3.Partir...

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Mon réveil. Il sonne bruyamment. Je l'éteins, grognon. J'ai encore mal dormi. À rêver de quelqu'un qui me sera toujours inaccessible. Je vais prendre mon petit déjeuner, que j'avale en un rien de temps avant de filer dans ma chambre, pour me mettre en tenue de combat. Je prends mon arc. Mes flèches. Ma dague. Je sors de l'institut. Je vais faire ma ronde. Tuer quelques démons futiles. Je rentre en fin d'après midi, m'ennuyant encore plus. Je suis stressé. Ce soir, je vais leur dire. Je les ai convoqué tous les deux dans son bureau. C'est le soir, maintenant. Le fruit de mes désirs interdits et Izzy sont partis en boîte de nuit, tandis que Max est avec Aline.

Je prends une douche. Je mets un simple t-shirt à manches courtes et un jean. Il fait bon, à l'intérieur. Je me rends dans le bureau, respirant difficilement. Mais je leur fais confiance. Après tout, ils sont mes parents. Les parents sont tolérants, non ?

C'est ce que je croyais. Mais je leur dis. Ma mère est attentionnée et fière pour son fils, mais mon père me regarde avec un air meurtrier. Il assomme ma mère. Elle tombe, s'effondre. Mon père m'attrape par le col. Me menace. M'entraine en dehors de l'institut. Me chasse.

Je ne pleure pas. Je marche, perdu dans mes pensées. Invisible aux yeux de tous les terrestres, sans stèle, et trempé à cause de la pluie qui tombe à grosses gouttes. Mais elle est le cadet de mes soucis. Je me retrouve sur le pont de Brooklyn. Je monte sur le rebord. Je suis sur le point de me tuer. Je saute. Je me cogne la hanche, et non la tête comme je l'espérais. Le courant m'emporte. Je n'arrive pas à remonter à la surface. Tout autour de moi, l'obscurité et ce froid. Une force qui m'attire vers le fond et vers les ténèbres. Mais je ne veux plus mourir. Je devais mourir sur le coup. Je sens mes poumons se remplir d'eau. Je tente vainement de reprendre ma respiration. Je suffoque. J'ai peur. Je suffoque. Je suis terrifié. Je suffoque. Je suis mort.

Je me réveille trempé, mais de sueur. L'obscurité est toujours là. Je dépose ma main sur ce qui semble être un drap. Je ne suis sans doute pas au fond de l'eau. Mais où est-ce que je suis. Je cherche aveuglément mon portable, pour créer une source de lumière, mais je me souviens que je ne l'ai plus. Il est resté à l'institut. Alors je replie mes jambes et les entoure de mes bras. Je suis terrifié, je ne sais pas ce que je fais ici, ni quel et cet endroit. Je suis peut-être mort. Je panique encore ce qui me parait être un long moment. Je ne me calme pas. Je commence même à pleurer. À ma transpiration et à mon souffle inexistant, s'ajoute des sueurs froides. Je reste comme ça plusieurs heures, jusqu'à ce que les premiers rayons du soleil éclairent enfin la pièce. Je me lève, tout tremblant, et me dirige vers la première porte que j'ai repérée. Je me souviens être chez Magnus, et sans que je ne sache vraiment pourquoi, je me calme un peu. Sans doute parce que je me suis levé. oui, ça doit être ça. Pour quelle autre raison, de toute façon, hein ?

Je regarde autour de moi, et admire sa décoration bien choisie. Mes yeux se posent sur différentes babioles : des fioles, des livres, des photos sur lesquelles je ne m'attarde pas. Sauf une. C'est un selfie de lui et d'une jeune. Elle est brune, avec les yeux assez clairs. Son rouge à lèvres est pétant, et ils s'embrassent. J'en conclus qu'il...

-Bien dormi ?

Je sursaute, pris hors de mes pensées aussi soudainement, et me retrouve face au sorcier qui m'a sauvé. Son sourire est assez perturbant, et je me perds à l'admirer dans son survêt trop petit et son torse nu. Il est canon, quand même. Mais son raclement de gorge me ramène une nouvelle fois subitement à la réalité. Je rougis, et me retourne vers la photo. Pour pouvoir chasser les quelques larmes qui apparaissent au coin de mes yeux.

-Je hais cette photo...

Il se plante à mes côtés, observant lui aussi la photo.

-Pourquoi ?

L'ange et le démonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant