait ?

Bizarrement, je ne me suis jamais vraiment posé la question. Probablement parce que pour moi, pour toi, c'était déjà une évidence.

Quand j'ai croisé ton regard, que nos prunelles se sont rencontrées, on savait déjà tous les deux que ça serait impossible.

Et pourtant, on a essayé.

Mais il y avait des paroles, des mots qui ne trompaient personne, même nous.

Quand tu me disais que j'étais beau, alors qu'on venait de se lever.

Quand je te disais que j'irais te chercher tous les jours, alors même que la pluie et le vent s'abattaient sur moi.

Quand on se murmurait des secrets, alors même que nous étions avec nos amis.

Quand on se disait « je t'aime », alors que nous étions dans des lieux publics où tout le monde nous entendait.

Des gestes, des attentions, que des amis n'ont pas l'un pour l'autre.

Mes doigts qui s'éternisaient dans tes cheveux fins et doux, prétextant qu'une énième poussière si était glissée dedans.

Tes grandes mains chaudes serrant les miennes, sans raison particulière.

Nos regards qui s'attardaient l'un sur l'autre, pendant ce qui semblait des heures.

Nos corps qui s'attiraient, si bien qu'on finissait par en dormir dans le même lit.

Non, cela se voyait, c'était si évident que l'on n'y arrivait pas.

Contre toute attente, on a continué à se voiler la face.

On se disait juste amis, une barrière invisible qu'on se mettait entre nous deux, une illusion qu'on s'était créée.

Mais, au fond, on le savait que ça ne durerai pas.

En fait, on avais déjà craqué, mais on ne voulais pas l'admettre.
Comme si le dire de vive voix détruirait tout entre nous.
Comme si c'était notre protection contre nous mêmes.

Oh bien sûr, on jouait avec la limite.

Un regard.

Un sourire.

Un rire.

Une crise de jalousie.

Une larme.

Une dispute.

Tout nous trahissait.

Mais il y avait toujours cette petite limite, ce mur inviolable, mais qui s'amenuisait avec le temps.

On ne laissait tomber ce voile qu'à certains moments.

Comme cette fois, où on était allé ensemble à cette fête, et que exténué, je m'étais accroché à ton cou et t'avais laissé me porter pour me ramener à la maison. Chez nous.

Et quand on est rentré et qu'on s'est couché dans notre lit, on s'est embrassé.

On a souri, parce qu'on savait déjà.

Aucun ami ne me traitait comme toi.

Aucun ami ne me regardait comme toi.

Aucun ami ne me connaissait comme toi.

Tout simplement parce qu'aucun ami ne m'aimait comme toi.

Osmose (OS KPOP)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant