Ses tempes bourdonnaient et sans le vouloir, il se surprit à écouter son cœur battre rapidement tout en la reluquant.
- C'en est assez! S'écria t-il en s'énervant contre lui même.
- Et moi j'en ai pas fini, répondit-elle sur le même ton.
- Le temps que je vous ai donné s'est écoulé et j'en ai plus qu'assez de vous entendre débiter les mêmes inepties.
- Mais ne voyez vous pas que vous ne pouvez pas construire quelque chose avec elle ?
- Qu'est ce qui vous fait dire cela?
- Rien qu'à vous regarder ensemble ! Vous n'êtes pas heureux! Vous n'êtes pas vous, s'écria t-elle en levant les yeux.
Amir se tut et se contenta de la regarder. Finalement elle commençait par l'irriter. À chaque fois qu'elle abordait ce sujet, il avait l'impression d'écouter ses proches, sa famille. Il en avait assez.
- Sortez d'ici, dit-il calmement.
- Non. Je ne sortirai pas.
- Alors c'est moi qui vais vous laisser. Sachez que la prochaine fois que vous aurez à me dire encore ces sottises, je vous ferai enfermé. Et vous savez de quoi je suis capable, n'est-ce pas Mademoiselle Athéna ?
Il avait prononcé cette dernière phrase aussi lentement possible pour qu'elle sache, la menaçant du regard, qu'il ne tolérerait plus aucun écart. Puis il prit sa veste et sortit.
Elle souffla et expira tout l'air qui était comprimé dans ses poumons quand il l'avait menacé. Pourquoi cet homme ne voulait pas l'écouter ? Pourquoi à chaque fois qu'elle tentait de lui ouvrir les yeux, il la rejetait ainsi que ses dires? Elle ne savait plus quoi faire. Plusieurs tentatives étaient tombés à l'eau et elle se sentait lasse.
Elle se leva et sortit à son tour. Son portable sonna et elle décrocha.- Alors? Lui demanda son interlocuteur impatient.
- Alors rien, dit-elle en soupirant. C'est la dernière tentative. Je suis désolée de vous dire que ça s'est soldé encore une fois par un échec. Et encore plus désolée de vous avoir donné de faux espoirs.
- Ne sois pas désolée ma chère. Au moins, on aura essayé. Merci et bon séjour.
- Merci, dit-elle en raccrochant.
Elle lissa sa jupe ovale et remit en place ses lunettes qui avaient glissé. Elle se contenta de retrouver la salle prévue pour la réunion pour laquelle ils étaient là. Dès qu'elle fut rentrée, elle sentait son regard appuyé sur elle. Elle savait reconnaître la colère qui émanait de ses yeux quand il y'en avait une. Elle préféra l'ignorer et se concentra sur la réunion qui venait de débuter. Après tout c'était ce pour quoi elle était là, son travail ; Rien de plus.
Amir écoutait d'une oreille attentive tout ce qui se disait autour de lui. Quelques fois, il risquait un œil vers cette jeune femme qui commençait par le troubler malgré lui puis la chassa de ses pensées.
Quelques heures plus tard, la réunion était close et tout le monde se leva satisfait. Athéna se leva, s'empressa de ranger tout et de sortir pendant qu'ils se donnaient des poignées de main à n'en pas finir.
Amir la suivit des yeux jusqu'à ce qu'elle sorte de la salle. Athéna était son assistante personnelle depuis deux ans déjà. Elle ne se plaignait jamais et était toujours disponible quand il l'appelait. C'est à croire qu'elle n'avait pas de vie en dehors de son travail. Elle le suivait partout dans le monde, participait à ses réunions, organisait ses plannings, ses rendez-vous, tout. Elle était là quand il menait sa vie de play boy et qu'il collectionnait les conquêtes. Et elle était là quand il a rencontré Carla il y'a sept mois. Il sourit à cette pensée. Sa délicieuse Carla.
Il avait rencontré Carla Calvillo à Paris lors d'un dîner de gala. Carla était tout ce qu'il aimait. Elle était belle, intelligente, pulpeuse et venait d'un milieu aisé. Elle s'était faite désirée. Il savait qu'il dépenserait mais il s'en foutait. Il avait assez d'argent et de l'attention pour la faire fléchir et il y est parvenu. Cette jeune femme était juste un amour pour lui.
Athéna n'avait jamais eu à dire sur ses conquêtes, ni sur sa vie sentimentale. Pourquoi aujourd'hui alors? Pourquoi aujourd'hui ?
Il finit de féliciter tout le monde et partit à sa suite. Il la retrouva assise dans un coin de la terrasse à retranscrire les notes qu'elle avait prise. Il aimait son assiduité au travail.
Deux ans déjà et pas une seule fois il s'est plaint. Et tout le monde savait que c'était difficile de le satisfaire. Mais elle, elle le faisait. Elle y arrivait sans effort.- Mademoiselle Athéna, dit-il en s'approchant d'elle d'un pas lent.
- Oui Monsieur. Puis-je faire quelque chose pour vous?, dit-elle en levant les yeux de son ordinateur portable.
- J'aimerais juste vous poser une question.
- Laquelle s'il vous plaît ?
- Vous n'avez jamais interféré dans ma vie privée. Alors pourquoi maintenant ?
- Vous aviez dit plutôt aujourd'hui que le sujet était clos Monsieur.
- Répondez à ma question.
- Je tiens à ma liberté Monsieur.
- Quoi???
- Vous avez dit que vous me feriez enfermé.
- Mais je...
- Je ne tiens pas à faire l'expérience Monsieur.
- ....
- Si vous n'y voyez pas d'inconvénients, j'aimerais retourner à ce que je faisais Monsieur.
Amir n'y croyait pas. Il venait de se faire rembarrer là ??? Par sa secrétaire ?
Non. Il n'y croyait pas. Soit elle était fâchée et elle le lui faisait comprendre, soit.... Soit.... Soit... Elle venait d'esquiver intelligemment la discussion.
Bravo! Il venait de se faire avoir comme un débutant. Il sourit en se moquant de sa personne. Un débutant.... (Rires)
Mais pourtant... Il y avait autre chose. C'était la première fois qu'il la voyait comme ça.
Ces fois où elle avait tenté de le convaincre étaient les seules fois où elle semblait s'intéresser au monde autour d'elle. Elle qui se montrait toujours discrète...
Il alla s'asseoir un peu plus loin à une table et commanda un cappuccino. Il passa quelques minutes juste comme les yeux dans le vide. Pourquoi était-il venu s'attabler ici? Aucune idée, répond-il à lui même. Heureusement qu'ils rentraient demain. Il avait hâte de voir Carla. D'ailleurs il devait penser à lui ramener quelque chose, se dit-il en portant la tasse à ses lèvres.
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DANS LES YEUX D'ATHÉNA (Pour L'amour du Prince)
RomanceAmir Al-Ayman était un prince doté d'un play boy. Et pas que. Il était aussi un homme d'affaires redoutable. Quand son assistante se mit en tête de lui faire changer d'avis sur sa nouvelle conquête, il a trouvé cela de mauvais goût. Surtout qu'il s'...