[Un Matin Comme Les Autres]

|•|Comme tous les matins|•|

           Comme tous les matins, je me levais péniblement de mon lit bien trop douillet.

           Comme tous les matins, j'embrassais mon mari et réveillais les enfants.

           Comme tous les matins, la routine, petit-déjeuner, habillage, brossage de dents, chaussures, en retard.

           Comme tous les matins, je déposais les enfants à l'école en les câlinants, je les aime tellement.

             Comme tous les matins, je rentre à la maison, 7h15, je prends les dossiers sur lesquels je travaille, je prends le métro.

              Comme tous les matins, les wagons du métro sont pleins, je me faufile pour avoir une place.

              Comme tous les matins, je ne fais même plus attentions à ces deux grandes tours dans lesquelles je travaille depuis maintenant deux ans, les Tours Jumelles comme on aime les appeler.

               Comme tous les matins, je salue mes collègues, prends mon café, m'installe à mon bureau et je travaille.

    Comme tous les matins, n'est-ce pas?

           Je regarde l'horloge, 8h45, je fini mon café. Soudain un bruit se fait entendre, un avion arrive mais il est trop bas pour qu'il aille à l'aéroport. Quelqu'un cri, il arrive, c'est trop tard, ça y est, l'engin est rentré dans la tour, MA tour. Je travaille dans les derniers étages, le feu sera bientôt à nous, nous somme sur le toit. Mes collègues pleurent, prient, hésitent à sauter, se faire dévorer par les flammes dans d'atroces souffrances ou sauter dans ce vide qui nous appelle chaleureusement ?

Notre matin à changé.

         Ma fille, mon fils, je vous aimes plus que tout en ce monde. Je suis désolée mais maman rentrera plus tard du travail, elle a des choses importantes à faire.
            Je ne vous verrais pas grandir, ni votre entrée au collège, ni votre Bac, ni votre premier amour, je ne serais jamais grand-mère, je ne vous verrai pas vous marier, mais sachez le, je vous aimes comme je n'ai jamais aimée, vous êtes mes enfants, les deux choses les plus précieuses que j'ai eue, je vous protégerai de la où je serai dans le ciel. Une nouvelle étoile qui vous portera bonheur tout le long de votre vie.

       Mon amour, désolé, désolé de te laisser comme ça, tout seul avec les enfants. Tu verra ça va être difficile au début, mais tu t'en sortira, je le sais car tu est fort. Ne me pleure pas trop s'il te plaît, je serais toujours là dans ton cœur. Je veux qu'après ton deuil tu trouve quelqu'un d'autre qui saura t'aimer comme j'ai pu t'aimer. Tu devra vivre la crise d'ado des enfants, bonne chance! Je t'aime. Je vais sauter du toit de la tour après avoir envoyé ce message, je saute l'esprit tranquille mais dans le regret de ne pas finir ma vie avec vous trois. Je t'offre mon amour le plus sincère, mon ami, mon amour, mon mari.

   J'envoyai le message et je posai mon portable sur le sol.

     Comme un dernier matin, je m'engouffrais dans ce vide qui m'accueillais les bras grands ouverts, la vie me quitta pendant la chute avant que je m'écrase au sol en rejoignant les corps de mes collègues.