Chapitre 4

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Je me mets à avancer spontanément comme si c'était naturel, mon corps sait quoi faire. J'approche vers le terrain en lançant mon sac par terre et j'interpelle Abigaelle en criant :

— Si tu veux conserver ton poste de capitaine, fais-moi entrer.

Toutes les personnes présentent dans le gymnase, me dévisage, mais c'est, Abigaelle, qui choqué vient vers moi et me répond d'un air surpris :

— Tu es bien arrogant d'un coup pour quelqu'un qui je te cite : « Je ne rejoindrai jamais ton équipe ».

— Je garde ma position, mais vous commencez vraiment à me faire de la peine alors je me propose de vous aider juste cette fois.

Elle soupire et reprend quelques secondes plus tard.

— Bon et bien j'accepte, mais j'espère que ce ne sont pas que de belles paroles. Arthur laisse ta place à Yann.

— Tu ne le regretteras pas, conclus-je d'un air confiant en me positionnant sur le terrain.

Le deuxième set commence par un service smashé, assez puissants de Vicor. Au moment où il sert, Louise réceptionne la balle parfaitement l'envoyant dans la direction d'Abigaelle. Je m'aligne avec Abigaelle dès que le ballon touche ses mains, j'entame ma course. J'effectue des pas d'élans avec mes pieds et en même temps que je saute, Victor et Luc font de même pour me contrer, cependant la balle est déjà devant mon point culminant, ce qui ne me laisse que la possibilité de la frapper de toutes mes forces.

Le point remporté, la balle revient dans notre camp et le jeu tourne. Je passe en arrière et donc au service. Je sers en utilisant un service tendu, peu confiant de moi, mais par chance la balle effleure le filet et tombe tout droits nous donnant deux points d'avance. Alors Abigaelle me regarde et me lance un :

— À ce que je vois, ce n'était pas des paroles en l'air ! J'ai bien fait de te faire confiance.

Mon deuxième service est porté par la motivation de mes trois coéquipiers, ce qui me fait reprendre confiance, peut-être un peu trop. Au lieu de relancer un service tendu comme je l'avais prévu, je lance la balle haut devant moi puis en prenant de l'élan je saute et frappe dessus de toutes mes forces, mais malheureusement je m'étais trop enflammé et la balle finit en dehors du terrain. Abigaelle me lance un regard d'encouragement en prononçant :

— Ce n'est qu'une erreur, ne te décourage pas.

Tandis que Victor se paye ma tête :

— Tu ne nous avais pas spécifié tes problèmes de vues. Tu veux des lunettes ?

Un peu frustré et gêné, je détourne le regard et pars me mettre en position. Arrivé dans la dernière ligne droite, le score est de vingt-trois à vingt-deux. Ayant marqué le dernier point, le service nous revient et c'est au tour d'Abigaelle. Elle marque avec un service flottant, ce qui nous met à égalité. Je regarde le panneau de score et malgré les deux minutes qu'il reste à jouer, Abi reste positive :

— Allez, les gars, on continue sur cette lancée.

Pour son deuxième service, Abi fait une simple remise en jeu. Xavier l'intercepte en renvoyant la balle dans la direction de Victor qui feinte en donnant l'impression qu'il va smasher, mais envoie la balle juste au-dessus du filet, laissant la balle tomber dans un espace vide. Je plonge tout de suite grâce à mes anciens réflexes qui n'ont pas totalement disparu et je parviens à toucher la balle de justesse. Louise crie :

— Bien joué, Yann ! en s'empressant de rattraper la balle pour faire une passe dans la direction de Nathan.

Celui-ci frappe de toutes ses forces cependant Luc bloque sa frappe laissant la possibilité à Victor de contre-attaquer. Au moment où Victor va atteindre la balle avec sa main, je prends de l'élan et saute pour le contrer, la balle atterrit de leur côté, à la limite de la ligne blanche. L'entraîneur siffle un long coup annonçant la fin du match et après un court moment de silence, Nathan, Louise et Abigaelle me regardent et se mettent à crier de joie, comme pour évacuer toute la pression du match. Le tableau annonce le score ; vingt-cinq à vingt-trois. C'est un succès.

À la fin du match quand ils gagnent Abigaelle s'approche de Victor, le ballon entre son bras et son flanc :

— Je vais te dire ce qui fait d'une personne un bon capitaine Victor. De une, son jeu, et de deux, l'esprit d'équipe, ce que tu n'auras jamais parce qu'il y a que ta gueule qui compte. Tu veux être celui devant la caméra, celui pour qui tous les regards doivent être braqués. Mais un bon capitaine, c'est que, s'il doit être dans l'ombre le temps d'un instant, il le fera.

Tout le monde écoute attentivement les mots sages d'Abi, dit avec sincérité et des applaudissements se font entendre à travers le gymnase. La capitaine se tourne vers l'entraîneur qui lui fait un clin d'œil pour montrer qu'il est fier d'elle.

— Ne prends pas la confiance, il reste encore, un set. On a gagné une manche chacun, je te signale.

À cet instant, le coach intervient et annonce la fin en répliquant :

— Victor s'est fini ! La pause déjeuner va bientôt s'achever, nous n'avons plus le temps. Et puis Abigaelle a largement su prouver qu'elle était digne de son poste de capitaine.

Victor essaye de convaincre le coach en vain, qui ordonne au membre du club de ranger le matos et de se presser, car la pause déjeuner est bientôt fini. Tandis que la foule se disperse, j'ai eu le temps de m'y faufiler en prenant rapidement mes affaires pour éviter cette corvée.

Alors que je me dirige vers ma salle de classe, Abigaelle m'interpelle :

— Yann attend ! dit-elle à bout de souffle. Tu es rapide, j'ai dû sprinter pour te rattraper ! Je voulais te remercier pour le défi... Sans ton intervention on aurait sûrement perdu et Victor aurait pris ma place de capitaine, alors, merci, avoue-t-elle en me regardant dans les yeux, un rictus au coin de ses lèvres.

— Il n'y a pas de quoi, répliqué-je un peu gêné.

— Je tiens aussi à te réinviter. Rejoins notre équipe de volley, s'il te plait ! Tu as su montrer que tu avais les capacités pour être un de nos atouts !

— Je refuse.

— Parfait, je te ramènerai la fiche d'ins... Attends, tu as dit quoi ?

— Désolé, mais je refuse !

— Mais pourquoi ? Tu as un si bon niveau..., dit-elle troublée.

— N'insiste pas plus, s'il te plait... Aucune chance que je reprenne le volley.

— Mais...

Je lui fais un signe de la main, ne la laissant pas finir sa phrase puis je repars en direction de ma salle de cours. Une fois la journée terminée, je rentre dans ma chambre, m'assois à mon bureau, posant mon sac contre celui-ci. Je récupère mon cahier de mathématique et commence à faire mes devoirs. La tête n'étant pas aux exercices, je me balance sur ma chaise, un stylo entre mes mains, et le visage porté au plafond me souvenant du match. La sensation que j'ai ressentie, l'adrénaline, m'avait manqué, mais ce n'est plus la même chose qu'avant...

J'allume mon ordinateur et j'ouvre le fichier « Match » et clique sur une des vidéos qui s'y trouve. Entendre leurs voix depuis si longtemps, me rappelle d'horribles moments...

— Tu es déjà un aussi bon joueur que ton père à ton âge. Tel père, tel fils ! dit-elle en me prenant dans ses bras.

— Ne me flatte pas trop, je n'étais pas aussi bon, réplique le caméraman.


FIN DU CHAPITRE

Petit coucou rapide. Le chapitre 4 qui à pris plus de temps à sortir est enfin là ! J'aimerais remercier  qui m'a donné beaucoup de conseils par rapport aux volley ce qui m'a permis de bien m'inspirer. Je vous encourage à aller lire son histoires "Volley-Ball Dream" qui est aussi portés sur le volley et qui est excellente. Et bien évidemment la personne qui m'aide le plus pour réaliser cette histoire  qui en est à son chapitre 14 de son histoire "Les mots qu'on ne peut pas dire" que je vous recommande. J'attends vos retours pour ce chapitre avec impatience. 

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