II

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-Vous allez voir, vous allez très vite prendre vos marques, me dit le conseillé principal d'orientation alors que je le suis à travers, de ce qu'il me semble être, un couloir sans fin.

Je stresse. La journée a très mal commencé, j'espère vraiment qu'elle va bien se terminer.

-On est arrivé.

Je prends une grande inspiration alors qu'il ouvre la porte et m'invite à entrer dans cette prison doré où une trentaine de paires de yeux se tournent simultanément dans ma direction. Je repense soudainement à l'enterrement de ma mère et me rappelle combien je déteste ça, ce sentiment d'être observé, jugé par des proches, des amis, des inconnus.

-Vous pouvez allez vous asseoir mademoiselle.

Je reprends mes esprits. Je regarde derrière moi et constate que monsieur Williams n'était plus là. Je tourne à nouveau la tête pour voir le prof afficher un sourire cordiale.

- Je m'assoie où? Articulé-je nerveusement.
Il balaya rapidement la classe du regard avant de me répondre.

-À côté de Margaux. -il s'adresse à celle-ci- Margaux levez la main s'il vous plaît.

Une fille brune plutôt mignonne lève la main, un sourire excité collé aux lèvres. Je m'installe à côté d'elle, priant pour que ce ne soit pas une dégénérée tout en sortant une feuille et un stylo pour les trente minutes de cours qu'il reste. Plusieurs minutes s'écoulent pendant lesquelles je sens le regard de ma voisine sur moi. Je soupire sans quitter le tableau des yeux.

-Tu peux arrêter de me fixer s'il te plaît.

Je me mors immédiatement l'intérieur des joues et peste contre moi même. Mon ton était beaucoup plus sec que je l'avais voulu.
Je jette un coup d'œil discret vers elle et l'a voit remettre une mèche de ses cheveux lisses derrière son oreille. Je me souviens avoir voulu des cheveux lisses quand j'étais petite, puis j'ai finis par aimé mes cheveux bouclés indisciplinés et maintenant je ne les changerais pour rien au monde. Il font partie de qui je suis.

-Je suis désolé je ne voulais pas te m'être mal à l'aise.

Son petit sourire gêné me fit culpabiliser et j'étais sur le point de m'excuser à mon tour quand elle reprit la parole.

-Je voulais te demander, est ce que tu veux manger avec moi? Ce serait dommage de manger toute seule.

J'accepte, soulagée qu'elle ne se soit pas vexée.

*

Je passai toute la journée à parler avec elle et je fût surprise de découvrir qu'on avait de nombreux points communs.

-Nan toi aussi? Cria t-elle au milieu du hall nous attirant quelques regards agacés.

Je ris devant son comportement enfantin et lui répondis en rigolant.

- Mais oui puisque je te le dis, je te jure j'étais chez moi et je voulais le prendre mais-

Ma phrase resta en suspens alors je me pris quelqu'un en pleine face.
Ça fait mal.

-Regarde où tu vas abruti! Lou, ça va?

Elle retire ma main de sur mon nez et scrute mon visage une mine à la fois inquiète et amusée, puis elle se tourne vers la personne qui m'est rentré dedans.

-Demande lui pardon!

Il lève les yeux au ciel et lui donne une petite claque derrière la tête.

WolfOù les histoires vivent. Découvrez maintenant