Chapitre 3 : Un cœur de cristal

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    Lorsque Amandine s'éveilla, elle vit tout d'abord qu'elle ne connaissait pas l'endroit où elle se trouvait. Tout était blanc, propre et bien rangé. Une fenêtre entrouverte rafraîchissait l'atmosphère lourde des premières chaleurs de l'été. 

       A coté d'elle, un petit bouquet de roses blanches encadrait délicatement un magnifique lys blanc. Elle regarda au pied de son lit et comprit qu'elle se trouvait à l'hôpital. Ce devait être le matin, d'après la fraîcheur encore supportable. Elle ne savait pas comment elle avait pu arriver là. Elle se sentait bien et ressentait cette impression de bonheur simple qu'on a lorsqu'une longue maladie se termine et que l'on reprend goût à exister dans une vie où l'on aura plus jamais a porter ce lourd fardeau. Elle devait être à l'hôpital.

       La chambre était vide, elle regarda l'heure : il était environ dix heures du matin et elle se rappela que c'était bientôt l'heure des visites. 

        À ce moment-là, une certaine tristesse lui serra la gorge : elle savait que dans ces cas-là, un enfant est heureux lorsqu'il voit entrer ses parents, inquiets et soudainement gentils, s'attardant sur ses moindres désirs afin de le ménager, oubliant, pour quelques heures, toutes les raisons de gronder ou de punir. Mais elle, elle n'avait pas de parents qui s'inquiètent pour elle, il  n'y avait plus que sa grand-mère pour se faire du souci pour elle. Son enfance avait été merveilleuse, mais elle n'avait pu l'aider bien longtemps. Jamais contrariante, rien dans ses paroles ou ses actes n'aurait pu mécontenter ses parents. Et pourtant, un bonheur n'est jamais pur : cette apparente félicité d'une éducation douce et aimante était ternie par un père absent, une tristesse au fond des yeux de sa mère qu'elle avait toujours su déceler sans le montrer.

       Elle se leva et se dirigea vers la petite fenêtre entrouverte et la referma. Elle essayait de se remémorer ce qui s'était passé depuis ce matin là. Elle se souvenait de Laura, d'avoir courue vers elle, puis le surveillant...la main de Laurent...puis plus rien. Cette sensation de chaleur qui remontait dans tout son corps, puis un vertige...et l'obscurité, le silence.

       Elle vit qu'il y avait, derrière le bouquet de fleurs, un petit paquet qui semblait être un livre dans du papier cadeau. Elle l'ouvrit.

       C'était les "Contemplations"  de Victor Hugo. Elle serra le livre contre son cœur et ferma les yeux. Son œuvre poétique préférée.


       Lorsqu'elle voulue le reposer, la brillance discrète d'un boite à bijoux emmaillotée de papier cadeau, sur lequel avait été posé le livre, l'intrigua. Elle l'ouvrit sans manières. C'était une boite à bijoux assez grande. 


       Ses yeux furent captivés par ce qu'elle contenait. 

       C'était un bijoux pour pendentif magnifique : un oiseau d'argent dont l'emplacement du cœur et ceux des yeux contenaient une incrustation de petites émeraudes et dont la queue, semblable à celle d'un phénix irisée de fines améthystes taillées en fuseau, s'illuminait d'un scintillement délicat,   écartait des ailes d'or qui se refermaient sur un cœur de cristal aussi brillant qu'un diamant.

Le message qui l'accompagnait était rempli de douceur :

« Que ce cœur au gardien immortel vibre d'une passion éternelle aux cotés de celle qu'il accompagne» Laura.

       Amandine du s'asseoir, car elle comprenait maintenant trop bien ce qu'avait voulu dire Laura ce matin la, et elle était touchée de la beauté de son amour, symbolisée par la beauté de ce bijoux. Elle ôta immédiatement le petit pendentif qu'elle portait, trouvé aux puces dans un étalage pour le remplacer sur sa chaîne par le cadeau de Laura. Elle était submergée par la joie d'avoir une telle amie, mais un autre sentiment, plus profond, inaccessible à son esprit, exultait au fond de son cœur.
      Amandine, qui n'était pourtant pas très coquette, se laissa aller à s'observer dans le miroir de la salle de bain avec ce bijou. Elle était décidée à ne plus jamais l'enlever. L'impression rassurante qu'ainsi, Laura resterait toujours prés d'elle étreignit son cœur.
       Elle voulue se changer pour aller hors de sa chambre, savoir ce qui lui était arrivé. Puis, elle pensa prendre sa douche d'abord «pour se détendre». En laissant l'eau emporter ses soucis, ceux-ci disparaîtraient peut être.
     Elle plaça la poire de douche sur le mur et tourna le robinet d'eau chaude.

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⏰ Last updated: May 15, 2019 ⏰

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