Chapitre1

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Je vais lâcher prise, ne pense à rien...
J'y suis presque...

Dehors, la nuit était noire comme le jais. Pas d'étoiles. Pas non plus de lune brillante comme la diamant. Les fenêtres encadrant ce tableau noir étaient blanches, un si monstrueux contraste. Elles étaient sales, pleines de traces de doigt et d'une poussière grise certainement déposée là par le ventilateur tout aussi sale. Celui-ci était situé dans un des quatre angles de la pièce, le droit. Au plafond blanc était tissé une gigantesque toile d'araignée, une tarentule se tenait fièrement sur son trône de coton, à la recherche d'une proie. Au meme moment une mouche aveugle et stupide se prend dans la toile, l'araignée affiche alors un sourire moqueur et la démembre en moins d'une demi-seconde. Non loin du ventilateur, dans le fond de la pièce, se trouvait une armoire en chêne pleine de noeud et d'un brun chocolat. Une clef semblait profondément encrée dans la porte ornée d'edelweiss. Celle-ci semblait provenir de Suisse où ces délicates fleurs blanches illuminent avec la neige, les hauts monts de cette province. Enfin ce petit bout de metal diffusait une telle clarté qu'il en éclairait toute la salle de classe. La nuit noire, démoniaque, ne pouvait pénétrer cette antre de lumière. C'était semblable a une sorte de combat entre le bonheur et le malheur, tout semblait paisible, ici, meme l'araignée s'était maintenant endormie, le ventre plein. Je faisais tâche. Je m'appelle X, mon prénom n'a pas importance. Il ne vous sera et n'est, dans ce monde parallèle, d'aucune utilité. Je pourrais aussi bien m'appeler Florent ou Julie. Je suis un être, rien de plus, rien de moins. J'ai une âme. Certainement mon corps est-il une brume de tout et de rien, de vide et de plein à la fois. Le temps ne m'a jamais atteint pendant mes visites nocturnes de ce cosmos. Une seconde paraît des heures comme des millénaires peuvent paraître une microseconde. Je suis presque libre de mon temps, au contraire de ceux qui maîtrise cet élément. Je n'ai pas non plus de passé ni de futur. Seulement un présent, du moins tant que je le décide. A quoi me servirait donc d'avoir un passé, puisque chaque nuit, je l'efface délibérément pour me créer un nouveau présent. Je recommence, comme Sisyphe roulant chaque jour sa pierre jusqu'au sommet de sa montagne. Il recommence. Je fais de meme. Ma liberté de rouler mes espérances en temps est en heure est donc faussée. Il m'arrive de penser que je ne suis pas si libre que je pourrais le croire et que le temps  dont je dispose se trouve dans un sablier troué. Mon temps diminue a chaque fois que je le retourne .

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 01, 2019 ⏰

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