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CHAPITRE QUATRE

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Avec dix minutes d'avance, je passai la porte de la supérette. J'avais passé la matinée à me motiver et à choisir mes vêtements. J'avais même dressé une liste des raisons d'être enjoué pour aller travailler. Certes cette liste était extrêmement courte puisqu'elle ne comportait qu'un seul point (le salaire) mais c'était déjà ça.

Je saluai la caissière qui allait terminer son service, avant de passer la porte réservée au personnel.

- Ah Chanyeol, bonjour! Me salua le chef.

- Bonjour!

- Tu es de bonne humeur on dirait, j'aime ça! J'espère que tu seras motivé tous les jours, rit-il.

- Je ferai de mon mieux monsieur.

Je posai mes affaires, puis enfilai ma chemise et ma veste, ainsi que mon badge (tout pourri rappelons-le). J'espère que les gens ne feront pas attention...

À treize heures tapantes, Soo Ra rejoignit les vestiaires, me faisant signe que c'était à moi d'y aller. Je fis un effort pour lui sourire (car pour être honnête, je ne l'apprécie pas vraiment, et visiblement c'est réciproque), puis je sortis pour me poster derrière la caisse.

Je fis un petit check pour vérifier que je pouvais me débrouiller, avant d'analyser du regard la petite supérette. Chaque allée, chaque recoin. Elle est terriblement vide. J'espère que ce sera plus mouvementé parce que sinon je vais m'endormir!

Je m'assis, puis je traînai sur mon téléphone. Je suppose que c'est autorisé, sinon Soo Ra et l'autre fille se seraient déjà suicidées devant un tel ennui!

Après être resté longtemps sur mon portable, à naviguer entre Instagram et les messages de Jongdae, la sonnette d'entrée retentit, me faisant me redresser brusquement.

Un garçon blond et pas très grand entra sans un mot, puis traîna des pieds dans un rayon. Derrière ses lunettes, son regard paraissait vide et triste. Il semblait être totalement dans sa bulle. La sonnette retentit de nouveau, mais je n'y prêtais pas attention, concentré sur autre chose.

Je le suivais des yeux du mieux que je pouvais. Il prit quelque chose dans l'allée des animaux, avant de se diriger vers les gâteaux. Je crus voir un très léger sourire sur ses lèvres devant ces derniers, ce qui me fit sourire également.

Quelque chose me bouchant un peu la vue, je me décalai sur la gauche pour mieux le voir, mais la chose s'agita à nouveau devant mes yeux, me faisant râler.

- Hum hum!

- Oh, mais quoi?! Je me repris aussitôt. Oh, excusez-moi, bonjour.

La vieille femme posa son article avec véhémence sur le comptoir, visiblement contrariée.

Des raviolis? Elle m'a interrompu pour des raviolis?

- Vous êtes nouveau? Demanda-t-elle sans aucune once de politesse.

- Euh, oui. 2 000 Won s'il vous plaît.

Elle me fourra les billets dans la main.

- Dommage que nous ne soyons pas le premier avril, j'aurai aimé que ce soit une plaisanterie, vous n'avez aucune compétence, pesta-t-elle en rangeant sa conserve dans son sac.

- Au revoir, dis-je avec un sourire forcé.

Elle s'éloigna en grommelant toute seule.

- Ah, les jeunes de nos jours, quelle bande d'incapables, je ne comprends pas ce que...

- Oui, oui, c'est ça, soufflais-je. J'espère qu'elle va s'étouffer avec ses raviolis cett-