Voulez-vous être lu?

Troisième point: "Il était une fois...

... un auteur infoutu de savoir où faire évoluer ses personnages chéris"...

Ah, vous la connaissez déjà cette histoire? Bienvenue au club dans ce cas. 

Plus sérieusement, la question de l"environnement" des personnages devrait être divisée en deux, étant donné qu'on y distingue deux aspect: le où et le comment. 
La première question est principalement liée à des points purement physiques de description (en lien cependant avec le genre littéraire auquel on voudrait se rattacher le plus). Tandis que la seconde question dérive déjà vers le sujet de la narration, un chouïa plus complexe...

Ce qui veut dire que je vais me contenter ici de traiter l'aspect le plus factuel: Comment parvenir à gérer une description d'environnement ?
Environnement au sens large, j'entends... cela regroupe le contexte étendu de la scène où se déroule l'histoire (aussi bien sur l'aspect de l'espace que celui du temps), ainsi que du contexte plus restreint de l'entourage immédiat du protagoniste. 
Je ne vais pas me lancer dans un mode d'emploi pour créer un monde d'Heroïc Fantasy à la Eragon (certains auteurs beaucoup plus talentueux ont déjà rendu de tels travaux disponibles). Je vais simplement me contenter d'énoncer des règles simples, ou du moins, qui me semblent essentielles. 

1. Ne pas se perdre;
Avant toutes choses, il est nécessaire d'éclaircir ses objectifs, et de ne pas les perdre de vue. Quel ton donner à l'ensemble? Quelle utilité peuvent avoir chacun des éléments que je vais inventer, mettre en place? Qu'est-ce que le lecteur a besoin de savoir, ou non?... Tout cela peut se résumer en un mot: la COHÉRENCE.
Tous les éléments que l'on a pris le temps de créer sont très importants, mais ce ne sont pas les ingrédients primordiaux d'une bonne histoire. Un lecteur peut être charmé par la diversité et l'inventivité des descriptions mises en place, mais le cœur du récit sera ailleurs... L'environnement est un écrin dans lequel la perle que constitue l'intrigue doit être mise en valeur. Et ce, quel que soit le genre de l'histoire (cela vaut autant pour de la SF que pour de la non-fiction... on ne le dira jamais assez). 

2. Se mettre à l'épreuve;
Afin de vérifier la solidité de l'édifice imaginaire que l'on vient de construire, quoi de mieux que de l'attaquer? C'est un exercice particulièrement difficile, mais indispensable si l'on veut consolider la crédibilité de l'ensemble. Il est nécessaire de prendre le temps de mettre à mal chacun des points que l'on a inventé, d'imaginer tous les cas particuliers qui pourraient mettre en danger la logique que l'on s'est donnée... Peut être que cette introspection est plus aisée dans un univers non-fictif: en effet, il n'y a pas besoin d'aller chercher bien loin les éléments qui viendraient ébranler notre structure. La réalité donne suffisamment d'occasions. En revanche, pour ce qui concerne un monde éloigné des limites de notre réalité, l'exercice est plus compliqué: l'auteur devra faire preuve d'une grande attention pour rester conformes aux règles physiques de son univers. Et ne pas hésiter à apporter les rectifications qui peuvent s'y imposer. 

3. Bien se défouler; 
Naturellement, si l'on commence à se prendre la tête pour chacun des détails que l'on pourrait modifier, l'écriture peut très rapidement devenir un véritable calvaire... et ce n'est pas ce que les auteurs recherchent en écrivant (du moins, la plupart). Il ne faut pas perdre de vue que la création d'un environnement peut être le moyen de complètement déchaîner son imagination (que celle-ci soit basée sur des faits réels ou non). Il y a tout à fait moyen de surprendre ses lecteurs, et la réalité nous offre suffisamment d'inspiration pour qu'on y parvienne... Aller dans la direction qui nous chante, essayer de nouveaux concepts, prendre à revers ceux qui nous liront... voilà où réside tout le plaisir de l'écriture. Etre rigoureux dans son écriture ne signifie pas que l'on se limite volontairement dans sa créativité.
Non, sérieusement, on a vraiment besoin de lire des choses complètement originales. Des idées échappées de l'esprit d'un individu qui a souhaité se donner à fond dans sa créativité. Alors ne nous limitons pas.

Voilà, je n'aurai pas grand chose à ajouter sur ce troisième point, si ce n'est qu'il est absolument nécessaire de coucher ses idées sur le papier pour y voir plus clair. Et ne pas hésiter à se lancer des des croquis, des frises chronologiques,  des arbres généalogiques, etc... cela apporte une véritable aide. 

En image, je partage le ravissant travail de l'artiste Yayoi Kusama, dont les œuvres constituent mes fonds d'écran de PC depuis un certain temps déjà.