3.

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Point de vue, Taylor Beckett

Le concert venait de finir. J'avais peur de m'ennuyer, mais toutes ses chansons, sans exception, m'ont émerveillée.

Ça y est, j'allais la rencontrer. J'allais l'interviewer. J'étais tellement stressée, mes nerfs n'étaient qu'une immense boulette de noeuds.

Garry et moi nous dirigeâmes alors sur le champ vers les loges, pour rejoindre James.
Les agents de sécurité nous laissèrent passer, et je me retournais vers le Show Place, derrière moi.
Les gens hurlaient tandis que Billie disait quelques derniers mots avant de s'éclipser.

Ma respiration s'accélérait, je me regardais sans cesse dans la vitre de mon portable en vérifiant si j'étais potable.
Je n'avais jamais eu autant la pression depuis longtemps.

- Relax, Taylor. Ce n'est qu'une interview comme tu en as fait des dizaines. Tenta Garry pour me détendre.
- Peut être, mais je n'ai jamais interviewé une star mondiale, moi !
- Allez, hop ! Au boulot.

Nous entrâmes dans la caravane, et James nous attendait. Je m'assieds sur une des banquettes face à face qui servaient de salle à manger.
Je sortis mon carnet ou j'avais noté mes questions, et me souvins de ce qu'avait dit James.
« Pas de questions trop osées, elle n'est pas d'humeur. »

J'entendis la porte s'ouvrir et vis deux trois personnes que je ne reconnaissais pas, puis Finneas et enfin Billie.

Ils entrèrent et Billie éclata de rire avec son frère avant de souffler. Son rire... Il est adorable.
Elle s'assied sur un fauteuil dans la partie salon, puis Finneas lui tandis une canette de Coca Cola. Il se tourna vers moi et Garry avant de sourire et venir vers nous.

- Désolé, je vous avais pas vu. Moi c'est Finneas, vous voulez boire un truc ? Demanda-t-il en serrant la main de Garry et en me faisant un clin d'œil.
- Non merci, dis-je.
- Moi c'est Garry et elle Taylor, dit Garry, je dois vous laisser. À tout à l'heure.

Il sortit de la caravane. Finneas alla prendre une canette avant de sortir de même.
Billie se leva pour venir s'assoir en face de moi.

Ma respiration se saccade. Je sens mes joues chauffer. Elle est encore plus belle de près.
Son parfum me vint, il est doux et vanillé. Il lui correspond bien.

- Finissons-en. Déclara-t-elle
- Oui, t'en fais pas je vais faire vite. Tu dois être épuisée après cette prestation de malade ...
- Non, ça va. Prends ton temps. Taylor, c'est ça ?
- Euh.. Oui, oui c'est ça.

Je feuilleta mon carnet. Je tremblais. Elle devait me trouver ridicule, pathétique. Argh, je m'énerve.

- Ça ne te dérange pas si je nous enregistre ? Dis-je en sortant mon magnétophone.
- Non, vas-y. Soupira-t-elle.
- Alors... Billie, tu n'avais que quinze ans lorsque ton premier single « Ocean Eyes » a buzzé. Comment l'as-tu vécu ?
- Je n'aime pas quand les gens disent « QUE quinze ans ». A quinze ans, nous sommes capables de beaucoup de choses. On ne devrait pas avoir un certain âge pour pouvoir faire ce que l'on veut, et même devenir célèbre pour ce que l'on souhaite.
Sinon, ça a été plutôt difficile de m'y habituer. J'ai toujours été scolarisée à la maison avec Finn', ce qui m'a un peu facilité la vie. Mais j'ai tout de suite adoré voir des gens aimer mon travail, le remixer, le chanter... Je ne sais pas. C'est énorme.
- Ton album, « dont smile at me », est sorti quelques temps après. Tu y as écrit beaucoup de chansons touchantes, qui traduisent de l'amour. Y-as-tu ciblé plusieurs personnes, ou quelqu'un en particulier ?

Elle m'a regardé droit dans les yeux. Son regard était impénétrable. Elle se pencha un peu vers moi et ses nombreuses chaînes en argent autour de son cou se sont posées de leurs bouts sur la table en simili-bois.

- Mes chansons ne sont pas toujours de vraies expériences. Ce sont souvent des sentiments que je traduis par le biais d'une histoire ou alors ce sont de vraies expériences que j'embellie. Tout ça pour essayer de toucher les gens, de leurs faire redécouvrir des sentiments à éprouver qui sont souvent difficile à retrouver sur leurs chemins.

Encore une fois, ses paroles me tapèrent dans le coeur. Je me concentrais sur ses lèvres qui bougeaient au fur et à mesure qu'elle parlait. Ses lèvres ... Elles sont incroyables, elles ont l'air si douces.

Elle se redressa en appuyant son dos sur le dossier derrière elle et tripoter les nombreuses bagues qu'elle porte.

- Autre question ? demanda-t-elle en ricanant.

Je me ressaisie en secouant légèrement la tête et rougissant de plus belle. Je tourne la page de mon carnet.

- Tu as toujours voulu être chanteuse ? Où avais-tu d'autres rêves en étant enfant ?
- J'ai toujours aimé chanter. J'ai toujours écrit des chansons avec ou sans l'aide de Finn'. Mais je n'avais jamais eu réellement d'idées de ce que je voulais faire plus tard.
- Ton inspiration ?
- Ma mélancolie principalement. J'ai toujours été quelqu'un de triste au fond de moi. J'ai toujours ce semblant de dépression enfouie au fond de moi. Et il y a mes rêves, je ne fais que des rêves lucides. Ce qui signifie que je suis consciente que je rêve et que je décide de ce qui arrive dans celui ci. Il arrive même que parfois ces rêves se réalisent le lendemain.
Mes terreurs nocturnes, mes paralysies du sommeil m'inspirent aussi beaucoup. Elles me fournissent une peur que je sais traduire en quelque chose de positif.
- As-tu prévu de sortir un nouvel album prochainement ?
- Pas pour tout de suite, mais il se pourrait que Finneas et moi on se remette à écrire.
- A quoi ressemble la vie d'artiste ?
- C'est une vie plutôt normale. Extrêmement cool. Enfin, normale sans considérer les tonnes d'amour que l'on m'envoie par jour, et que je ne crois pas mériter. Beaucoup de gens me reconnaissent dans la rue... Ça me fait toujours aussi chaud au coeur.
Ça peut rester aussi cool longtemps, mais il faut quand même savoir se préserver, se cacher, car un tout petit faux pas et une info personnelle peut être délivrée, une rumeur, un mensonge ...
Je n'ai pas peur de faire ce que j'aime, de créer mon univers qui plaît à qui veut, et celui à qui ça ne plaît pas bah vas te faire foutre.

Je tournais encore une fois la page de mon carnet et tomba sur les questions que j'avais souhaité lui poser. Les questions trop osées. Je brûlais d'envie d'en poser une, même deux. Juste deux petites questions.

- Billie, j'ai encore deux questions que j'aimerais te poser. Mais, elles sont quelques peu ... Osées. Acceptes-tu d'y répondre ?

Elle se pencha encore un peu. Elle me reluqua de haut en bas, lentement, de son regard langoureux. Elle entrouvrit ses lèvres, puis se lécha discrètement celles-ci.
C'est moi ou il fait très chaud d'un coup ?

- Prends le risque, murmura-t-elle.

Je sais que c'est bizarre à dire mais... Elle me fait vraiment quelque chose. Je ne sais pas quoi exactement, mais ça me rend vulnérable.

where do we go?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant