MEMORIES

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Ma tête est lourde et j'entends du bruit partout autour de moi. Je tourne légèrement la tête avant de la laisser tomber en arrière et regarder le ciel.

Le dôme qui protège la ville a généré un ciel plutôt gris aujourd'hui.

Je reste sur le banc en attendant que le prof électronique nous rappelle pour que l'on continue l'entraînement mais quelqu'un s'assoit à mes côtés. Je tourne la tête pour me retrouver face à face avec une jeune fille de ma catégorie d'âge, je le vois à la bande bleue imprimée sur sa veste de sport.

Elle ne dit rien, elle me sourit juste. Le cours continue et on continue toutes les deux de se regarder sans rien dire. Je finis quand même par lui poser la question qui me brûle les lèvres depuis quelques minutes déjà.

_ « Pourquoi est-ce que tu me fixes comme ça depuis tout à l'heure ?

_ J'avais envie de te parler, mais tu n'avais pas l'air d'avoir envie de parler, donc je me suis retenue.

_ Tu voulais me parler de quoi ?

_ Pas de quelque chose en particulier, juste te parler parce que tu as l'air sympa et que t'es super belle.

_Oh, euh merci.

_De rien, et aussi les autres n'ont pas l'air particulièrement intéressants, regarde les, ils ressemblent tous à des robots sans conscience. Tu avais l'air d'être normale toi au moins. »

Je ne réponds pas et fais glisser mon regard sur mes camarades, leurs expressions faciales ont toutes l'air figées, comme s'ils étaient sur pause ou comme si ils ne ressentaient jamais la moindre émotion. Je pense que j'étais moi aussi comme ça avant de connaître les garçons et Seung Min.

Ah... Je pense encore à lui. Les images de mon récent cauchemar repassent dans ma tête.

La fille me tapote l'épaule pour me réveiller de mes pensées.

- « Tu t'appelles Mee Nha 5 V ?

- Oui, mais comment tu le sais ?

- C'est écrit sur ton badge, moi c'est Mi Rae 9 N.

- Ok.

- Je peux t'appeler juste Mee Nha ?

- Oui si tu veux.

- En fait je trouve ça lourd de devoir appeler tout le monde par son numéro, c'est tellement plus simple et plus chaleureux d'utiliser juste le prénom.

- Oui.

- A chaque fois que je dis ça on me recale en me répondant que c'est normal et que je ne devrais pas chercher à me mettre les dirigeants à dos en remettant le système en question. Mais toi tu as l'air d'être d'accord avec ça.

- Oui je le suis.

- Merci.

- Pourquoi ?

- Merci de ne pas m'avoir rejeté pour ce que je pense, et aussi d'être d'accord avec moi aussi. »

Un blanc s'installe, j'attrape ma bouteille d'eau vitaminée et bois quelques gorgées.

« - Toi aussi tu ressens des sentiments ? »

Je m'étouffe avec ma boisson et tousse longuement pour faire ressortir l'eau de ma trachée et lui fait de grands signes pour lui faire comprendre de parler moins fort. Elle penche la tête, surprise de mon agitation soudaine, puis acquiesce et me tapote le dos le temps que je calme ma toux.

« - C'est bon ?

- Oui, mais tu ne peux pas parler de ça comme ça.

- Comme ça quoi ?

- Pas à voix haute et devant tout le monde.

- Pourquoi, c'est mal ?

- Écoute moi bien, de nos jours, ici, on ne peut pas parler de ça. Comme tu l'as dit, les gens qui nous entourent ressemblent tous à des robots, ils n'éprouvent pas de sentiments. Nous, oui.

- Mais en quoi on est en tort alors ?

- Les dirigeants de la ville font en sorte pour que plus personne n'ai de « vraie conscience », ils veulent que tout le monde soit insensible pour mieux nous manipuler. Donc toi et moi et tous ceux qui ont encore des émotions, sont pour eux des cibles dangereuses à éliminer. D'accord.

- Oui j'ai compris, désolée si je t'ai énervée.

- Ne t'inquiète pas, je ne suis pas en colère. Mais tu as quel âge ?

- 19 ans j'ai commencé la formation en avance donc je suis dans la même catégorie que toi.

- J'ai 20 ans, tu as le même âge que Jeong In...

- C'est qui Jeong In ?

- Euh... un ami. »