La fin d'une ère

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-Severus... S'il vous plaît...
Rogue leva sa baguette et la pointa droit sur Dumbledore.
-Avada Kedavra !
Le jet de lumière vert jaillit de la baguette de Rogue et frappa Dumbledore en pleine poitrine. Le directeur de Poudlard fût projeté violemment dans les aires.
Et pendant la fraction de seconde qu'il lui restait à vivre, il se souvînt d'un été. De yeux vairons qui l'avaient fait se sentir si vivant. Du meurtrier qu'il avait tant aimé.
Puis Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore sombra.
Son corps inerte s'écrasa au pied de ce qui fut sa maison et celle des nombreux élèves qu'il avait guidé durant sa longue vie.

De l'autre côté de la Manche, dans sa prison, à des centaines de kilomètres de Poudlard, une silhouette squelettique ouvrit ses yeux, observa son environnement, ne voyant dans la cellule qu'il connaissait tant, rien qui aurait pu le sortir de son apathie habituelle. Après un temps qu'il ne put mesurer ( il en avait perdu le compte depuis des décennies), le prisonnier vit à travers la fente de sa cellule, le ciel s'éclaircir. Soudain, un chant déchirant sortit de nul part. C'était celui d'un phœnix. Mais, le misérable homme savait qu'il n'y avait aucun phœnix dans les environs. Il sentait que la musique était en lui. Soudain il sût. Il avait compris et une larme roula sur sa joue.

Il l'avait perdu et cette fois-ci pour toujours.

Si seulement il pouvait quitter cet geôle de malheur !
Mais il ne le pouvait pas. Il n'était plus qu'un vieil homme, au fond de la prison qu'il avait lui même créé attendant que le mort viennent le libérer de son calvaire.
Alors, il resta seul avec ses larmes et ses regrets voyant le soleil se lever sur un monde où son cher Albus n'existais plus.
Un monde intolérable.
Car qu'importe la haine et la rancoeur qu'il portait à son ennemi, il ne pouvait oublier les sentiments plus purs qui les avaient unis.
Maintenant, plus rien ne le rattachait à ce monde.
Albus avait été le seul être qui pendant un été lui avait appris le sens du mot amour. Un amour qui avait illuminé ses jours les plus sombres. Comme une petite lueur d'espoir au fond de son âme sombre. Et si la seule chose qui le faisait tenir certain jours c'était de s'imaginer la défaite d'Albus- une sorte de revanche-,le plus souvent c'était juste songer à son cher Albus dans son bureau entrain de discuter avec ses tableaux ou déchiffrer un parchemin comme quand ils étaient jeunes. Il le voyait souriant et espiègle, ses yeux si clairs illuminés par sa joie communicative.
Il lui arrivait aussi de passer des heures peut être des jours à se remémorer leurs discussions enflammées si bien qu'il lui arrivait parfois de sentir la présence de ce jeune Albus rêveur comme si il était de retour dans ce fameux été idyllique. Il est vrai que Gellert avait souvent manipulé ce jeune homme alors prisonnier de ses devoirs mais au fond en faisant cela c'est lui même qui c'était créé sa propre prison.
Car quant il quitta précipitamment Godrics Hollow, s'enfuyant loin de son péché, il sut qu'il ne pourrait jamais l'oublier.
Même durant sa fulgurante ascension, il ne put jamais se séparer du seul lien qui les unissait- leur pacte de sang.
Plongée dans ses souvenirs, Grindelwald se sentit soudain partir.
Un flot d'image s'empara de son esprit.

Une cellule sombre. Une ombre s'y faufilant. Un visage difforme et crispé. La colère. L'intrus veut savoir quelque chose. Gellert est souriant. La fureur. La baguette de l'intrus se lève. Une phrase résonne «  Vous ne vaincrez pas, vous ne pouvez pas vaincre».Gellert reprends vie un instant. Un filet vert le transperce. Tout s'éteint.

Tandis que la vision se dissipait il entendit au loin.
« Il y a tant de choses que vous ne comprenez pas... »
L''écho de cette affirmation ne voulait plus quitter Grindelwald.
Il avait eu des nombreuses visions qui lui avait permis de contrôler le monde, mais aucune n'avait eu cet effet sur lui... Elle insuffla au mage à moitié mort de l'espoir, de l'apaisement et un brin de quelque chose de plus profond, doux et chaleureux. Un brin d'amour. Car oui, qu'importe ce que pouvait penser les autres du mage noir ce dernier avait aimé entièrement et durant toute sa vie une personne,Albus Dumbledore.
Alors rien ne pouvait le rendre plus heureux que de savoir que la dernière chose qu'il ferait serait de faire enfin le bon choix, celui de protéger son Albus.

Le chant du phénix s'était éteint sans que Grindelwald ne l'ai remarqué. Une ébauche de sourire apparue sur ses lèvres craquelée. Il pouvait sentir la présence de son pire ennemi, son grand amour à côté de lui, après tout les êtres que nous aimons ne nous quittent jamais vraiment. Ils vivent dans nos cœurs. Et Gellert Grindelwald, l'un des plus grands mage noir qui avait commis des atrocités sans nom avait aimé et aimait profondément.

La dernière visionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant