Arc 1 - Chapitre 3

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Je fus réveillé beaucoup plus tôt que je ne l'aurais voulu, par une sonnerie stridente qui se révéla être l'alarme du téléphone de mon frère. Je l'entendis clairement se lever et se préparer pour partir - il ne faisait rien pour être discret - et je contemplai les mérites d'un fratricide à coup de sabre lorsque mon propre réveil sonna.
Je retrouvai Nico en train de petit-déjeuner à la table de la cuisine, et je pouvais entendre depuis l'escalier un adulte qui enjoignait Maya et Arthur de se dépêcher.

«Les jumeaux ne se sont pas entretués, alors?

- Non. Grâce à mes incroyables talents de négociateur et à un pot-de-vin sous la forme de chocolat à l'orange, la paix est revenue dans ma famille!

- Bien joué, applaudis-je.

- Merci de m'avoir laissé seul d'ailleurs. J'ai beaucoup apprécié.

- Oh, mais de rien. C'est ma règle n°1 : Ne jamais se mêler des affaires des autres.», répondis-je en lui prenant des gâteaux.

Nico allait répliquer lorsque Luna et Aélita entrèrent dans la cuisine.

«Mais enfin, c'est juste une histoire!

- Mais Gianna dit que c'est vrai! Imagine si ça l'est!

- Ça ne l'est pas!

- Qu'est-ce qui vous arrive?, demanda Nico tandis que je faisais une liste mentale des sorties les plus proches.

- Gianna m'a raconté une super histoire!, s'exclama Aélita.

- Mais justement, Lili, c'est juste une histoire!, répliqua sa sœur, l'exaspération notable dans sa voix.

- Quel genre d'histoire?

- Vous allez être en retard, dépêchez-vous un peu!», cria la mère de Nico depuis la porte, visiblement énervée tandis qu'elle traînait une Maya à moitié habillée et aux cheveux en bataille par la main.

Arthur, aussi débraillé que sa sœur, les suivait avec un air un peu coupable.
Aélita, Luna, Nico et moi décidâmes sagement de suivre les ordres et de récupérer nos sacs pour partir. La mère de Nico emmena les enfants en direction de l'école tandis que Luna et Nico me guidaient vers le collège.

«J'ai vraiment pas hâte d'être au lycée, nous dit Nico tandis que nous descendions tranquillement la colline vers le collège, me lever à 6h30 tous les matins pour prendre le bus, ce sera horrible...

- Ça me dérange pas, moi, répondit Luna, Et puis, je commence à en avoir marre de voir ce bâtiment», ajouta-t-elle en désignant le collège.

Il fallait bien admettre que c'était une construction assez laide, un énorme cube de béton qui avait probablement été blanc à une époque mais qui était maintenant jauni avec des tâches grisâtres. Quelques jeunes, la plupart de notre âge mais certains plus jeunes, traînaient devant les portes en attendant l'ouverture.

«On va te présenter un peu!», annonça Nico.

Luna avait déjà fait signe à une fille brune de taille moyenne et à un grand garçon aux cheveux marrons appuyés contre un mur, vers lequel nous nous dirigeâmes.

«Antoine, Margault, voici Alex, l'un des nouveaux habitants d'Icaron. Alex, je te présente Antoine et Margault, mes amis depuis la maternelle, annonça Nico avec un étrange mouvement de la main.

- Enchanté...», marmonnai-je en levant vaguement le bras.

Antoine me répondit par un large sourire qui dévoilait toutes ses dents et faisait ressortir des petites fossettes sur ses pommettes.

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