bip
bip
bip
Plein de bip.
bip
bip
bip
Beaucoup trop de bip. Qu'est-ce que c'est ? Je ne vois rien, il fait noir. Ou alors peut-être que mes yeux sont fermés ? Oui ça doit être ça. Je n'arrive pas à les ouvrir. Je commence à entendre mon environnement, c'est très étouffé puis ça commence à s'éclaircir. Qu'est-ce qu'il se passe putain ? C'est une voix que j'entends ? Oui, je crois. Elle m'a l'air masculine. Cette voix est proche, un peu trop proche d'ailleurs car cette voix a une forte haleine. Est-ce que la personne me parle ? Je ne crois pas. Je me rappelle vaguement d'avoir reçu un coup. J'entends de mieux en mieux. Cette voix..... Nestor ?? Je force sur mes paupières, avec peine certes, mais elles finissent pas se décoller.
Je suis allongée sur le dos, le plafond est pâle, tout est pâle. Mais entre ce plafond et moi se tient Nestor, mon mari depuis 14 ans.
«Bin diou Sylvie enfin tu t'lèves ! Il est bientôt 14h t'abuses.
-Nestor, qu'est-ce qu'il se...
-Vous êtes enfin réveillée ! Me coupe une douce voix venant de derrière mon mari.»
Et là, c'est comme si je recevais un second coup. Une femme surgit devant moi. Une peau dorée par le soleil de Marseille, des cheveux bruns, des yeux orangés, des sourcils fins et un rouge à lèvres beaucoup trop clair pour son teint, elle aurait dû acheter le 24 de Sephora : vraiment pas cher et matcherait parfaitement avec la couleur de ses dents de fumeuse. Ce visage... Elle est si belle. C'est étrange, j'ai l'impression d'avoir été frappée par la foudre. Nestor me secoue par l'épaule.
«Heho Sylvie qu'esse-tu fous lô on t'pôrle. C'pôs parce-qu'tu t'es pris un pôtate dans la gueule qu'faut pôs être polie hoho.»
Une des choses qui m'a fait tomber amoureuse de mon mari c'est son rire : il a le même que Jeff Tuche. La voix douce reprend :
«Madame Durand, je vous dois mes excuses. Très sincèrement sachez que je souhaite être à votre disposition pour vous dédommager.
-Z'êtes bien gentille ma p'tite dame mais vous en avez assez fait lô. Elle est assez amochée comme çô j'pense que vous devriez nous laisser tranquille.
-Non Nestor ! Je... Je pense que sa proposition peut m'intéresser.»
J'ignore pourquoi, mais je suis prête à tout pour passer davantage de temps avec elle. J'en ai besoin.
«Que diriez-vous que nous en discutions toutes deux autour d'un verre à la cafeteria de l'hôpital ?
-Avec plaisir ! Une chaleur traverse mon corps lorsqu'elle sourit.
- Très bien, je vous rejoins dans cinq minutes madame ... . .
- Cassedêletre, Jessica Cassedelêtre.»
Bon sang. Son prénom est aussi joli que son visage.
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Yellow is the color of love
RomanceIl y a quelques mois encore, je n'étais que Sylvie des ressources humaines de la clinique hospitalière de Évry-en-Anjou. Puis l'acte 1 est arrivé. La révolution a commencé. Et jamais je n'aurais pensé la rencontrer elle. Jessica, sa casquette bleue...