Partie 1 - Chapitre 1

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PARTIE 1

Orion

  Le brun courait à toute allure sous la pluie battante, s'insultant mentalement d'avoir oublié son parapluie. Pourtant, il s'y attendait, la météo avait clairement annoncé l'averse qui arriverait cet après midi.
 

  Le jeune homme détestait l'automne autant qu'il l'aimait ; la sensation de l'eau qui s'infiltrait dans ses vêtements le dérangeait au plus haut point mais il préférait cent fois observer un ciel gris et nuageux depuis sa fenêtre que de devoir fermer les rideaux à cause d'un soleil trop éblouissant. En plus, il appréciait tout particulièrement voir virevolter les feuilles colorées qui s'échouaient ensuite sur l'asphalte pour le décorer.
   Orion esquiva de justesse une vieille Twingo, arrivant à toute allure, en traversant sans regarder et se fit sévèrement réprimander à coups de klaxon. Il répondit poliment en montrant son majeur sans daigner jeter un œil en direction du conducteur. Il déboula à pleine vitesse à l'intérieur de la grande bâtisse, si bien qu'il glissa sur le sol avec ses semelles mouillées. Son postérieur rencontra violemment le parquet luisant et il laissa échapper une ridicule plainte de douleur. N'essayant même pas de se remettre debout, il observa le sol brillant de pluie. Il pesta contre lui même ; décidément, il n'en ratait pas une.
   Le bruit ayant sans doute attiré son attention, une infirmière se précipita vers lui pour l'aider, faisant attention à ne pas tomber elle-même. Elle releva le jeune adolescent en le gratifiant d'un sourire qu'il lui rendit, bien que gêné et sentant ses joues le brûler de honte. Il lui adressa un bref merci presque inaudible avant de se traîner vers l'accueil en regardant bien où il mettait les pieds, massant son fessier douloureux en grommelant.
   Une fois face au grand comptoir en marbre de l'accueil, Orion détailla la scène qui se jouait devant ses yeux ; plusieurs infirmières étaient derrière ce fameux comptoir et pianotaient à toute vitesse sur des ordinateurs tandis que d'autres étaient au téléphone. Elles semblaient toutes avoir le sourire aux lèvres au regard de Orion, et cela le dérangeait plus que de raison.
   — Je peux vous aider ?
   Il eut un léger sursaut, qu'il masqua par un vif hochement de tête. Il était dans tous ses états lorsqu'il venait à l'hôpital, comme si c'était la première fois, bien que cela ne soit pas le cas. Même si cet hôpital était nouveau, aller dans ce type d'établissement n'était plus si étrange pour lui, et comme pour l'hôpital précédent, venir dans celui-ci allait devenir habituel. À dire vrai, Orion souhaitait ne jamais avoir à s'habituer à venir ici.
   — Je viens voir ma mère, Habigail Winslow. Elle a été transférée ici ce matin, quel est le numéro de sa chambre ?
   L'infirmière replongea son regard souriant sur son écran d'ordinateur, recommençant à faire vibrer les touches sous ses doigts. Orion laissa son regard errer par la grande vitre près de l'entrée qui montrait le déluge dehors. Plusieurs personnes courraient pour s'abriter, maltraitées par les bourrasques et la drache glaciale qui les trempait jusqu'aux os.
   — Chambre 42 au deuxième étage, informa-t-elle d'une voix forte.
   Le jeune homme reporta son attention vers elle en l'entendant. Il ne prit pas la peine de la remercier, voyant qu'elle ne faisait déjà plus attention à lui, et se dirigea vers l'ascenseur au fond du couloir.
   Habigail avait été installée ici très rapidement, l'hôpital étant réputé comme un des meilleurs en terme de traitements des cancers. Même si c'était assez loin de chez lui, Orion était rassuré de savoir sa mère ici, entouré de professionnels qui avaient traité des centaines de cas comme le sien.

   Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent devant lui, le sortant de sa rêverie, et il s'avança dans le couloir vide et silencieux du deuxième étage. C'était un établissement moderne, avec des murs fraîchement repeints et un parquet qui couinait sous les chaussures. Le brun ne déambula pas bien longtemps dans le long corridor à la recherche de la chambre 42, elle ne se trouvait pas très loin de l'ascenseur. Orion inspira un bon coup et tenta de prendre l'expression la plus décontractée possible.

When The Stars Go DownOù les histoires vivent. Découvrez maintenant