Hésitations spontanées

Perdre une journée

⁰⁸'⁰⁵
Coucher tard, lever tard
Ça commence toujours par là
Heure par heure
De l'une à l'autre, pas le temps de progresser

La peur de bosser, d'entreprendre
Peur de se lever pour devoir se dépenser
Rester couché une heure, deux heures

On m'a longtemps dit que le plus important était de s'en rendre compte
Maintenant les heures je les perds, mais je les compte
Pourtant rien n'y fait, pas plus d'envie
Toujours la même peur
Alors que vient de passer l'heure

On dit que la volonté fait tout
Que si l'on y croit on y arrivera
C'est ce qu'il me faut, j'ai besoin d'envie
Mais je ne fais rien pour y parvenir
L'insouciance jusqu'à l'égard de mon avenir
C'est pourtant là-bas que je vais passer ma vie

Ne pas bouger c'est relaxant
Toute la journée être insouciant
On ne se fatigue pas
Que du confort
Pas d'erreurs
Pas d'efforts

Puis une illumination
L'envie de me donner à fond
Car je sais que si je ne le fais pas
Personne ne le fera

Dans ma tête reviennent ces gens-là
Ceux qui réussissent, qui sont aimés
Qui savent quoi faire de chaque journée

À nouveau je tombe, je n'ose de nouveau pas
Trop de choses à faire, par où commencer ?
Encore tant de questions à me poser
Je vois ces heures et l'envie ne reparaît pas

J'ai vécu pendant presque un an
Ma raison de vivre me donnait tout mon élan
Tous les efforts et mes forces pour elle
Je vivais pour elle
Quelle tragédie qu'elle même ait dit :
"Foutu pour foutu"
La seule phrase qui résonne une fois que je n'ose plus

Les heures défilant devraient me réveiller
Je me dis que je suis forcément amené à évoluer
Et pourtant chaque jour ressemble au dernier

Toute ma vie repose sur moi
Et je ne me lève pas