A peine hurle l'orage

16 2 7
                                    

Au dessus du clavier, paumes en lévitation

Regard creux, sourire éteint

Et sans prologue, doucement s'abattent les notes

A peine plus bruyantes qu'un orage


Sans halte ni trêve

S'enchaînent des cascades d'arpèges

Tremble le sol de violents accords

En un fracas des plus détestables


Les doigts, de voler cessent

Mais l'esprit, plus encore bouillonne

Regard vide, poings serrés

Tonnerre gronde sous le thorax


Brûlant, fuyant

Corps en feu, d'un geste brusque renverse

Papier, siège, crayon, et débris de notes flottants dans l'air

Vivace, volage, à l'aurore s'enfuit


Souvenirs explosent en milliers d'étincelles

Dans le ciel en feu, dans les hautes herbes

Souvenirs moroses mêlés à l'écœurant parfum de roses

Puissent les jacinthes pourrirent sous cet arbre


Et ce rire, à réveiller les éternels endormis

À masquer l'obscurité d'un voile plus noir encore

À embraser d'un souffle les brasiers et les ruines

Puisse-t-il lui aussi mourir dans les flammes


Immolé dans ce chaos de fleurs fanées

Le saule solitaire où ricanaient hier encore les bleuets

Dans la noirceur de la nuit

Flamboie et teinte de rouge la ciel de cendre


Au loin, brûle ta tombe sous l'orage.

A peine hurle l'orageWhere stories live. Discover now