chapitre 1

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     « Peux importe ce que l'on dit, ou ce que l'on fait. La justice de ce monde n'est pas équitable, on me l'a enlever, alors qu'il n'avait rien fait de mal... »

« Le bonheur est éphémère. Il ne dure qu'un petit moment et quand ce moment-là se finit, alors vous retombez encore plus bas que où vous étiez avant. Le bonheur est une explosion de sensations, de bonnes sensations. Le bonheur est justement la base de la vie, sans bonheur alors on ne vit pas vraiment. Il nous donne une sorte de confiance en nous-mêmes. Le bonheur vient par vague, plus ou moins forte et qui nous tiens heureux. Il remplace toute la tristesse par de la bonne humeur, par des sourires. Le bonheur a duré 13ans pour ma part. Pendant cette longue période de bonheur, je m'en foutais que ma mère sorte avec mon professeur d'anglais, que mon père se tape la mère de ma pire ennemie et que ma petite sœur voulait devenir rousse. Ça n'avait pas vraiment d'importance parce qu'il était là. Quand je parle de bonheur, je ne parle qu'une seul et même personne, je parle évidemment de Nathan. C'était le genre de personne qui riait de toutes les bêtises de mon petit frère, de la débilité des liaisons de mes parents et de la coupe de cheveux horrible qu'avait la fille à son papa d'en face de chez moi. C'était un de ces garçons, beaux et qui ne faisait pas de choses débiles pour se faire remarquer. C'était le genre à faire écouter de la musique, de la musique qui donnait de la bonne humeur, qui nous donnait la pêche. Au fond, c'était le genre de personne qui riait des détails de la vie et de toutes vos conneries. Il lui est arrivée aussi des choses, ses parents ont divorcés, comme les miens et on en a ri. On en a ri tellement fort que les voisins se sont demandés si quelqu'un se faisait égorgée ou non. Mon bonheur était cette personne, lui, qui savait tout dédramatiser, même quand j'étais dans le pire des états possibles. Mais mon bonheur vient de s'arrêter, parce que quelqu'un a laissé ses problèmes avec sa femme et ses gosses prendre le dessus. Celui-ci a bu et a renversé mon bonheur, la raison de mes rires, de mes sourires. Maintenant je suis seule. Seule et abandonné. Vous savez, la douleur, ça vous prend à la gorge et ça vous fait faire plein de cauchemars. C'est horrible, parce qu'une fois qu'on a gouté au bonheur, on ne sent plus rien, on se sent vide, seul. On prend des périodes de manque, on a envie de s'envolé. C'est alors que votre tristesse prend le dessus et vous tues peu à peu. A ce moment-là, vous vous rendez compte que vous avez trop cru au bonheur pour qu'au final, il vous rabaisse plus bas que terre. J'ai connu le bonheur et je ne ressens qu'une douleur à présent. J'y ai pourtant cru, et voulu. Je l'es vécu et aimé. Je l'es chéri et maintenant, je ne fais que pleuré. J'ai perdu mon bonheur, j'ai perdu mon ange, mon héroïne, mon oxygène. Le bonheur est une drogue dangereuse, j'en ai subi les frais et honnêtement, ça fait plus mal qu'autre chose. Je ne raconte pas cela pour que vous vous sentiez aussi mal que je le suis en ce moment, oh non, ce n'est pas ça mon but, je veux juste que vous compreniez à quel point je vais mal et à quel point Nathan comptais pour moi. C'était mon tout et maintenant qu'il est parti, je suis partie aussi. »

Voilà le texte que je viens de dire pour l'enterrement de mon meilleur ami. Je porte une de ces robes noirs, au fond, d'où il est, il doit me regarder et me dire « hé, mais tu détestais le noir avant ». Oui, je détestais le noir, parce que je trouvais ça triste comme couleur. Aujourd'hui, je pense qu'elle me correspond assez bien. Vu mon état actuel, je pense que c'est la couleur parfaite. Je regagne ma place et j'écoute attentivement une fille que je ne connais pas dire qu'elle aimait Nate. J'en ri intérieurement, sérieusement. J'étais la seule personne à le connaitre réellement, à savoir que tout ce qui passait dans sa tête, dans son cœur. Je savais qu'il n'aimait pas cette fille. Il n'était pas du genre a aimé toutes ces poupées Barbies qui viennent en rose et jaune à un enterrement, ça fait tâche et c'est irrespectueux. Quand la mère de Nathan, monta sur la scène, j'eu mal pour elle. Elle pleurait déjà, elle avait de grandes cernes, comme si elle n'avait pas dormit depuis des jours, elle était à bout, ça se voyait. J'avais de la peine pour elle, pour elle et son ex-mari. Des gens bien, il ne méritait pas ça. Pendant son discourt, je ne pus m'empêché de retomber en larmes. Je n'arrivais plus à rester forte, j'avais besoin de craquer. Je me levai de ma chaise et poliment, je fis un signe de la main à sa mère. Elle comprit que j'avais besoin d'être seule. Je commençai à marcher, je tanguais sur mes talons. Je m'installai loin des regards indiscrets, dans un coin tranquille, là où personne ne me verrait. Je laissai mes yeux pleuré un bon quart d'heure, j'en avais besoin. J'essayai de mettre le moins de larmes sur ma robe, je ne devais rien laisser apparaître. Je repris mes esprits, je sortis de mon petit sac, un paquet de cigarette et je commençai à en allumer une. La fumée dans ma gorge me provoquait un bien fou, ça me calmait beaucoup. Je finis ma cigarette et je m'aspergeai de parfum pour que je ne sente pas trop l'odeur du tabac froid. Je pris une grande respiration et je retournai à ma place. Les personnes défilaient sur la scène, passant de copain à maître d'école en primaire. Tous étaient venir me dire bonjour et de me dire qu'ils étaient avec moi et qu'il fallait que je tienne le coup. Je ne leurs en voulaient pas, c'était gentil, mais je n'aime pas la pitié des autres. J'arrivai vers mon père et je baissai les yeux, comme pour retourner dans ma bulle que je m'étais forgée en trois jours. Il me prit dans ses bras en murmurant.

Tu aurais du me laisser mourir en paixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant