La vie est belle, mais pas éternelle

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Je roule beaucoup trop vite mais c'est le dernier de mes soucis. Avec un peu de chance, je rejoindrai mon père. 
Je suis furieuse. Comment a-t-il pu nous faire ça ? Nous laisser croire des milliers de choses futiles alors qu'il allait mourir ! Il n'avait pas le droit de décider si on voulait le voir ou non ! On aurait pu vivre ses derniers instants ensemble, et on ne l'aurait pas détesté pendant sept ans en croyant qu'il ne nous aimait pas. Mais il a décidé d'être lâche et de partir. Et pour de bon.

Je continue à rouler entre les marais et pousse plusieurs cris de rage en tapant le volant. Puis arrivent les larmes. Des torrents de larmes qui n'en finissent plus de tomber. Ma vue devient floue, ce qui n'arrange rien au fait qu'il commence déjà à faire plus sombre. A un tournant, je manque d'emboutir une voiture en sens inverse alors décide de m'arrêter. Je suis arrivée devant de grandes dunes de sables, signe que la mer est proche.

Je grimpe sur l'une d'entre elles et m'écroule sur le sable en reniflant. Je suis secouée de gros sanglots qui n'en finissent plus. Je ramène mes jambes contre ma poitrine et passe mes mains dans mes cheveux en sanglotant. C'est trop dur à supporter. Je lève les yeux et remarque que le soleil est entrain de se coucher. Le coucher de soleil sur la mer est un des plus beaux, et particulièrement celui-ci. Ça a le mérite de  m'apaiser. Je reste longtemps à observer les déclinaisons de couleur dans le ciel qui se reflètent sur la mer. Jusqu'à ce que je me rende compte que je ne suis pas toute seule. Je tourne la tête et croise le regard de Dean, qui m'observe tristement, assis derrière moi. Il écarte son bras et je ne me fais pas prier pour me loger contre lui, enveloppée dans ses bras.

          - Comment tu as su que j'étais là ?je demande d'une voix cassée.

          - Grâce à ta localisation sur les réseaux sociaux. Ta grand-mère m'a appelé, et m'a expliqué rapidement ce qui s'était passé. Je suis tout de suite parti te chercher.

Je me mords la lèvre et le serre contre moi.

          - Pourquoi tu ne m'as dit que tu étais là ?je demande en laissant les battements de son cœur me bercer.

           - Je voyais bien que tu avais besoin d'être seule. Donc je suis juste resté derrière en attendant.

           - Merci...je renifle.

Il caresse tendrement mes cheveux dans le but de m'apaiser.

           - Mon père est mort Dean.

Les larmes refont surface sans que je ne les en empêchent. Il me serre plus contre lui et embrasse ma tempe.

          - Gwenn...je suis vraiment désolé.

          - Il est parti parce qu'il était malade. Il ne voulait pas qu'on le voit dans ses derniers instants comme ça.

Je me défais de son étreinte brusquement pour me lever. Je passe une main dans mes cheveux en faisant les cent pas.

          - Mais ça m'aurait été égal !je m'énerve. Qu'est-ce qu'il croyait, que ça allait nous dégoûter de le voir fatigué ? J'aurai préféré passer ces derniers mois avec lui plutôt que...

Je donne un coup de pied dans le sable pendant qu'il sanglot me déchire la gorge.
Dean se lève en m'observant les yeux tristes. Il semble ne pas savoir comment réagir.

           - Peu importe comment il l'a fait, il nous a quand même abandonné !je crie en encerclant mon ventre de mes bras tellement j'ai mal.

Mes jambes commencent à trembler alors je me laisse tomber sur le sable la tête entre les mains. Je sens Dean s'approcher de moi doucement. Ses bras attrapent ma taille pour me rapprocher de lui. Il me serre contre lui comme pour absorber toute ma douleur. Il ne dit rien et se contente de m'étreindre tendrement tandis que je mouille complément son teeshirt.

Un été pour réapprendre à aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant